Accueil > Actualité > Interview > Actualité de La Fouine > La Fouine : "Monter un groupe, c'est complètement nul, mais..."

La Fouine : "Monter un groupe, c'est complètement nul, mais..."

Ce soir, D8 lance une nouvelle saison de "Popstars", six ans après la quatrième édition diffusée en fin d'après-midi sur M6 et remportée par Sheryfa Luna. L'idée est de revenir aux fondamentaux et de suivre la création d'un groupe musical, de son casting à l'enregistrement de son premier album. Aux côtés d'Alexia Laroche-Joubert, productrice mais aussi jurée, Philippe Gandhilon, directeur artistique chez Sony et La Fouine vont tenter de dénicher quelques perles rares. L'occasion de discuter avec le rappeur de ce qui l'a poussé à participer à l'aventure et ce qu'il cherche.
Crédits photo : Flouret/D8
Propos recueillis par Charles Decant.

Pourquoi avoir accepté de participer à "Popstars" ?
A la base, Sony n'était même pas au courant. Philippe, que je connais depuis longtemps, m'a dit qu'ils faisaient "Popstars" et m'a demandé si j'étais intéressé. J'ai répondu non. Et puis j'ai réfléchi. Il faut changer le sens de la question. Ce n'est pas « Pourquoi "Popstars" ? » mais « Pourquoi pas "Popstars" ? ». Pourquoi il n'y aurait jamais d'artistes urbains dans ces émissions en train de donner leur avis, alors que la pop aujourd'hui vient de la musique urbaine ? Rihanna a été lancée par Jay-Z, Lady Gaga a été produite par Akon. Quand tu prends les différentes influences de Bruno Mars, elles viennent du hip-hop, parce qu'il a été découvert grâce à son featuring avec B.o.B. Aujourd'hui, la musique urbaine est ancrée dans la pop. Si tu montes un groupe qui doit s'adresser aux jeunes et que tu effaces la musique urbaine, c'est que tu n'as rien compris. Aujourd'hui, même Daft Punk est influencé par la musique urbaine. Donc je me suis dit « Pourquoi pas ? ». Quelque soit le genre de groupe qu'on dénichera, j'ai l'impression d'avoir mon mot à dire et ma place dans cette aventure. Et puis ça apporte une diversité. C'est la France d'aujourd'hui.

Et vous n'avez pas peur de vous faire attaquer un peu par d'autres artistes du monde du hip-hop ?
De toutes façons, je sais qui me chambrera, qui ne me chambrera pas... Mais en même temps, depuis le début de ma carrière, j'ai toujours fait des choix qui m'étaient propres. Je suis mon coeur, je suis mes idées, je serai toujours critiqué. Et de toute façon, celui qui n'a pas d'ennemis, c'est qu'il n'a pas de principe.

Ca fait plaisir qu'on parle de La Fouine pour des bonnes choses
Participer à "Popstars" en tant que juré, c'est aussi une façon de se rapprocher du grand public ?
Pas forcément de se rapprocher, mais ça me fait plaisir qu'on parle de La Fouine pour des bonnes choses, c'est vrai.

Quand vous voyez une candidate qui vient avec son accordéon, comme on a pu le voir dans les premières images, il se passe un vrai truc. Mais vous êtes là pour créer un groupe et on n'imagine pas qu'un tel personnage puisse s'insérer facilement dans un groupe...
Il y a souvent des cas comme ça, c'est vrai. Ca arrive. On se dit « Le mec est super fort, la meuf est super forte, mais est-ce que je la vois dans un groupe ? Je ne sais pas... » Ensuite, moi, j'ai aussi mon droit de véto. Quand j'aime un artiste, je le défends jusqu'au bout, que je le vois dans un groupe ou non. Je me dis qu'il peut peut-être apporter quelque chose ! On va le voir, je me bats beaucoup pendant cette émission.

Crédits photo : Visual Press Agency
Vous vous êtes senti comment devant les caméras à devenir juré ?
A la base, ce n'est pas mon métier. Parfois j'ai l'impression d'être un peu mal à l'aise mais je prends une grande bouffée d'oxygène et je me dis « Allez, vas-y ! » Après, dans le délire, j'ai moins de vocabulaire que les autres, peut-être, moins de culture générale, mais je vais vous faire plaisir !

Quelle dynamique y a-t-il dans le jury ?
On a tous notre mot à dire. On s'entend bien. Parfois Alexia me rejoint sur certains candidats, parfois ils se liguent contre moi. Mais j'ai l'impression qu'on a tous une personnalité différente et en même temps, qui se rejoint parce qu'on est tous là pour la même chose : faire kiffer les jeunes, passer de bons moments avec eux, créer un groupe, une nouvelle aventure musicale.

Les rappeurs et le public rap sont les premiers à regarder la télé-réalité
Vous aviez regardé les premières saisons de "Popstars" ?
Moi, j'ai toujours regardé des émissions de télé-réalité, de "Loft Story" à "Popstars" en passant par "Star Academy", "Nouvelle Star"... J'ai toujours tout regardé. Les rappeurs et le public rap sont les premiers à regarder ces émissions. Quand je mets un message sur Twitter concernant ces émissions, j'ai des centaines, des milliers de réponses ! Parce que le rap touche les jeunes, et ces émissions sont faites pour la jeunesse. Donc moi je regarde beaucoup ces émissions, j'ai suivi les trois saisons de "Popstars", par exemple.

Qu'est-ce qui attire tant les jeunes dans ces formats ?
Les jeunes ont besoin de rêver et envie de rêver ! Ce genre d'émissions est intéressant. Tu suis des jeunes qui n'ont rien parfois, à part un talent. Et puis ils s'en sortent. La France, et même le monde entier sont sensibles aux belles histoires.

C'était une option pour vous, les télé-crochets ?
Quand on a rien, on fait tout ce qui est en notre pouvoir pour s'en sortir. Donc on ne se demande pas si c'est bien, si ça va être bien vu. Mais moi je n'ai jamais essayé parce que ces émissions n'ont pas vraiment été faites pour les rappeurs. Ils n'ont pas leur place à "Nouvelle Star", par exemple. Je n'avais jamais vu quelqu'un rapper à "Nouvelle Star". Ce qui est intéressant dans "Popstars", c'est que tout le monde a sa chance. On a notamment casté une jeune rappeuse ! Elle était juste à côté d'une personne qui chantait du Brassens et sur la ligne suivante, tu avais du M Pokora et du Tal, puis du Claude François... T'as de tout ! Et j'adore ça moi, la variété française.

Le fait de monter un groupe, je trouve ça complètement nul, mais...
Et le concept du groupe, en France, est-ce que ça peut marcher ?
Je trouve que c'est un peu nul moi. Honnêtement ! Le fait de monter un groupe comme ça, je trouve ça complètement nul. Il faut appeler un chat un chat. Mais le fait de les accompagner et de les laisser monter leur groupe, c'est différent. Ce n'est pas nous qui montons un groupe, ce sont eux qui le montent. On met plusieurs personnes dans la même salle, on voit qui aime chanter avec qui, qui se sent bien avec qui... Moi, par exemple, je vais m'opposer clairement à ce qu'on impose un nom au groupe ! C'est à lui de choisir ! Nous, on est juste là pour les accompagner.

La "Star Academy", dont vous avez regardé les premières éditions mais aussi le retour sur NRJ 12, s'est fait descendre dans la presse parce que la chaîne n'a pas réussi à proposer quelque chose d'aussi bien que le souvenir qu'en gardaient les gens. Vous n'avez pas eu peur que la même chose se produise avec "Popstars" ?
Je ne sais pas. Parfois j'ai l'impression que je ne vis pas dans le même monde que vous. Dans mon univers, c'était une super réussite la "Star Academy" de NRJ 12 ! Quand je tweetais sur la Star Ac, la France entière s'agitait et répondait. Passé un certain âge, c'est sûr que tu peux trouver ça bizarre, mais ma fille, elle a adoré ! Elle connait le nom de tous les candidats ! C'est magnifique, c'est du rêve pour les jeunes.

Vous dites dans la présentation de l'émission qu'une popstar, ce n'est pas que la voix. Est-ce que "The Voice" n'est pas un peu mensonger dans ce cas, en prétendant qu'une voix, c'est une star ?
Non, non. Parce que de toute façon, j'adore cette émission. Et c'est une sensibilité différente. Moi, par exemple, mon chanteur préféré c'est Jacques Brel. Il n'a pas la voix de Whitney Houston. Mais quand il chante, il y a une expression, une intention, une interprétation de haut niveau. Et il te fait passer des émotions que peut-être, Whitney Houston ou Mariah Carey ne te feront jamais passer. C'est une question de sensibilité. Quelqu'un de très limité vocalement peut te faire passer des trucs de dingue.

Charts in France

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Gérer Utiq
  • Nous contacter