Julia

Crédits photo : DR France Télévisions
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Comment es-tu arrivée sur "Eurovision France" ?
Un peu par hasard. Wladimir (Pandolfo, le directeur du casting, ndlr) m'a appelé pour me demander si ça m'intéressait, mais je te dis ça, c'était il y a moins d'un mois ! (Rires) Ça s'est fait super vite. Il m'a proposé le projet et j'ai un peu réfléchi de mon côté et finalement j'ai dit : "Ok pourquoi pas". J'avais eu envie de me lancer dans une nouvelle aventure.

Tu t'es projetée à Turin ? Parce que l'Eurovision c'est une très forte exposition et une énorme mécanique...
Sur le moment, non. Quand j'ai éventuellement pensé à passer les castings, car il y a eu des castings, je n'y ai pas pensé, et je pense que ça m'a permis de ne pas être trop stressée, de ne pas me mettre en tête un enjeu surdimensionné. Je pense que c'est ça qui m'a permis de garder ce côté aérien, "on verra ce qu'il se passe". Grâce à ça je suis là aujourd'hui, donc tant mieux !

Et cette chanson, "Chut", elle est née comment ?
Wladimir m'a présenté à Alban Lico, un auteur incroyable qui a fait beaucoup de choses. On s'est extrêmement bien entendu et on a co-écrit ce titre ensemble. Je suis super fière ! Le titre a été écrit et composé en deux jours. C'était très très rapide ! (Rires) Le jour du casting, je suis arrivée avec une chanson que je connaissais depuis un jour seulement. On y croyait, parce qu'il faut être optimiste, mais on attendait de voir... Quand j'ai été prise, c'était incroyable. C'était la consécration de deux jours de dur labeur. La chanson a été écrite spécialement pour l'Eurovision.

C'est un titre féministe dans ses paroles. Qu'est-ce que tu voulais dire avec "Chut" ?
Je voulais vraiment représenter le glamour à la française, toutes ces sonorités un peu Gainsbourg, France Gall, bien que ce soit remis au goût de jour de manière moderne. On voulait vraiment mettre ça en avant dans le titre. Je voulais un titre qui parle de moi, de qui je suis, de la femme que je suis devenue aujourd'hui, avec toutes mes expériences passées. Je voulais parler de ce "combat", qui est en train de changer. De la façon dont les hommes peuvent parfois regarder les femmes dans la rue... Ça parle de tolérance, de respect et d'amour. C'était important pour moi de m'affirmer, je ne suis pas une baby doll, je suis qui je suis.



C'est une transition ? Tu voulais marquer un virage par rapport à ce que tu as fait sur ton premier album ?
Je dirais que c'est plus une évolution. Il y a toujours une continuité, je n'oublierai jamais ce que j'ai fait avant, c'est encore d'actualité, ça ne s'arrête pas. Ce n'est pas comme des traits qui s'arrêtent, je vois ça comme un trait continu, ça fait partie de mon histoire.

Quand tu regardes la sélection, quels sont les adversaires que tu redoutes ?
Je ne les vois pas comme des adversaires redoutables. Ce sont des artistes de grand talent, mais bien sûr ça reste une compétition. Il y en a qui ont un niveau de fou, mais je ne les vois pas comme une menace. Au contraire, ça me booste pour faire encore mieux que ce que je fais déjà. Dans ce panel, il y a tellement de styles différents, de rythmes différents, de couleurs différentes, mais c'est très subjectif, c'est très personnel. Chaque chanson a son identité.

Comment tu vis l'effervescence autour de ta participation, de ta chanson, des rumeurs sur Mylène Farmer...
Oui c'est vrai... Ecoute, je le vis bien ! A mon petit niveau, je n'ai que 20 ans, j'ai un petit peu d'expérience derrière moi. Je sais que ça parle, donc que ça parle en bien ou en mal, l'important c'est qu'on en parle. C'est ce qui est bien car ça nourrit une actualité. Moi, je le prends super bien ! J'avoue que je suis une fouine, j'adore aller regarder ce qui se dit sur les réseaux. Je ne peux pas m'en empêcher. (Rires) C'est cool, il faut des gens qui aiment, qui n'aiment pas... Il faut de tout, j'adore cette effervescence.

Les fans ont cru que ta chanson allait être écrite par Mylène Farmer et être composée par Laurent Boutonnat, qui t'ont accompagné sur ton premier album "Passe... comme tu sais". Ça n'a jamais été envisagé ?
Non. Ce n'est pas que je ne l'aurais pas voulu mais ça ne s'est pas fait comme ça.

Quelle est la suite pour toi ?
Le prime déjà ! Après, bien sûr, je pense à la suite mais j'aime bien garder un peu de mystère. On croise les doigts !