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jeudi 17 octobre 2024 14:32

Hélène Rollès en interview : "Je n'ai plus trop l'âge de chanter ça mais c'est mignon"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Hélène Rollès vient de sortir son nouvel album. Souriante et détendue, la chanteuse et comédienne se confie en toute honnêteté à Purecharts sur l'impulsion de ce disque, sa peur de la scène, ses chansons romantiques ou son succès en Chine. Interview !
Crédits photo : Angelique Le Goupil
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Vous concentrez toujours vos venues promo sur une seule journée pour éviter les allers-retours ?
Oui et comme c'est pas ma passion la promo... (Sourire)

On va faire en sorte que ça se passe bien alors !
Non mais ça se passe bien mais bon, c'est toujours compliqué pour moi. J'aime bien faire les choses mais expliquer pourquoi j'ai fait, moins.

Quoi qu'il en soit, vous êtes de retour avec ce nouvel album "Hélène 2024", alors que j'avais lu dans une interview que vous n'aviez pas forcément envie de revenir en musique parce que ça signifiait refaire de la scène...
Oui mais finalement l'album d'avant, je n'ai pas fait de scène et j'ai quand même fait l'album. Donc, je me dis que peut-être là, ça va le faire... Mais il y a un moment, je ne vais pas y couper. Il va falloir aller sur scène ! (Rires)

Je pleure avant un concert, j'en suis malade
On sent que les gens vous attendent !
Mais oui ! Ils m'attendaient déjà pour l'album parce qu'ils m'ont dit : "Allez Hélène, refais des chansons". Et puis, ils avaient raison les fans parce que ça m'a fait plaisir de refaire l'album avec Jean-Luc (Azoulay) et Gérard (Salesses). Ça a été un vrai plaisir de le faire. Donc, maintenant, c'est vrai qu'il faut que je leur fasse encore plus plaisir, et ça c'est aller sur scène.

C'est toujours un moment un peu compliqué pour vous ?
Ah, j'ai le trac, c'est affreux donc si je dis oui, je suis foutue. (Rires)

Comment vous expliquez que vous ayez autant le trac après tant d'années de métier et surtout tant de Bercy ?
Parce que moi j'aime pas me tromper !

Oui mais ça fait partie de l'expérience live. Même pour Mylène Farmer, il y a eu des couacs au Stade de France !
Ah oui ? Bon ça me rassure alors ! Mais moi je veux pas que ça m'arrive, et même pour les gens... D'ailleurs, eux me disent "Mais pourquoi tu as le trac puisqu'on est là ?" et je leur dis "Oui je sais bien vous êtes là, et c'est pour ça que je viens mais...".

C'est vrai que les gens sont hyper bienveillants... Je suis déjà venu à un de vos concerts, le lien est fort.
Ah oui, tout le monde connaît tout par coeur, même si j'oublie des paroles, eux ils vont les savoir. Une fois que je suis sur scène, au bout de la deuxième chanson ça va, mais avant c'est affreux, je pleure et tout. J'en suis malade. C'est le trac quoi !




Je crois que c'est votre producteur Jean -Luc Azoulay qui a aussi pas mal insisté pour cet album...
Je ne voudrais rien lui enlever car oui il a insisté mais c'est vraiment les fans que je rencontre dans la rue qui m'ont convaincue. Partout où je vais, j'en rencontre toujours un. Et ce sont eux qui m'ont dit : "Allez Hélène, fais-nous plaisir !". À un moment, à force de l'entendre, j'ai dit : "On va y aller !".

Et donc, comment ça se passe concrètement un album d'Hélène Rollès en 2024 ? C'est Jean-Luc Azoulay qui vous envoie des textes ? Vous participez aussi ?
On se booke un week-end pour décider des chansons avec Jean Luc et Gérard Salesses, qui vient toujours aussi. On est tous les trois, et là on rigole, on dîne, on dort dans la même maison, on est en huis clos et on décide des chansons. Ils en ont 5.000 sous le coude, ils en ont vraiment beaucoup, donc il y a juste à piocher dans les chansons.

Je ne désespère pas de sortir un album à moi
Donc vous choisissez en fonction des thèmes et de ce qui vous anime ?
D'abord, il y a la musique et la mélodie qui me touchent et puis après pour les textes, on voit après, dans un deuxième temps. Je fais parfois changer des phrases, des mots que je trouve moches. (Rires) C'est vrai, il y a parfois des mots que je n'aime pas.

Vous aviez fait un album qui s'appelle "Tourner la page" en 2002, mais qui n'est pas sorti. C'est vous qui écriviez, vous qui composiez. Vous n'avez pas envie de faire un album 100% vous ?
Si si, je vais bien réussir à le sortir un jour. Je ne désespère pas de sortir mon album. C'était un album-concept. Et puis, pourquoi pas en faire un autre aussi ? Mais là, pour l'instant, je ne suis pas assez posée dans ma vie perso pour me mettre au calme. Je suis en travaux avec des ados, avec mes parents, avec tout le monde. Donc là, c'est un peu le dawa dans ma vie perso. Il y a un peu trop de bazar pour se concentrer sur un projet. Mais ce n'est pas exclu que j'en fasse un autre.

Est-ce que vous continuez d'écrire de temps en temps ?
Absolument pas. (Rires) Là, je ne fais rien. Moi, c'est tout l'un, tout l'autre, tout le temps. C'est soit je vais m'y mettre, soit je ne fais rien. Et là, non. Il me faut du temps parce que Jean-Luc, lui, il a 5.000 chansons sous le coude et il fait ça en 5 minutes. Moi, j'ai quand même mis presque un an à faire mon album. On ne travaille pas de la même façon tous les deux.

J'ai plus trop l'âge de chanter ça
Justement, sur cet album "Tourner la page", au contraire de ce nouvel album, il y avait des thèmes plus conscients. Vous parliez de la société, de politique, d'écologie. Ce sont des sujets qui vous animent et c'est super intéressant de vous entendre là-dessus...
Cet album-là, comme je le disais, c'était un album-concept où au départ je monte sur mon étoile, je m'assois, je regarde le monde tourner et donc je parle de tout ce que je vois sur le monde et je redescends à la fin sur Terre en disant que c'est là que ça se passe. Voilà, c'était une façon de répondre aux fans sur ce que je pense de ci, de ça. Elles sont toujours d'actualité, mes chansons.

Oui c'est vrai ! Quand j'écoute ce nouvel album, je ne sais pas s'il y a beaucoup de textes où c'est vous...
Sur "Tourner la page", c'est 100% moi ces chansons-là. Là, c'est vrai qu'il n'y a rien. C'est juste que j'ai choisi ce qui me touche dans les chansons de Jean-Luc, la mélodie, et puis voilà. Mais c'est les chansons de Jean-Luc et Gérard que j'interprète.

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Et ça vous plaît quand même de chanter ces chansons romantiques ?
Ah oui, c'est mignon. Ça me touche, c'est gentil, j'aime bien. Je me dis que les enfants vont bien aimer aussi, une chanson comme "Je te crois" par exemple. Moi j'ai plus trop l'âge de chanter ça, ils peuvent pas trop s'identifier à moi mais dans les paroles ça peut leur plaire.

Tout le monde a besoin de légèreté
C'est aussi pour apporter un peu de douceur dans ce monde compliqué ?
Oui et de la légèreté ! Tout le monde a besoin de légèreté de temps en temps, ça fait du bien.

Sur l'album, il y a une chanson qui s'appelle "Il aime un garçon"...
J'ai été la première étonnée que Jean-Luc me propose ces paroles et j'ai accepté avec grand plaisir parce que ça parle d'amour tout simplement. Que ce soit garçon, fille, ça m'est égal. C'est une chanson d'amour comme les autres.

Ça vous a fait plaisir justement de parler de ce sujet-là, en écho aussi à la communauté LGBTQ+ qui vous est fidèle ?
Bien sûr ! Et puis en écho à un copain. Je vais lui offrir l'album parce que j'ai beaucoup pensé à lui quand j'ai chanté cette chanson. Parce qu'il m'appelle toujours "Ma soeur", donc ça sera pour lui !

On était dans le tourbillon, on ne faisait que bosser
Comment vous expliquez que la communauté LGBTQ+ vous aime autant depuis tant d'années ?
Franchement, je sais pas. Je me suis posée ces questions aussi. Je ne sais pas pourquoi mais c'est vrai qu'ils se sont accaparés ces titres-là, surtout dans les discothèques, avec les chansons de Dorothée, les chansons du Club, des années Dorothée. Ils s'éclatent là-dessus, mais comme beaucoup d'autres.

Il y a la chanson "Tu n'es plus là" aussi sur ce disque, qui évoque la perte d'un être cher.
Elle est triste cette chanson ! (Rires)

C'était dur à chanter ?
Ah mais oui, que c'est triste ! Mais bon je me dis que ça fait du bien aussi les chansons tristes. Souvent, quand on est triste, on a envie d'écouter des chansons tristes. Là, j'y mets de moi dans l'interprétation. C'est peut-être la seule qui est moins légère mais il en faut bien une. Je lui ai dit à Jean-Luc : "Mais elle est triste ta chanson". C'est une chanson qu'on a faite au dernier moment. Il manquait une chanson. Et puis, ils se sont mis au piano. Il était je ne sais pas quelle heure du matin. On s'est dit qu'on tenait quelque chose.




Vous êtes très secrète, on ne sait pas beaucoup de choses sur votre vie...
Oui, et c'est très bien comme ça ! (Rires)

Vous qui êtes si discrète, comment avez-vous vécu d'être surexposée à l'époque du phénomène "Hélène et les garçons" ?
Franchement, j'étais chez moi, je sortais pas trop donc ça m'a pas gênée. On tournait beaucoup, on était dans le tourbillon, on ne faisait que bosser donc ça ne m'a pas affectée plus que ça. Et puis après,
avec la notoriété, on a un peu plus de sous pour partir en vacances à l'étranger, là où on ne nous connaît pas, donc tout va bien.

Est-ce que c'est aussi cette surexposition-là qui vous a motivée à être très discrète aujourd'hui ?
Non, j'ai toujours été comme ça.

Une tournée ? Il faut que je me décide
Tout à l'heure, vous me disiez être terrorisée sur scène. Est-ce que Jean-Luc vous parle déjà d'une tournée alors, ou pas du tout ?
Lui, il me parle de scène tous les jours. (Rires) Il a plein d'idées derrière la tête. Mais non, non, non. Il m'en parle tout le temps. Il faut juste qu'on se décide. Enfin, que je me décide. Parce que lui est décidé. Mais il n'y a rien encore d'acté.

Et d'ailleurs, par rapport au stress, est-ce que vous avez développé des astuces ?
Malheureusement, non. Si j'avais des astuces, je ne serais pas stressée comme ça. Non, non, je n'ai pas de technique, pas d'astuces. Je suis juste malade. (Rires)

Vous avez une forte popularité en Chine. Ça vous étonne toujours ?
Ah ça oui. C'est super bizarre. Surtout qu'on n'a rien fait pour. D'un seul coup, tout le monde connaît ma chanson ! "Je m'appelle Hélène" a été reprise partout. Parce que yī liàn, qui sonne comme Hélène, ça veut dire l'affection qu'on porte à sa famille. C'est un truc plus général. Donc, Hélène, eux, ils chantent yī liàn. C'était le hasard. Enfin, je ne sais pas s'il y a des hasards, mais il y a tout un tas de trucs qui ont fait que les Chinois adorent. Il y a la douceur de la voix. C'est romantique... Tout était là pour qu'ils adorent la chanson.

Le fait que les gens vous reconnaissent dans la rue, ici ou ailleurs, vous avez l'habitude évidemment, mais on s'habitue à ça ?
Disons que j'y pense pas donc quand on me reconnait, je reste surprise. Les gens sont très physionomistes, parce que là, devant vous, je suis maquillée, coiffée, déguisée en Hélène, on va dire. Mais dans la vie de tous les jours, je me maquille pas, je m'attache les cheveux, je mets un bonnet, j'ai ma veste de chasse. Parce que c'est chaud, non pas que j'aille à la chasse ! C'est pour la chaleur. Mais du coup, je suis étonnée qu'ils me reconnaissent quand je suis accoutrée comme ça. C'est toujours gentil...




Et donc vous dites être déguisé en Hélène, mais est-ce que vous avez toujours autant d'enthousiasme à jouer Hélène après autant d'années dans "Les Mystères de l'Amour" ?
Ah oui ! "Les Mystères" c'est surtout l'équipe, de retrouver les gens, plus que de jouer. Enfin, jouer... On se marre aussi parce que là je suis beaucoup avec Laly en ce moment alors on est contentes. Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas joué ensemble, mais là, on est collées toutes les deux, c'est sympa. On s'entend bien. Je m'entends bien avec tout le monde, mais je regrette de ne pas avoir plus de scènes avec Laure, avec Seb, forcément. Et je regrette que Philippe soit parti !

Je regrette que Philippe soit parti
J'allais vous en parler justement. C'était un déchirement ?
Oui, il nous manque tous les jours. Et puis en plus, le duo José et Nicolas, c'est dommage, et il est irremplaçable ce duo. J'espère qu'il reviendra, on verra.

Vous en avez pas un peu parlé avec lui ?
Non non, il est sûr de ne pas revenir mais moi je suis pas aussi sûre que lui ! J'espère qu'il va revenir.

Et donc vous, vous y voyez encore longtemps dans la série ?
Ah bah oui, il n'y a pas de raison !

Non mais parfois, certains comédiens peuvent se lasser ou avoir envie d'autre chose...
Alors moi je n'ai déjà pas eu envie de faire ce métier... (Elle éclate de rire)

Vous l'avez fait longtemps pourtant !
Oui, je l'ai fait longtemps ! Non mais ce que je veux dire c'est que ce n'était pas une vocation. Ce n'était pas un choix. Bon, à un moment, j'ai choisi quand même de le faire. Mais non, non, moi, je suis ravie de faire ça avec eux. Je ne vais pas aller chercher midi à 14h !

Donc, Hélène sera là tant que la série existera ?
Oui, je l'espère.

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