Gipsy Kings

Au delà du massacre de "Là-bas" par Daniel Lévi, Anggun et Judith, c'est un autre accroc qui entache ce Concert de l'égalité réalisé le 14 juillet dernier au Champ de Mars de Paris, et diffusé sur Direct Star puis France 2. Selon nos confrères du "Point", la présence d'un certain Chico Castillo, en lieu et place de Chico Bouchikhi est au centre des discussions du “Tout Paris” (sic !). Chez les professionnels. Le public n'y ayant vu que du feu, l'un comme l'autre des Chico n'étant pas assez populaires pour que les (télé)spectateurs se rendent compte de la supercherie.

C'est pourtant le fondateur des Gipsy Kings, Chico Bouchikhi, qui est annoncé sur scène. Ce dernier, ex-membre original des Gipsy Kings, quitte la formation en 1991 pour désaccords et dilemmes de gros sous. Il fonde alors Chico & The Gypsies. Loin d'être un amateur, l'"usurpateur" se nomme Chico lui aussi, mais Castillo. Condamné en 1998 pour utilisation de la marque Chico & The Gypsies, ses agissements malhonnêtes avaient alors été découverts à travers les médias hispanophones aux États-Unis (où The Gispy Kings sont très populaires depuis la fin des années 80). « A SOS Racisme, on assure avoir embauché Castillo en tant que tel, sans faire de méprise. N'empêche que les gars de France 2, comme sans doute une bonne partie du public, n'y ont vu que du feu ». A toutes ces accusations, ledit "usurpateur" se défend et vient de publier un communiqué dans lequel il menace les médias de poursuites : « Je ne suis pas un imposteur » déclare-t-il. Son producteur ajoute : « L'article est entaché de mensonge et de diffamation. Chico Castillo The Gipsy n'a été, à aucun moment, présenté comme un Gipsy King. Ni à l'organisateur, ni sur scène (preuve : live filmé par Direct Star), encore moins sur France 2 ». Le communiqué se poursuit avec « C'est un artiste (re)connu dans le monde, créateur de la fusion gipsy orientale et du célèbre titre "Alabina". Les médias sont invités à retirer immédiatement les articles intitulés "Faux Gipsy Kings", sous peine de poursuites par l'avocat de Chico Castillo The Gipsy ». Que croire ?

Qui est donc ce fameux Chico ?

Chico, sans Roberta (interprètes du tube 90's "Frente A Frente"), avec vingt ans de plus ? Improbable. Non, Chico Castillo est bien chanteur professionnel de son état, mais sous le pseudo Chico Castillo, The Gipsy. Au singulier. Pour l'historique, il débute sa carrière dès l’âge de 9 ans en enregistrant la chanson "Todo Pasare Contigo", tube des années 80 en Espagne, où il fit de nombreux concerts. Après une période d’éducation musicale, il participe en effet aux concerts des fameux Gipsy Kings originaux - sans pour autant être mis en avant. Chico Castillo rencontre ensuite Olivia Valère qui deviendra très importante dans sa carrière. Après une brève collaboration, elle lui présente Charles Ibguy, avec qui il écrira le tube éponyme légendaire de la chanteuse Alabina, distribué dans le monde entier par Polygram. Durant les années 90, il chante à la Maison Blanche pour les Clinton, contre l’Apartheid, pour la remise en liberté de Nelson Mandela, ou pour le plaisir personnel de la Princesse Lady Diana. Ces incroyables rencontres ont permis à Chico de rencontrer l'ambassadrice de l’UNESCO. Elle le nommera ambassadeur de l’UNESCO et lui donnera une médaille d’honneur durant une cérémonie en 1998, à Dublin. Le premier album de Chico Castillo, The Gipsy, "Batucada" sera vendu à 1 million d’exemplaires. Il officiera également en duo avec James Brown, Paul Anca, Bruce Willis, Anastacia, Phil Collins, Chic, Boney M, Alejandro Sanz, Carlos Santana, Paco de Lucia, Julio Iglesias, Patrick Bruel, Ragheb Alama, Manu Chao, Enrico Macias, Organi’z et bien d’autres… Il écriera également pour Felix Gray, Ana, les B.O de "La vérité si je mens" ou "Gazon Maudit".

Visionnez Chico Castillo live, sur l'un des primes de "Star Academy Maghreb" (2008) :


Les Gipsy Kings, eux, sont un groupe originaire d'Arles en France connus pour avoir popularisé la rumba catalane, une version populaire du traditionnel flamenco pour le large public. Ils deviennent mondialement célèbres à la fin des années 80 avec deux énormes tubes : "Djobi Djoba" et "Bamboleo". En 1989, ils restèrent quarante semaines dans le classement des ventes de disques aux États-Unis, fait très rare pour un album en espagnol.