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Laetitia Larusso en interview

Icône pour certains, has been pour d’autres : quoiqu’il en soit Laetitia a porté une génération d’entre nous à travers son tube "Tu m’oublieras". 11 ans après, la célèbre rousse devenue brune nous accorde une interview sans langue de bois : elle nous parle de ses débuts, de son absence, des rumeurs et de son retour avec un franc parlé et une sincérité qui la caractérisent ! La passion dans les yeux, la détermination dans la voix et un sourire qui en dit long : rencontre.
Bonjour Laetitia. Ta carrière musicale a commencé très tôt avec le "Kid Bazar" ; c'était quoi ce groupe ? (Anthony Bosser, rédacteur)
Tout est parti de Stéphanie Fugain qui avait créé une marque de fringues qui s'appelait "Fastoche", un concept génial de vêtements faciles à changer pour enfants ! Autour de ça, elle a monté une petite troupe d’enfants et comme son mari avait créé le "Big Bazar"... elle a fait le "Kid Bazar" ! Bref, on a fait une chanson pour la promo de la marque et c'était vraiment top, on avait quand même en marraine Mimi Mathy et en parrain Alain Delon.

Quelques années plus tard, on te propose un casting pour l'enregistrement de la version française de "I Will Survive" et c'est là réellement que tout commence.
Oui, à la base je devais juste faire la voix témoin en anglais pour une nouvelle version de "I Will Survive". Ca a beaucoup plu, si bien qu'ils m'ont produit ce titre-là qui est devenu "Je survivrai". Ensuite on m'a proposé "Tu m'oublieras" et... je n'en voulais pas ! Il n'y a pas de non-dit dans ma famille mais beaucoup de pudeur et de respect, et je n’avais que 18 ans à l'époque. Dire « Quand tu lui feras l'amour » et savoir que mon père allait entendre ça ... ca me rendait folle (rires) ! Et finalement, je l'ai faite.

Tu ne ressentais pas le potentiel tubesque de la chanson ?
Tu ne peux pas le sentir, il n’y a pas de méthode pour faire un tube. Moi je prône la sincérité, j'agis au coup de cœur. Parfois, je lis que mes mélodies peuvent être un peu simple mais moi je ne cherche pas des titres bankables sans âme dans un catalogue, c’est vraiment au coup de cœur. Quand j’aime un titre je ne le lâche pas, il y a des titres sur mon album que j’ai enregistré il y a 2 ou 3 ans et je ne les toucherai pas… Je ne les ai pas réarrangés car je les aime sous cette forme-là.

"Tu m'oublieras" devient le hit de l'année 1999 avec un incroyable chiffre de plus de 2 millions d'exemplaires vendus. Des mois durant, la chanson passe en boucle à la radio, tu es tous les mois en couverture de "Salut" et "Star club", toutes les émissions TV t'invitent. Sincèrement, comment as-tu vécu cette effervescence à 19 ans à peine ?
On ne profite pas, on ne se rend pas compte de ce qui se passe : c’est un véritable tourbillon. Mais j’ai gardé de très bons souvenirs, comme la tournée avec Johnny, l’Olympia… et des moins bons !

Visionnez le clip de Laetitia Larusso, "Tu m'oublieras" (1999) :
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Le 25 septembre 2001, tu sors ton deuxième opus porté par le single "Entre nous". On t'a beaucoup reproché d’avoir fait un "Tu m'oublieras 2". Comment as-tu vécu le succès plus confidentiel de ce deuxième album ?
Déjà, il y a une galère avec un succès comme "Tu m’oublieras" : dès que tu vas sortir un nouveau son, on va automatiquement le comparer aux ventes de ce titre, mais 2 millions d’exemplaires d’un single c’est qu’une seule fois dans ta vie ! J’avoue sans problème que je n’ai pas pris de risques avec cet album, il n’y a pas eu de recherche. On s’est dit : « Larusso ça marche comme ça, alors on va continuer pareil. » Mais le public attendait quelque chose de différent et donc ils m’ont dit : « non merci, au revoir » !

Pendant sept ans, on ne te voit plus. Sept ans c'est long : qu'as-tu fait pendant tout ce temps ?
Je ne me suis pas dit « je vais m’arrêter 7 ans », je pensais faire une petite pause de 1 ou 2 ans, pas plus. Mais il ne faut pas croire non plus que je suis restée chez moi toutes ces années à me tourner les pouces ; après le Bataclan, je suis partie au Philippines et à Los Angeles. Entre temps, j’ai continué à aller en studio voir des potes, j’ai écouté des tas de sons qu’on me proposait et ce peu importe si la personne était connue ou pas. Je me moque totalement de ça ! Je me suis essayée à pleins de genres différents, et je me suis rendue compte que certains styles… il ne faut vraiment pas que j’y aille (rire) !
Après, je ne suis pas une nana qui est prête à faire n’importe quoi pour rester sous les spots lights, et j’en ai donné la preuve en me retirant totalement. Si je n’ai rien à proposer, vous ne me verrez pas.

Pendant ces années d'absence, tu as souvent été victime de railleries ou d'humour un peu lourd sur le titre de tes chansons. En as-tu souffert ou parviens-tu à rester indifférente face à ce genre de critiques ?
Les gens qui critiquent cachés derrière un ordinateur j’aimerai bien les voir aussi… Je suis une fille qui a beaucoup d’autodérision, je suis la première à me moquer de mon look de l’époque mais, comme toujours, il y a une limite à ne pas dépasser.

Une partie du grand public est toujours bloquée sur cette image quelque peu erronée que la presse a véhiculé sur toi, il y a quelques années. Tu es pourtant une fille généreuse, drôle et humaine, qui se donne beaucoup pour des associations sans pour autant chercher à ce que ça se sache.
J’aurai pu me défendre avec tellement d’arguments quand on m’a attaqué… Si certaines personnes veulent dire que je suis une merde, que je suis moche ou que je chante mal, qu’est-ce que je peux y faire ? Qu’ils le fassent. J’ai perdu tellement de temps à me focaliser sur les gens qui ne m’aimaient pas, ils m’ont touché et ils m’ont fait beaucoup de mal.

Et en 2008, on annonce le retour de Larusso chez Sony/BMG le 23 juin avec un tout nouvel album. La pochette est publiée, un premier extrait "Je m'en vais" doit sortir le 7 juillet, la promo commence… et puis plus rien. Que s'est-il passé ?
J’ai enregistré cet album, on a fait une belle séance photo, l’album devait sortir mais il y a eu des désaccords en termes de production. Il y a eu aussi des problèmes personnels qui ont fait que je n’avais plus la force de promouvoir cet opus… Quelques temps plus tard, j’ai repris le chemin des studios avec Alias LJ avec qui j’ai donné naissance à ce nouvel album, qui n’a rien à voir avec celui qui devait sortir en 2008.

Puis un jour, un certain Frank te dit : « Laetitia je te signe parce que tu es vraie » ...
Oui, Frank qui est le patron d’USM (un label d’Universal Music) a voulu me rencontrer et il a été touché par la vérité de "Comme toi", le symbole de la robe de marié jetée dans la Seine. Lui aussi avait des préjugés sur moi et il s’est rendu compte que tout ce que l’on pouvait raconter était à 30 000 lieus de la réalité.

Le vrai comeback s'effectue en avril 2009 avec la sortie dans les bacs du single "Comme toi". Sans beaucoup de promo, tu te classes 28ème des charts. Franchement, tu t'y attendais ?
Je ne m’y attendais pas parce que je ne m’attends jamais à rien, et ça fait du bien, (silence), de savoir que d’autres se sont retrouvés dans mes paroles, mon vécu. Et je ne savais pas du tout comment les gens allaient réagir face à Larusso dans ce style-là. Après, certains n’ont pas aimé mais peut-être qu’ils aimeront le prochain ou celui d’après !

Regardez le clip du single de Laetitia Larusso, "Comme toi" :


Quelques mois plus tard, sort le second extrait "Elle". Le titre ne rencontre pas le succès escompté. Comment as-tu analysé cet échec ?
"Elle" est en fait une suite. Dans "Comme toi", je parle de ce que ces 2 personnes m’ont fait subir mais pas de moi, pas de comment j’allais au moment où je la chantais. Dans "Elle", j’ai voulu expliquer dans quel état d’esprit j’étais : « elle avait confiance, elle n’a jamais douté, elle a même essayé de lui pardonner, elle a fait silence au point de s’oublier… ». J’étais une femme totalement perdue. Pour le clip, c’est vrai qu’on a peut être mal géré le truc avec l’histoire du clonage mais j’en garde un bon souvenir.

Regardez le clip du single de Laetitia Larusso, "Elle" :


Et le 8 mars prochain, ton nouvel album "My Box" sera disponible, quasiment 9 ans après le dernier. L'attente pour tes fans et ton public se termine. En parlant de fans, quelle relation entretiens-tu avec eux ?
Je ne les traite pas comme des fans, c’est peut-être ce qui explique cette fidélité, il y en a que je considère comme mes enfants, c’est une vraie relation humaine ; s’ils ont besoin de moi, je serai là pour eux. Et j’ai la chance d’avoir un public en or, extrêmement respectueux, fidèle et mobilisé. Je les aime… tout simplement !

Tu sors donc ton nouvel album le 8 mars en digital, mais avant il y a le nouveau single "Pas de chichi".
Je suis hyper contente du succès de la vidéo qui a atteint 100 000 vues en une semaine. J’ai voulu porter un regard amusé sur moi à travers des émissions TV que j’affectionne.

Découvrez le dernier clip de Laetitia Larusso, "Pas de chichi" :
Le player Dailymotion est en train de se charger...


Pour ce nouvel album, tu as collaboré avec Bambi Cruz, Alias LJ... Que va-t-on pouvoir découvrir sur ce nouveau disque ?
Vous allez me découvrir, cet album c’est moi ! Il y aura évidemment "Comme toi", "Elle" et "Pas de chichi". Mais aussi par exemple "J’ose croire" : c’est un titre acoustique qui est un message d’espoir, une pulsion positive. Chacun le prendra comme il en a envie, c’est la première fois que je me tente dans ce style alors j’espère que ça plaira aux gens.
J’ai vraiment essayé de faire en sorte que chacun puisse se retrouver dans ces chansons. Dans "Mon mec", je parle de tous les gens qui sont en couple et qui disent « il est pas assez comme ci, trop comme ça, il m’appelle pas … » et qui quand tu leur dis « Bah quittes le alors » te répondent « nan j’peux pas, je l’aime » ! C’est une façon d’expliquer tout ce que l’on peut accepter par amour mais de façon humoristique, pas dramatique ! Il y a aussi "Là-bas" qui parle de mes origines. Une invitation au voyage…

Il y a une ballade, très poignante, qui s’appelle "Je refuse". Là encore, on a tous vécu ce dont tu parles, ce titre transporte une véritable émotion commune.
"Je refuse", c’est mon sentiment face à la perte d’un être cher, en l’occurrence sur ce titre, la mort de mon grand-père. C’est le moment où je refuse de le voir se dégrader, perdre sa dignité d’homme fort, je ne voulais pas le voir s’amoindrir et je refuse, c’est la première chose que j’ai ressenti. J’ai voulu écrire là-dessus mais je n’ai pas réussi (ndlr : Laetitia a écrit 5 titres de son nouvel album), Alias l’a fait avec beaucoup de talent et je l’en remercie. J’ai beaucoup pleuré en chantant ce titre, je serrais les points à me faire saigner, c’était très fort.

C’est effectivement un album extrêmement varié : une chanson reggae "No matter" ou "Juge moi" qui est un titre pêchu où tu réponds à tes détracteurs. Puis, on arrive sur "Le meilleur", on ressent du vécu dans ce titre.
J’ai perdu un de mes meilleurs ami, jeune, et c’est sa chanson (Laetitia s’arrête de parler prise par l’émotion). On peut refuser que les gens meurent mais il faut savoir garder le meilleur de leur passage parmi nous. Oui je pleure, oui j’ai mal quand j’en parle mais c’est aussi pour le bonheur que j’ai eu de l’avoir dans ma vie et pas que pour le côté sombre de la mort.

Dernière question et non des moindres puisque c’est également bientôt le retour à ce que tu affectionnes le plus dans ce métier : la scène ! C’est pour quand ?
Très bientôt, je suis actuellement en répétition avec mes danseurs et musiciens. On prépare un beau show ! Je tiens vraiment à aller partout en France, les parisiens sont souvent très privilégiés et je veux vraiment aller à la rencontre du public et offrir un spectacle, un vrai. On a de l’énergie à revendre et on compte bien enflammer la scène !
Pour en savoir plus, visitez son MySpace officiel.
Pour écouter et/ou télécharger les deux derniers singles de Laetitia Larusso, "Comme toi" et "Elle", cliquez sur ce lien.

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