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Louisy Joseph dans "Danse avec les stars" : "J'ai besoin de guérir certaines choses"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
La saison 5 de "Danse avec la stars" est lancée, et Louisy Joseph espère bien tirer son épingle du jeu. Lors de la conférence de presse de l'émission, la chanteuse s'est confiée sur ses motivations, ses blessures, le succès, son nouvel album, son souvenir de Mia Frye, son conflit avec les L5 et l'envie de revenir à cinq...
Crédits photo : TF1
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Pourquoi avoir accepté de participer à "Danse avec les stars" ?
Pourquoi j'ai accepté ? Quelle question ! (Sourire) En fait, j'ai l'impression d'être née dans la compétition, d'avoir plein de choses à prouver. Ça fait partie de mon karma, c'est comme ça. J'ai l'impression d'apprendre à me connaître moi aussi dans ce genre de compétition. Et là ce n'est pas une compétition avec le reste des artistes et des danseurs. C'est une compétition que je vis avec moi, j'ai des choses à me prouver, vraiment. Énormément ! Les quinze ans de carrière, le démarrage avec les L5... Tout ces choses-là, on a besoin de se sentir légitime, d'être à sa place. J'ai besoin de le faire sainement, de me battre pour quelque chose. Les nouveaux défis sont les bienvenus. Et celui-ci, c'en est un sacré !

J'ai besoin de guérir certaines choses
C'est la première année que la production te contacte ?
Je pense que s'ils nous contactent on le sait. C'est la première année où je suis contactée, et honnêtement je n'y croyais pas du tout. J'ai mis ça dans un coin de ma tête en me disant "Focalise-toi sur ton album, prépare de belles choses". Si ça arrive c'est que ça doit arriver. Je n'ai pas voulu manipuler mes choix, ce que j'allais faire dans ce sens-là. Quand on est artiste, il y a toujours mieux que soi, toujours plus grand, plus beau, meilleur. Ce n'est pas que je me sous-estime mais c'est que j'ai besoin moi aussi de guérir certaines choses. Je fais mon chemin...

Est-ce que tu as hésité quand on t'a proposé "Danse avec les stars" ?
Je n'ai jamais de plan B ! L'hésitation, ça ne me ressemble pas. Jamais. Dans rien du tout. Pareil pour la peur. Je crois que je n'ai jamais peur. La trouille, le trac, je l'ai comme tout le monde, mais ce n'est pas la peur du défi. Mais je n'ai pas peur de me mettre en danger.

Regardez la première prestation de Louisy Joseph dans "Danse avec les stars" :



Ton troisième album était prévu pour le printemps 2014. Ça en est où ?
J'ai travaillé tout l'été ! Bien sûr, je n'ai pas pris de vacances. Je ne prends pas de vacances ! Je préfère être en studio et travailler. C'est ce que je fais avec Mitch Olivier, un réalisateur que j'ai choisi, avec qui je m'entends très bien. Quand on s'entoure des bonnes personnes, il y a des évidences. On se dit "Mais pourquoi je n'ai pas fait ça avant ?". Je me sens vraiment dans cet état d'esprit. C'est marrant mais la compétition de "Danse avec les stars" vient s'intégrer à tout ça. Il y a des choses très magiques qu'il ne faut pas toucher. Ce sont des instants. Et là c'est l'heure.

J'ai tout de suite pensé à Mia Frye, elle m'a tirée vers le haut
On le sait, "Danse avec les stars" peut aider à donner un petit coup de pouce dans une carrière...
Certainement oui. Encore faut-il rester le plus longtemps possible, donc ça ne tient qu'à moi. Je pense que tout ça c'est une histoire d'alchimie avec le public. C'est lui qui décide. En ayant commencé ma première carrière avec les castings, je sais à quel point ça nous met à l'épreuve, ça nous met en danger. Je ne sais pas quoi dire d'autre à part que oui, le doute est là tout le temps.

Tu as demandé des conseils de danse à Mia Frye, qui t'a découvert dans "Popstars" ?
Je crois que Mia m'a dit les plus belles phrases qu'on peut dire à un artiste. Des tas de choses dont je me sers depuis quinze ans. On la trouvait très dure mais elle était juste. Elle m'a tirée vers le haut. C'est la personne à laquelle j'ai pensé en premier quand j'ai su que j'allais faire "Danse avec les stars".

"Toutes les femmes de ta vie" figure dans le top 10 du classement des 100 singles les plus vendus du millénaire. Qu'est-ce que ça représente pour toi ?
Je suis fière. Je réconcilie des choses avec ma première carrière. Je crois que le choix des télé-réalités, souvent on le fait en se disant "Je n'ai pas d'autre choix, c'est comme ça qu'il faut que j'avance". J'attendais que ça il y a quinze ans. Le fait d'avoir rencontré ce jury de professionnels, j'avais l'impression d'avoir rencontré la vraie équipe qui m'aurait signé d'un trait. Mais la télé-réalité, elle met aussi des doutes. C'est ma naissance professionnelle donc j'accepte tout ce qui va avec. Malheureusement, aujourd'hui, je suis obligée de reconstruire certaines choses et d'en remettre à leur place.

Le succès des L5 c'était assez violent
Qu'est-ce que tu as ressenti à l'époque quand on vous a dit que "Toutes les femmes de ta vie" était numéro un ?
Je crois qu'on a beaucoup rigolé avec Coralie en se disant "Mais n'importe quoi ! C'est une blague". On n'y croyait pas. On était le premier groupe issu de la télé-réalité à avoir vendu autant...

Le seul d'ailleurs...
Oui, tout court ! (Sourire) C'était assez violent pour nous mais comme on était cinq, on avait une façon de le vivre qui était très naïve. On s'en est rendu compte deux ou trois ans après, quand on a commencé à être plutôt désolidarisées de nos deux maisons de disques, et de vivre dans la rue et de côtoyer les gens.

Souvenez-vous de "Toutes les femmes de ta vie" :



Qu'est-ce que tu retiens de cette époque ?
Aujourd'hui, j'ai beaucoup de tendresse quand j'y pense. Je me dis qu'en fait c'était mes débuts, j'étais très jeune. Grâce à ça, j'ai passé mon CAP, mon bac, mon deug, ma licence, ma maîtrise dans le métier que je fais aujourd'hui. Ma propre carrière. Et j'avais dit aux filles à l'époque que je n'avais jamais rêvé d'être en groupe mais ce groupe m'a, malgré tout, apporté toute cette aisance que j'ai aujourd'hui dans ce métier. Ça nous a permis de nous cacher le temps de nous préparer réellement à faire notre vrai métier.

Récemment, Marjorie et Alexandra ont participé à "L'île des vérités"...
Oui !

Elles n'ont pas été très tendres avec vous...
Ah, ça, je ne sais pas.

Le conflit avec les L5 ? Je suis triste
Elles ont dit que vous "n'existiez plus pour elles". Que s'est il passé pour en arriver là ?
Je ne sais pas. On nous a rendu notre contrat à toutes les cinq, en nous disant qu'on ne ferait plus jamais d'album en commun. Donc l'aventure s'arrête là. Après, je ne sais pas comment elles le prennent mais moi j'ai toujours des nouvelles de Coralie, c'est mon amie. J'ai discuté avec elle de la participation de Marjorie et Alexandra dans "L'ile des vérités". Si elles disent ça aujourd'hui, je pense que... peut-être qu'elles le pensent. Honnêtement, je ne sais pas. Je suis triste. Moi ce n'est pas ce que je ressens. Je ne me suis pas retrouvée dans ce casting par hasard. Je rêvais de faire cette carrière que je fais aujourd'hui. Et ce groupe m'a permis d'y arriver. Si je n'existe plus pour elles, et bien c'est triste. Je suis triste.

Les L5 ont marqué une génération. Tu aimerais reformer le groupe à cinq pour un clin d'oeil ou une tournée ?
Je pense que ce sont des choses possibles avec les pansements qu'il faut à leur place. Parce que c'est sûr qu'il y a des choses à guérir. Ce dont je rêve moi c'est de marquer notre légitimité. On n'avait pas été choisies par hasard. Revenir en faisant un remix de "Toutes les femmes de ta vie", c'est tout ce qu'on ne voulait pas faire à l'époque. C'est ce que je regrette, et c'est ce qui m'a empêché de revenir dans le groupe. Voilà. Mais je pense que faire un titre inédit, occasionnellement, un one shot comme on dit, c'est la meilleure façon de montrer qu'on était légitimes et qu'on avait réellement notre place. Après moi, le nom de Louisy Joseph, mon nom de famille, que je suis en train de construire avec ma carrière, c'est ce qui compte le plus aujourd'hui pour moi.

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