Kendji Girac

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On aime...

Des productions calibrées
On pouvait reprocher aux derniers titres de Kendji un certain manque de finesse, de "Conmigo" à "Me quemo", bling bling et cacophoniques. Sur "Ensemble", l'artiste a conservé son âme gipsy mais tout est plus digeste. La pop et la variété ont pris le pas sur des sonorités parfois dépassées et peu subtiles du premier album. Les productions présentes sur "Ensemble" sont globalement plus soignées, rappelant celles de Maître Gims ("Jamais trop tard"), et se révèlent aussi plus authentiques. Première piste, "Tu y yo" en est l'exemple type avec ses accords de guitare, la voix bien placée de Kendji et un flow pop. Suivent "No me mires mas", au rythme fédérateur malgré un duo anecdotique avec Soprano, ou encore "Una mujer", très international dans la forme. Même sur "C'est trop", prochain single qui se murmure, le beat rétro-soul avec ses trompettes vient apporter un peu de changement, malgré une production moins habile mais efficace. Mention spéciale au titre final "Amor y libertad", instrumental touchant et gorgé de soleil.

Une grande sincérité
Assez étonnant pour être signalé, cet album semble parfaitement coller à ce qu'est Kendji aujourd'hui. Gentil, souriant et chaleureux, l'artiste inonde son disque avec sa bonne humeur communicative et semble enfin avoir trouvé son équilibre, après un premier disque plus jetable, avec les diffusions radios pour seule motivation. Vocalement l'artiste a énormément progressé, et il évoque ici des thèmes chers, outre l'amour qui prend évidemment une place importante. Le jeune homme offre une jolie déclaration, certes un peu attendue, à sa maman Carmen sur "Les yeux de la mama", fait un clin d'oeil aux Gipsy Kings sur "Besame", et évoque ses valeurs (la fidélité, l'amitié, l'entraide...) dans "Mes potes et moi". En grand frère, il porte même son regard sur notre société (les dangers des réseaux sociaux, le réchauffement climatique...) dans "Où va le monde ?", pas forcément nécessaire mais inoffensif.

On n'aime pas...

Des paroles un peu faciles
Si le public de Kendji est âgé de 7 à 77 ans, son noyau dur reste les très jeunes. De plus, le chanteur n'a que 19 ans. Malheureusement, la faiblesse principale du disque réside dans ses textes souvent simplistes, voire même franchement paresseux. Des exemples ? "Viens m'enflammer / Depuis qu'on se connaît / Jamais en panne / Avec toi je plane", ou "J'te vois dans la calle / Tu t'promènes / Tu veux déjà l'acheter / Ta cayenne" et surtout "Tous comme les stations de métro / Pour toi, je n'suis qu'un numéro". Mais le souci d'une prose aiguisée n'est évidemment pas la volonté première d'un album comme "Ensemble", où les mots doivent sonner sur des mélodies faites pour accrocher l'auditeur.