Merwan Rim

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Soyons réalistes, l'album de Merwan Rim n'est pas le plus attendu de l'année. Annoncé depuis plusieurs mois, il pointe enfin dans les bacs sur le label Mercury. Malheureusement pour lui, l'artiste souffre d'une image trop imprégnée des comédies musicales dans lesquelles il a joué différents rôles et qui n'ont pourtant strictement rien à voir avec l'univers romantique qu'il développe dans son premier essai en solo, "L'échappée". Une image également associée à celui de "chanteur à minettes" comme on dit familièrement, avec des textes mélancoliques ou liquoreux qui parlent d'amour, d'amour et… d'amour. Merwan Rim avait livré trois extraits de ce premier opus en l'espace de quelques mois : "Vous", "Tous les hommes en un" et plus récemment "Mens-moi", disponibles sur les plateformes de téléchargement. Trois titres étaient donc déjà connus, et pas forcément représentatifs de ce que Merwan Rim propose sur cette galette qui oscille entre pop et variété. Pop pour les sons produits et sonnant davantage « variété » à l'écoute des textes. « Les chansons vont rester dans une veine pop de type anglo-saxon mais avec des textes en français et quelques-uns en anglais. J'ai composé les trois quarts de l'album. Je me suis entouré de très bons musiciens et de très bons auteurs avec qui j'aurais difficilement imaginé travailler. » avait-il déclaré lors de notre rencontre au mois de janvier.

Parler de pop anglaise est un peu fort mais il est vrai que "L'échappée" comporte quelques pépites : "Le meilleur de nous" et "Un nouveau jour", en partie chanté dans la langue de Shakespeare. Deux morceaux qui pourraient tout à fait prendre la relève pour faire suite à "Mens-moi". L'usage de la langue anglaise permet d'oublier la faiblesse des textes, à l'image du titre "This Is Not Happiness". Difficile cependant de reprocher la pauvreté des thèmes et du champ lexical de la majorité des titres alors que les stars du moment tels que Michel Telo ou même Rihanna ne s'illustrent pas sur ce point. « Mens-moi pour éviter les souffrances / Comme à un enfant car il est encore temps / Mens-moi tu garderas ma confiance / Je ferais semblant tout sera comme avant » pour "Mens-moi", et « J'étais debout face à ma vie à ton absence qui l'a détruite / et doucement je me suis repris / doucement tout reconstruit / Trouver la force de t'oublier et découvrir que je pouvais / en aidant d'autres au fond de soi des milliers d'autres qu'on ne voit pas » pour "Tous les hommes en un". Pas de révolution de ce point de vue, tout comme il n'y en a pas musicalement. Cependant, saluons la production de "L'échappée", certainement le point fort de ce projet.

Merwan Rim s'est entouré d'une très bonne équipe et pourrait bien faire pâlir les derniers disques de certains Français où la production fait cruellement défaut. « Je pense avoir monté une équipe parfaite dont je suis fier et qui me rend très heureux. Je travaille avec des personnes comme Lionel Florence, Patrice Guerao, une fille comme Sky, mais j'ai également eu la chance de travailler avec Miossec, Darant et Jimmy Hartman, un chanteur anglais. Ce dernier a l'habitude de travailler avec des artistes comme Adele ou encore Jason Mraz. » avait déclaré Merwan Rim dans la même interview accordée à Pure Charts. Autre point fort de "L'échappée", la ballade "Mots d'ivresse" : un piano / voix qui termine en apothéose avec l'ajout de cordes et de percussions. Une montée en puissance comme on en retrouve sur le titre "Un nouveau jour". Multipliant les registres, Merwan Rim propose un morceau aux frontières du folk avec "Au bout de la nuit" et nous entraine sur des sons teintés de la culture orientale pour "La vie n'est pas si grave". Au final, on se rend compte que ce premier essai de Merwan Rim est plutôt bon. L'image renvoyée par les premiers singles n'est qu'un petit aperçu de "L'échappée", et pas le meilleur.