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Jehro en interview

Jérôme Cotta aka Jehro a dévoilé au début du mois dernier son nouvel album, "Cantina Paradise", cinq ans après le précédent. Un disque porté en radios par le single "Tonight, Tonight...", au moment même où l'artiste a été choisi par France 3 pour illustrer ses programmes durant l'été prochain. Nous l'avons rencontré.


Bonjour Jérôme, quel est selon toi la différence fondamentale entre ce nouvel album "Cantina Paradise" (entré 23ème du Top avec 3 337 exemplaires vendus sur sa première semaine d'exploitation tous supports confondus) et le précédent, paru il y a quatre ans (Thierry Cadet, Rédacteur en Chef) ?
Jehro : Déjà, il correspond à une autre période de ma vie. Ensuite, je pense qu'il est plus soul que son prédécesseur. Et puis j'ai quitté Paris, l'appel de ma nature. Une manière certaine de me ressourcer, m'inspirer... Cet album est le fruit d'un long voyage au Panama et à Cuba.

On murmure qu'une Muse t'y aurait aidé...
(rires) Oui bien sûr ! Même si c'est plus personnel ça. Mais c'est l'une des sources d'inspiration importantes de ce nouvel album (sourire). Avec la musique d'inspiration latine, tropicale, d'Amérique du Sud. De la musique de paix. Des évocations qui se retrouvent jusque dans le titre de l'album "Cantina Paradise". Les Cantina sont des gargotes sud-américaines au sein desquelles jeunes et vieux se retrouvent dans une ambiance conviviale et familiale, et au sein desquelles on mange, on fait la fête, on se raconte les nouvelles du village. Je viens de là. J'aime l'association de ces deux mots.

Visionnez le nouveau clip de Jehro, "Tonight, Tonight..." :


Il serait temps que les fournisseurs d'accès aident les démarches artistiques
Est-ce plus difficile d'arriver en 2011 sur un marché saturé et en berne, plutôt qu'en 2007 ?
Une chose est sûre, on est dans une phase descendante des applications capitalistes sur l'artistique. L'époque de la vache à lait est révolue. C'est fini. Je ne m'attends donc à rien, afin de ne pas être déçu. Je préfère être agréablement surpris que l'inverse. Mais tu sais, ma priorité à moi, c'est la scène, donc c'est vraiment ce à quoi je m'attelle. C'est pour moi le plus important, et ce pourquoi j'ai choisi de faire ce métier. Vendre des disques est un plus. Il y a depuis quelques années une telle confusion dans les valeurs de la musique... La révolution Internet, aussi puissante et géniale soit-elle, tue peu à peu la musique. Je crois qu'il serait vraiment temps que les fournisseurs d'accès contribuent et aident les démarches artistiques...

N'appréhendes-tu pas Yodelice, installé sur le même créneau que toi depuis deux ans ?
(silence) Yodelice ? Tu penses vraiment qu'il est sur le même créneau que moi ?

Dans un style folk/reggae, vous ciblez le même public non ?
Je ne pense pas. ll est plus pop/rock que moi, sur son second album notamment. De plus, je n'aime pas réduire un artiste à une référence.

Yodelice est plus pop/rock que moi
Tu avais commencé à chanter en français, à la fin des années 90, sous ton propre patronyme Jérôme Cotta, avec un très bel album réalisé avec Frank Eulry et André Margail qui avait par ailleurs reçu des critiques dithyrambiques, "L'arbre et le fruit" (Chrysalys/EMI). Pourquoi avoir abandonné cette direction artistique ?
Je n'ai pas vraiment abandonné comme ça, sans raison (sourire). Il y a en eu un second, en 2000, toujours sous Jérôme Cotta. Le problème c'est que EMI a subi un grand nettoyage, comme c'est régulièrement le cas dans les labels, et avec lui 30% du personnel et 30% des artistes ont été remerciés. J'en ai fait les frais. Et puis aussi, je ne te cache pas que je me suis demandé si j'étais vraiment fait pour l'industrie de la musique (sourire).

Visionnez le clip de Jérôme Cotta, "L'arbre et le fruit" (1999) :


Les bandes de cet album t'appartiennent-elles ?
Oui. Mais je ne vais pas les sortir à tout prix (sourire).

A cette époque, tu as également collaboré à l'album de la chanteuse Véronica Antico sur quatre titres ?
Oui. Un disque réalisé par Frank Eulry d'ailleurs, qui avait réalisé mon premier album (sourire).

Mon père Alain Chénier était artiste rive gauche
Quelles sont tes influences musicales pour être à l'aise aussi bien dans la chanson que dans la world music ? Qu'est-ce qu'écoutaient tes parents à la maison ?
Ce que beaucoup ignorent, c'est que mon père était auteur/compositeur/interprète rive gauche, Alain Chénier. En grand amateur de Brassens, Brel, Ferré et Moustaki, c'est lui qui m'a transmis le goût du voyage et de l'aventure musicale. Ma mère, elle, écoutait de la soul, funk, reggae. Logique donc pour moi de chanter dans ma langue sur le premier album. Même si je regrette aujourd'hui qu'il ait été surproduit au niveau des arrangements. J'aurais aimé garder des sons plus bruts, moins réalisés.

Entre tes deux premiers albums en français, mais dont le second n'est jamais sorti, et ton premier disque sous le pseudo de Jehro en 2006, il y a eu le projet Marathonians "A Tropical Soul Adventure", en 2003. Peux-tu nous en dire quelques mots ?
Oui, ce projet a été réalisé avec Richard Minier et Christian Brun. C'était un disque folk épurée, électro reggae/dub, aux sonorités latines ou bien house, un peu inclassable je dois dire (sourire). Mais il émanait autour de ce projet une espèce de joie, d’insouciance, du feeling et beaucoup de plaisir, sans aucun plan particulier.

Revois-tu ces anciens comparses aujourd'hui ?
Christian oui ; avec Richard par contre, on se voit un peu moins.

Ecoutez le titre de Marathonians, "My Room" (2003) :


Pour la musique, je suis un mec fidèle. Pour le reste...
Ce nouvel album "Cantina Paradise" compte toujours le crédit de Paul Breslin, tu es donc un mec fidèle ?
Pour la musique, je suis un mec fidèle. Pour le reste, ça c'est à voir (rires)... ! Avec Paul, on travaille ensemble depuis longtemps ; il co-écrit les textes avec moi sur des musiques que je compose. En général, je commence a baragouiner en yaourt pour les sonorités, et ensuite on travaille les mots avec Paul.

Où habites-tu aujourd'hui ?
J'ai quitté la région parisienne. J'habite à Cotignac dans le Var en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Papa depuis peu, c'est l'appel de la nature qui m'a emmené là-bas (sourire).

N'est-ce pas trop difficile de laisser ta petite famille pour assurer ton actuelle grande tournée, sachant que les dates s'ajoutent à vitesse grand V !
Ma famille me suit sur certaines dates, ponctuellement. On essaie de ne pas être séparés trop longtemps (sourire).

Papa depuis peu, l'appel de la nature m'a emmené là-bas
De plus, tu viens d'être choisi par France 3 pour illustrer musicalement les programmes de la chaine tout l'été prochain...
Oui, c'est une surprise. Tant mieux cela dit, si cela me permet de voir plus de monde encore dans les salles de concert. C'est vraiment ce qui m'importe le plus.

Tu seras d'ailleurs au Café de la Danse le 26 mai, une date sold-out puisque tu prolonges déjà à Paris, le 10 octobre prochain à La Cigale...
Oui. J'en suis ravi, l'accueil est très chaleureux.

Comment vont s'articuler ces concerts ? Quelle formation auras-tu ?
Nous sommes six musiciens. Eric à la basse, Jalil aux claviers et à l'orgue, une choriste, un batteur/percussionniste, et un guitariste. On va ajouter aussi un cello/ violoncelle, des cordes... ça s’étoffe (sourire).

Biolay ? Ambiance “boboïsante”, mais magnifique et sincère
Pour finir, qui écoutes-tu parmi la jeune génération d'artistes ?
J'aime bien Lilly Wood & The Pricks, Abd Al Malik, Asa, Benjamin Biolay... malgré une ambiance un peu “boboïsante”, mais magnifique et surtout sincère.

Aurais-tu des collaborations en vue ?
J'ai déjà collaboré avec Bernard Lavilliers sur deux chansons tirées de son avant-dernier album, alors pourquoi pas (sourire) ?

Merci à toi Jérôme, et à bientôt !
Merci Thierry, et merci à Pure Charts.

Pour en savoir plus, visitez jehro.free.fr, ou son MySpace officiel.
Ecoutez et/ou téléchargez le nouvel album de Jehro, "Cantina Paradise".
Réservez vos places de concert pour Jehro.
Visionnez l'EPK du nouvel album de Jehro :


Visionnez le clip de Jehro, "Everything" (2006) :

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