Lady Gaga

Crédits photo : Apple Music
A une semaine de la sortie de son nouvel album "Chromatica", Lady Gaga sonne l'heure des confessions. Dans une interview exclusive accordée à Apple Music pour la sortie du single "Rain On Me", son duo événement avec Ariana Grande, la star américaine lève le voile sur l'état émotionnel complexe dans lequel elle se trouvait durant la conception de ce disque cathartique. « Ce qui s'est passé entre moi et cet album, c'est qu'inconsciemment je ressentais de la joie, alors que consciemment je ressentais une immense dépression parce que je me sentais comme un objet et non pas comme un humain » décrypte la chanteuse, à coeur ouvert face à l'animateur Zane Lowe.

"J'ai développé une peur du public"

Ecrire "Stupid Love" et les 15 autres chansons que contiendra ce sixième opus qu'elle conçoit comme une « magnifique abstraction de [sa] perception du monde », avec certains de ses amis les plus proches dans la vie comme Elton John, à aider Lady Gaga à surmonter la pression de la célébrité, source intense d'anxiété : « J'ai développé une peur du public mais pas des gens. J'aime les gens. Cet album tourne autour de ça, comment faire pour me reconnecter aux gens ? Et comment je fais pour me connecter avec eux pour dire "Je suis ici, je suis une personne, je suis une artiste mais je ne suis pas une célébrité" ? Peu importe ce qu'est la célébrité, j'aimerais éradiquer son existence ».

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L'effet thérapeutique de "Chromatica" s'est même ressenti sur sa santé. « J'ai fumé comme un pompier pendant tout l'enregistrement de l'album, et quand on l'a fini, j'ai arrêté. C'était la chose la plus bizarre et la plus belle qui pouvait arriver, que cette musique m'ait vraiment guérie » révèle la chanteuse. En racontant sa propre reconquête du bonheur, Lady Gaga fait le voeu de toucher le coeur de ses admirateurs : « J'ai hâte de danser avec mon public sur cette musique... Mais en attendant, j'espère que les gens écouteront cet album et que non seulement ils m'accompagneront dans mon voyage personnel, mais aussi qu'ils vivront leur propre voyage et qu'ils danseront pour libérer leur propre douleur ». Autant dans l'intention que pour sa « déclaration d'amour pour la musique électronique », Lady Gaga dresse quelques parallèles entre "Chromatica" et son troisième album "ARTPOP", qui avait dérouté le grand public à sa sortie en 2013 : « Je pense que la culture est plus prête aujourd'hui qu'elle ne l'était avant. ARTPOP était vraiment rebelle (...) Et pour être honnête, je suis passée par une phase, que j'assume. J'assume tout ce que j'ai fait. Quand je serai une vieille femme sur son lit de mort, je saurai que mon héritage sera authentique car j'ai toujours fait les choses qui me semblaient sincères ».

"J'ai été agressée par un producteur de musique"

A quelques jours de la sortie du projet dans les bacs, l'interprète de "Shallow" en dit davantage sur certaines de ses nouvelles compositions comme "911". « Cela parle d'un anti-psychotique que je prends. C'est parce que je ne peux pas toujours contrôler les choses que mon cerveau le fait, et je suis obligée de suivre un traitement pour empêcher ce processus » explique l'artiste, avant d'en délivrer quelques paroles : « Keep my dolls inside diamond boxes, save it till I know I'm going to drop this front I've built around me, oasis, paradise is in my hands. Holding on so tight to this status, it's not real, but I'll try to grab it. Keep myself in beautiful places, paradise is in my hands ». Morceau « significatif » dans l'album, "Free Woman" est inspiré du viol subi par Lady Gaga durant sa jeunesse. « C'est important pour moi que ce titre s'appelle "Free Woman" parce que j'ai été sexuellement agressée par un producteur de musique. Ce texte concentre tous mes sentiments sur la vie, le monde, sur l'industrie, les compromis que j'ai du faire pour parvenir là où j'en suis ».

Lady Gaga se dit évidemment impatiente de découvrir la réaction du public à "Sine From Above", son duo avec Elton John. « C'est mon mentor depuis longtemps maintenant. Il m'a toujours encouragée à me dépasser, à prendre soin de mon talent artistique et à prendre soin de moi. Et je lui dois beaucoup pour ça. Il est vraiment, vraiment unique et spécial » assure-t-elle. Encore quelques jours de patience !