Jil Is Lucky

Crédits photo : DR. / Naïve
La sortie au mois de février du deuxième album de Jil Is Lucky, nouvellement signé sur le label Naïve, n'a pas suscité grand enthousiasme. Le compositeur et chanteur français n'a séduit qu'une poignée d'auditeurs avec ses dix nouveaux morceaux, portés relativement discrètement en radio par l'excellent single "Stand All Night". Jil Is Lucky enchaîne à présent avec "Insomnia", espérant toucher un plus large auditoire avec ce morceau qui ouvre l'album. Une mélodie entraînante, une production sophistiquée et une voix feutrée pour évoquer l'insomnie, un thème pas si anecdotique que ça pour l'artiste. « Je suis un animal nocturne, mais un chat plus qu'une hyène » avait confié Jil Bensénior à Pure Charts, expliquant qu'il appréhendait la nuit comme il craint ses peurs : « C'est moi la nuit quand je me retrouve face à moi-même et qu'il n'y a plus que la lune pour m'éclairer dans le noir. Je ressens à ce moment-là une profonde solitude qui m'invite à me poser des questions métaphysiques », définissant une part plus sombre de sa personnalité.

Ecoutez "Insomnia", le nouveau single de Jil Is Lucky :


Retour difficile donc pour le musicien, qui s'était fait remarquer il y a trois ans avec le single "The Wanderer", repris pour une campagne publicitaire de la marque Kenzo. Un titre qui a fait le tour du monde depuis, jusqu'aux Etats-Unis. Une petite notoriété acquise outre-Atlantique qui a sans doute achevé de convaincre Jason Lader de produire "In the Tiger's Bed". « Il a apporté un souffle nouveau, quelque chose qu'on n'avait jamais entendu », nous confiait Jil Is Lucky, insistant sur l'aspect créatif, au détriment de l'aspect commercial de la musique qui l’intéresse beaucoup moins. Au point de dénigrer « les simples interprètes », parce qu'ils ne créent pas de la matière.

"Il y a le monde des créateurs et celui des interprètes"

Lors de notre entretien, Jil Is Lucky s'en est pris à Olivia Ruiz et Nolwenn Leroy. « Un créateur, pour quelqu'un comme moi qui écris tout du moindre arrangement à la mélodie, il lui faut du temps. J'ai besoin d'un break, d'un an, voire un an et demi, parce que c'est de moi dont il s'agit. Je pense que ce sont deux mondes dissociés. Il y a celui des créateurs et celui des interprètes. On ne fait pas du tout le même travail. Ce n'est pas du mépris, juste de la différenciation » a-t-il affirmé, allant plus loin dans sa réflexion pour finalement faire passer ces deux artistes pour de simples produits marketing : « On parle de gens qui sont sur les rails de la consommation. Ce sont des gens à qui on dit : "maintenant tu chantes ça !" ».

Une ferveur dans le propos que l'on retrouve sur scène. Actuellement en live pour défendre ses nouvelles chansons, Jil Is Lucky participera aux Francofolies de la Rochelle le 16 juillet, puis se produira à Nice avec Rover le 18.