Natasha St-Pier

Capture d'écran France 2
Sans le vouloir, Natasha St-Pier s'est retrouvée au coeur de l'une des plus importantes tempêtes médiatiques de ces dernières années : son clash avec Inès Reg dans les coulisses de "Danse avec les stars", qu'elle a finalement remporté. Si l'affaire fait toujours parler aujourd'hui, la chanteuse acadienne va de l'avant. Elle débutera à l'automne sa grande tournée "Mon histoire d'amour c'est vous", qui mêlera ses plus grands tubes à des hommages à ses artistes préférés, de Véronique Sanson à Alain Souchon. Avec Camélia Jordana et Pierre-François Martin-Laval, l'interprète de "Mourir demain" était l'invitée du dernier numéro de l'émission "Un dimanche à la campagne" sur France 2.

"Je n'ai pas de mérite"

Face à Frédéric Lopez, le chanteuse de 44 ans est revenue sur ses débuts mouvementés, sa participation à l'Eurovision en 2001 ou encore comment Pascal Obispo a sauvé sa carrière. Avant d'évoquer un autre métier qui lui tient particulièrement à coeur. En effet, avant de devenir une chanteuse à succès, Natasha St-Pier s'était lancée dans études pour devenir infirmière, comme sa mère. « Si je n'arrive pas à trouver ma place dans ce métier [de chanteuse], c'est que comme je n'ai pas besoin de faire d'effort, ce n'est pas normal, donc je n'ai pas de mérite. Ça c'est dans mon esprit » atteste-t-elle. Ce qu'elle apprécie dans le métier d'infirmière, c'est de voir les patients « aller bien » : « Quand je chante, je fais du bien aux gens à un autre endroit, mais je ne les vois pas. C'est pour ça que ça me plaît moins ».

"J'ai l'impression de ne servir à rien"

D'ailleurs, en plein succès de son album "De l'amour le mieux" en 2002, Natasha St-Pier participe à un épisode de l'émission "Vis ma vie" où elle va « travailler 24 heures aux urgences de Créteil ». Un électro-choc : « Ils sont débordés et quand ils s'aperçoivent que je sais à peu près gérer, ils vont me laisser faire des trucs ». Cette expérience va alors créer une grosse remise en question... « Je rentre au bout de mes 24 heures en larmes. J'ai raté ma vie. (...) Je vais voir la patronne de mon label, Columbia Music à l'époque, et je lui dis : "Ecoute Valérie, je ne suis plus capable. Je ne veux plus faire ça. J'ai raté ma vie, c'est pas ça mon métier" ».

Pour l'artiste derrière "Tu trouveras", le métier de chanteuse ne lui apporte « humainement » pas les mêmes valeurs que celui d'infirmière : « J'ai l'impression de ne servir à rien et j'ai l'impression que ce que je fais n'apporte rien à personne. Et à moi en premier. La preuve c'est que je ne suis pas heureuse » se remémore-t-elle, affirmant avoir « énormément culpabilisé » à l'époque : « Il y a plein de jeunes filles qui rêvent de devenir chanteuses. Moi je vis leur rêve et ça ne me fait rien. Ce n'est pas le métier qui est violent, c'est souvent les gens de ce métier qui sont violents. (...) À l'époque, je ne réalise pas que je peux avoir un impact ». Malgré tout, celle qui est tour-à-tour devenue animatrice puis prof de yoga affirme avoir réussi « à ne prendre que les bons côtés de ce métier », pour finalement s'épanouir sur scène.