mercredi 06 mars 2013 11:00
Olly Murs : "J'étais conscient qu'on allait comparer "Troublemaker" à du Maroon 5"
De passage à Paris, le chanteur anglais Olly Murs a reçu Pure Charts dans un salon de l'hôtel de Sers afin de répondre à nos questions. Détendu, l'artiste est revenu sur son parcours sans faute, ses influences, et s'est également attardé sur son envie de conquérir la France et les Etats-Unis avec "Troublemaker" en duo avec Flo Rida.
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Propos recueillis par Julien Gonçalves. "Troublemaker" est le premier single de ton troisième album et encore une fois, c'est un carton en Angleterre. Tu savais que le titre avait ce potentiel quand tu l'as écrit ? C'est vrai que quand on a écrit la chanson, on a vraiment senti qu'il y avait un truc, on avait un bon feeling sur le morceau. Bien sûr, je ne pensais pas que ce serait un aussi gros tube mais je commence à connaître mes fans, ce qu'ils veulent et ce qu'ils aiment, puisque j'en suis à mon troisième album. Cette chanson est l'un de mes titres préférés, il a de bonnes ondes et mes fans aussi l'aiment beaucoup. Et beaucoup d'autres l'ont aimé aussi donc c'est cool ! Pas mal de monde pense que ça ressemble assez à du Maroon 5. Tu t'en es rendu compte quand tu l'as enregistré ? Oh oui bien sûr, j'étais conscient qu'il y aurait une comparaison. Clairement, avec ces guitares et ce son très propre à Maroon 5... Je pense qu'avant eux, personne n'avait réussi à faire ce style de musique. Donc ce titre, c'est moi en train de m'essayer sur ce genre de sonorités, donc c'est génial si les gens ont décidé de me comparer à eux. Je suis vraiment fier de ce titre qui, en plus, est un gros succès. Quand tu es en studio, est-ce que tu redoutes parfois que tu puisses enregistrer un son qui ressemble à ce que fait quelqu'un d'autre ? Non, pas du tout. Je pense déjà qu'il est important en tant qu'artiste que ça me corresponde. J'ai fait tellement de chansons dans tellement de styles différents... Mes titres ont toujours été taillés pour mon style, mon look, en fonction du but que je voulais atteindre aussi. Tout dépend aussi de comment je propose tout ça. Si je commençais à me tatouer les bras, à me raser la tête et donc à me transformer en Maroon 7, je ne pense pas que les gens seraient d'accord avec ça. L'album "Right Place Right Time" n'est pas que ça, il y a un vrai mélange de styles, il y a de très bonnes chansons. Après, je pense que chaque titre qui sort aujourd'hui peut être comparé à un autre. Mais je suis content quelles que soient les comparaisons. J'étais conscient qu'on comparerait mon single à Maroon 5 Tu co-écris la plupart des chansons de l'album, comment se passe le processus de création ? Tu commences par les paroles, la mélodie ?On commence vraiment chaque titre par le scratch, la mélodie. On travaille un peu les sonorités, on commence à se pencher sur le texte, on se demande ensuite quel pourrait être le titre de la chanson, comme on a fait pour "Troublemaker". Tout s'est imbriqué naturellement. On en a parlé à Flo Rida quelques mois plus tard, il a aimé la chanson, il a fait sa partie rap, et voilà, la chanson est née. L'an dernier, tu as décidé d'opter pour un nouveau son. Tes albums précédents sonnaient un peu plus rétro. Comment est venu ce son et comment tu le décrirais ? Je voulais toucher à des genres musicaux que je n'avais pas vraiment encore approchés. J'ai toujours sonné très funky, très disco-funk. Là, je crois qu'on a réussi à faire ce qu'on voulait sur cet album, même si tout l'album ne sonne pas comme ça. Si tu prends un des mes précédents albums, j'avais déjà plein d'influences différentes, c'est devenu un peu mon truc. Je crois que quand mes fans achètent un de mes albums, ils aiment retrouver cette diversité sur chaque chanson. Dans le nouveau disque, à part "Troublemaker", il n'y a vraiment que "Hey You Beautiful" qui reste dans ce style. Le reste est un peu plus puissant, genre "tiens, prends ça !". Il y a de quoi danser mais aussi une ballade au piano, et par exemple "Loud and Clear" est un titre très R&B américain, une sorte de Justin Timberlake qui rencontre Coldplay. C'est vraiment un mélange de tout ça. Quand j'écris, je veux faire les meilleures chansons possibles. C'est ton troisième album en trois ans. Pourquoi tu as décidé d'aller si vite ? C'est juste le bon moment. Il n'y a pas vraiment à savoir pourquoi, ça se fait comme ça. En fait, je sens que c'est ce qu'il faut faire pour le bien de ma carrière. Là, je me donne un an pour laisser le temps à l'album de respirer, comme ça je peux l'emporter à travers l'Europe et aux quatre coins du monde si les gens en veulent. En 2014, il y aura le quatrième album, quelque chose de frais, de nouveau. C'est ce qui est prévu. Mais là, il reste tellement de concerts à faire, de nouveaux singles à exploiter. Et bien sûr, au début de l'année prochaine, on se mettra à écrire pour faire le meilleur album possible. Quatre albums, ce n'est pas rien ! Donc je vais voir ce qu'on va faire... Je pense que chacun de mes albums est meilleur que le précédent, plus fort. Et pour "Right Place Right Time", c'est la même chose. En 2014, il y aura le quatrième album Tu n'as pas peur que les gens t'entendent et te voient un peu trop ?Non non, pas du tout. Je pense que si j'étais devant toi alors que mon premier album avait été un succès mais que le second avait moins marché et que le troisième était un flop, là oui on pourrait dire que je m'accroche alors que les gens ne le veulent pas. Mais mes ventes d'albums augmentent à chaque fois, et là je pense qu'on peut aller encore plus loin que le précédent et atteindre le million. Donc d'ici le quatrième album l'année prochaine, ça me laisse encore le temps de progresser et de faire encore mieux. "Right Place Right Time" est aussi un album avec lequel tu veux conquérir l'Amérique et tu travailles assez dur pour y arriver depuis l'an dernier. Tu avais même dévoilé deux clips pour le single "Heart Skips a Beat"... Pour prendre l'exemple des deux vidéos qu'on a sorties pour "Heart Skips a Beat", la première a été faite un peu à la va-vite, et au final on s'est dit que ça ne correspondait ni à moi ni à la chanson, et encore moins au marché américain. Et donc on a fait une autre vidéo qui est tellement meilleure. C'était vraiment un test pour le label, mais c'était un peu brouillon de la sortir là-bas. Ça m'a quand même permis de tourner sur pas mal de radios, j'ai eu de beaux articles, et les gens ont bien aimé la chanson. Ça n'a pas été le hit qu'on attendait, mais ça m'a donné un bon départ. Je crois que le titre s'est vendu à un million d'exemplaires ce qui est vraiment cool pour un premier titre en Amérique. Là, "Troublemaker" a été dans le Top 20 sur iTunes, il grimpe de semaine en semaine, les rotations radios augmentent, elle est numéro 1 dans le monde sur l'application "Shazam". Le titre a très bien marché en Angleterre mais le reste du monde vient à peine de me découvrir donc il faut tout reprendre du début et c'est ce que je fais. Quand on regarde le succès d'Adele ou même One Direction on a l'impression que c'est plus facile de percer aux Etats-Unis... Je ne dirais pas ça ! (rires) One Direction, c'est un boys band de cinq Justin Bieber Est-ce que ça te met une pression supplémentaire pour réussir ?Je ne pense vraiment pas que c'est plus facile aujourd'hui. Après, ce qui s'est produit avec Adele ou même One Direction, ça n'arrive qu'une fois dans une vie. Ils sont arrivés, ils ont excellé, ça a marché et ça l'a fait. Je crois que c'est ce dont le public avait besoin à ce moment-là. Adele est juste une chanteuse phénoménale et rare, il n'y aura plus d'autre Adele donc c'est ce qui rend tout ça si incroyable. Pour One Direction, c'est un boys band de cinq Justin Bieber, beaux gosses, les fans de groupes ont pu s'identifier à eux, voilà, c'était le moment parfait. Je viens d'un marché où il y a tellement de bons artistes, j'ai su trouver mon créneau. Je pense que si tu travailles dur, que tu as du talent et que tu crois en toi, et ça dans n'importe quel travail, tu peux réussir. Et c'est ce que j'essaie de faire. Faire écouter ma musique au plus de personnes possible, c'est génial. Qu'est-ce qu'il a de si particulier, le marché américain ? Je pense surtout que la différence vient du fait que c'est un marché énorme. Si tu as un succès aux Etats-Unis, tout ce qui se passe après est multiplié. Tout le monde suit le marché américain, donc si "Troublemaker" devient un énorme hit là-bas je suis sûr qu'un grand nombre de pays va s'ouvrir à moi, et c'est génial. C'est quand même le deuxième ou le premier marché musical au monde. Mais après, le Royaume-Uni c'est chez moi, c'est là d'où je viens, gagner des prix ou avoir du succès là-bas c'est ce qui compte le plus pour moi. Après, si je peux avoir du succès en Europe, aux États-Unis et ailleurs, c'est juste un énorme bonus. Est-ce que ça t'inquiète parfois de te dire que si tu devenais une star aux États-Unis, les gens en Angleterre pourraient penser que tu as tourné le dos à ton pays ? Non, vraiment pas. Je ne vais jamais oublier d'où je viens. Je vis là-bas, j'y ai ma maison, mes bases sont au Royaume-Uni. Il y a tous mes amis, mes parents, ma famille... Je ne vais pas changer. Avec mon équipe, on fait tout pour que ça ne change pas. Je ne vais pas déménager aux États-Unis et ne jamais revenir. Mes fans me connaissent trop bien, et les Anglais savent que je ne ferais jamais ça. Et si ce sont de véritables fans, ils seront contents pour moi si j'ai du succès partout ailleurs dans le monde. Re-découvrez "Troublemaker" d'Olly Murs feat. Flo Rida : Cette année, tu as décidé d'arrêter de présenter l'émission "Xtra Factor" (ndlr : sorte de débrief de "The X Factor). Pourquoi avoir pris cette décision ? Mmm, je n'ai pas vraiment arrêté cette année. C'est vraiment un super show, j'ai adoré le présenter, c'était fun mais c'est devenu difficile. Cette décision est purement en relation avec ma musique. L'an dernier, on a eu l'opportunité de faire des gros shows à l'international ici en France, en Suisse, en Allemagne et aux États-Unis aussi mais mon planning ne me permettait pas de le faire, et c'était très frustrant. Donc cette année tout semble se passer comme prévu, et d'ici octobre, quand le show commencera, il se pourrait que je décroche un Top 2 ou un Top 5 aux USA donc je dois être libre. Pour me permettre aussi de venir ici par exemple. C'est difficile d'avoir deux boulots en parallèle. Je pense que c'était la bonne décision. Mais je ne peux pas dire que je ne reviendrai jamais, en plus je connais bien Simon Cowell et les équipes du show. Ils peuvent être très persuasifs donc peut-être que dans six mois ou un an, je serais de retour, je ne sais pas. Cette année, tu vas aussi assurer la première partie de la tournée des stades de Robbie Williams. Quand tu chantais avec lui lors de la finale de "The X Factor" il y a trois ans, tu t'imaginais en arriver là ? Oh absolument pas. C'est vrai qu'il m'a invité sur sa tournée et c'est vraiment extra. Je suis très honoré, c'est un grand ami, j'aime sa musique, j'aime son style. Je pense que ça va être génial, on va bien s'amuser. Je ne veux ressembler à personne, je veux juste être Olly Murs Qu'est-ce que tu ressens quand on dit que tu es le nouveau Robbie ?C'est adorable. J'apprécie ce soutien, cette reconnaissance du public et de Robbie lui-même. Mais je ne sais pas, je veux juste être Olly Murs. Je veux être moi-même, je veux avoir mon propre style. Je veux dire... Si je suis comparé à d'autres personnes, c'est très bien, mais je pense que ce que mes fans aiment chez moi c'est que je suis différent de Robbie, je suis quelque part unique en mon genre, mais je peux comprendre pourquoi. Je suis un showman, j'adore être sur scène, je suis marrant, donc ça se comprend. Il y a quinze jours, tu étais nommé pour la troisième année consécutive aux Brit Awards 2013 mais les prix ont été remportés par Ben Howard et Adele. C'est important pour toi qu'un jour ton travail soit récompensé de cette façon-là ? Bien sûr. Et je pense que c'est le cas pour tous les artistes. Tu peux avoir tout le succès que tu veux, des tournées à guichets fermés, des albums numéros 1, c'est vraiment énorme et c'est la chose la plus importante, mais c'est aussi important d'avoir la reconnaissance de tes pairs, de l'industrie. C'est toujours quelque chose que tu désires, on essaie tous de réussir en ce sens. Mais peut-être que je ne l'aurais jamais, on ne peut pas savoir... Donc bien sûr, c'était décevant de ne rien gagner mais en même temps c'était mérité pour Ben Howard, c'est un artiste génial. Je ne me laisse pas affecter par tout ça, je continue de travailler dur, si je l'ai l'année prochaine, ce serait cool mais si ce n'est pas le cas, tant pis. Si ça me prend quinze ans pour la gagner, alors ça me prendra quinze ans. Je vais faire tout mon possible pour rester dans le coin, et on verra bien. "Army of Two" a été choisi comme deuxième extrait outre-Manche. Quand j'ai écouté "Hey You Beautiful", je me suis tout de suite dit que ça pouvait être le prochain. C'était certain ! On est au courant du marché international, de ce que les gens aiment. "Army of Two" est vraiment un single parfait pour moi en Angleterre, mais après, si on parle au label français ou allemand et qu'on nous dit que "Hey You Beautiful" est le meilleur choix, je n'aurais aucun problème avec ça. On est vraiment ouvert aux goûts de tous les territoires, qui peuvent parfois être très différents. "Army of Two" a été choisi car il est cohérent avec ce que je fais depuis toujours en Angleterre mais c'est assez nouveau à la fois. Tu es autorisé à choisir toi-même tes singles ? Oui, bien sûr. Il y a toujours des titres que tu veux, en fonction de ce que les fans veulent aussi, par exemple "Army of Two" est vraiment crédible pour moi au Royaume-Uni, on le sent vraiment bien. C'est un titre plus mature de ma part. Après, il y a au moins quatre ou cinq autres titres qui pourraient faire de bons singles. Je pense à "Hey You Beautiful", "Personal", "Loud and Clear" aussi, "Hand on Heart" et "Dear Darlin". Quelle est la chanson dont tu es plus fier sur l'album ? Je pense que c'est "Dear Darlin". Je n'ai jamais fait de ballade comme ça avant, elle est pleine d'émotions. Récemment, un de mes meilleurs amis l'a chantée aux funérailles de sa mère et c'était vraiment beau. Ça m'a énormément touché. C'est un moment dont je suis fier, enfin non "fier" n'est pas le bon mot, mais écrire une chanson et qu'un proche pense que sa mère l'aurait aimée et en aurait été fière, c'est un sentiment incroyable.
Pour en savoir plus, visitez ollymurs.com, ou son Facebook officiel.
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