Accueil > Actualité > Chronique d'album > Actualité de Fontaines D.C. > "Romance" : comment Fontaines D.C. est devenu le plus grand groupe rock de sa génération
samedi 24 août 2024 15:00

"Romance" : comment Fontaines D.C. est devenu le plus grand groupe rock de sa génération

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Quatre années et trois albums ont suffit à faire de Fontaines D.C. le nouvel espoir de la scène rock anglo-saxonne. "Romance", son quatrième album audacieux et vertigineux qui sort ce vendredi, entérine plus que jamais cette promesse. Décryptage d'un album déjà culte !
Crédits photo : Theo Cottle
Post-punk is back (again). Sous cette appellation fourre-tout (aussi nommée crank wave par le NME) ont été placés les groupes majeurs de la nouvelle scène rock britannique, d'Idles à Fat White Family en passant par Squid, Viagra Boys, Black Country New Road, Yard Act ou Dry Cleaning. Mais Fontaines D.C. est sans conteste le meilleur représentant de cette vague outre-Manche. Ou plutôt outre-Liffey ! Car c'est de Dublin que vient l'une des formations les plus excitantes du moment, qui a gravi tous les échelons en quatre ans et presque autant d'albums. Si "Dogrel" (2019) avait fait les présentations et "A Hero's Death" (2020) nous avait convaincus, "Skinty Fia" est venu nous asséner une énorme gifle en 2022. Aussi explosif que diablement poétique, le disque a été unanimement accueilli par la presse spécialisée et a valu au quintet d'enchaîner près de 150 concerts dont une tournée nord-américaine en première partie d'Arctic Monkeys.

Le player Dailymotion est en train de se charger...


"On voulait sonner plus grandiose et épique"


La filiation est d'ailleurs logique. Pour "Romance", Fontaines D.C. s'est acoquiné les services de James Ford, producteur des derniers Depeche Mode, Gorillaz, Blur et donc Arctic Monkeys ("The Car"). « James a la particularité de ne jamais obscurcir la personnalité d'un groupe. Et pour moi, il n'y a rien de plus important. (...) On voulait sonner plus grandiose et épique. Je suis content qu'on ait attendu de sortir trois albums avant de s'autoriser à arpenter ce terrain-là » atteste le chanteur Grian Chatten dans les colonnes du magazine Plugged. Ultra attendu, leur quatrième effort "Romance" est paru ce vendredi pour clôturer la saison estivale. La question inévitable était d'ailleurs sur toutes les lèvres : allaient-ils encore gravir une nouvelle étape dans leur succès fou ? La réponse est sans surprise oui, même si le quintet s'offre un pas de côté.

Hasard ou coïncidence, en quittant Partisan Records pour XL Recordings (Adele, The xx, Vampire Weekend), Fontaines D.C. se donne les moyens de ses ambitions. Et ne se contente pas d'appliquer une recette qui fait mouche depuis maintenant une demi-décennie. L'arrivée de cordes lyriques sur "Bug", "In The Modern World" ou "Horseness Is The Whatness" rappellent les Smashing Pumpkins époque "Mellon Collie and the Infinite Sadness" et ses tubes "Tonight, Tonight" ou "1979". Aussi, les Dublinois étendent leurs univers et outre leurs ambitions orchestrales, osent le shoegaze ("Sundowner"), flirtent encore avec une pop plus mainstream ("Favorite") et n'oublient pas ses bangers parés pour les pogos (les explosifs singles "Strabuster" et "Here's The Thing").

Ecoutez l'album "Romance" de Fontaines D.C. :


"L'impression d'être dans un film"


Avec son amour non feint pour la poésie, le leader Grian Chatten propose un état des lieux de la "Romance" en temps troublés : « Sur ce disque, j'en parle comme d'un fantasme ou d'un pays imaginaire. Et, en ce sens, vouloir poursuivre quelque chose d'illusoire engendre inévitablement de la tristesse ». Tristesse aussi face à cette direction artistique très hasardeuse qui entoure le projet, de la pochette aux looks qui piquent les yeux. Même si c'est ce que recherchait le groupe : « Au sein du groupe, on a toujours parlé de musique de façon très visuelle. (...) On n'avait jamais poussé le curseur assez loin. Par exemple, j'avais fini par en voir marre de monter sur scène avec mes fringues de tous les jours. (...) J'aime la théâtralité qui se dégage de tout ça. Avec "Romance", on veut que les gens aient l'impression d'être dans un film ». Impression confirmée par les clips ultra stylisés de "Starbuster" et "Here's The Thing", bourré de fantastique et de mystère, rappelant parfois "Carrie".




Et la recette fonctionne, prouvant que le post-punk est sorti de sa confidentialité. Si "Skinty Fia" a pu tutoyer le sommet des charts et intégrer le top 10 français (de plus en plus rare pour un disque non rap !), Fontaines D.C. se produit désormais en tête d'affiche de festivals d'envergure (Glastonbury en tête) et rempli des arenas. 20.000 personnes sont attendues pour leurs deux dates à Londres, avant un immense concert à Finsbury Park devant 50.000 spectateurs l'été prochain. En France, la majorité des 6.000 places pour leur Zénith de Paris, le 13 novembre, se sont arrachées en quelques heures, en attendant de squatter les plus grands festivals à l'été 2025. Prochain objectif, Bercy ?

Charts in France

Copyright © 2002-2024 Webedia - Tous droits réservés

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Nous contacter