Dany BrillantVariete Francaise » Variété française
dimanche 25 octobre 2020 13:06
Dany Brillant chante Charles Aznavour : interview croisée avec Mischa, le fils de l'icône
Par
Yohann RUELLE
| Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Ami intime de Charles Aznavour, Dany Brillant reprend ses plus grands tubes sur un album hommage réalisé avec le soutien de Mischa Aznavour, le fils du chanteur disparu. Rencontre autour d'un café à Paris pour discuter sur l'héritage conséquent laissé par l'icône, sa vie, son oeuvre et le biopic en préparation.
Crédits photo : Pochette de l'album
Propos recueillis par Yohann Ruelle. Deux ans après la disparition de votre père, comment vous sentez-vous ? Mischa : Des fois je me dis ''ça fait déjà deux ans !'' et parfois ''seulement deux ans''. Mon père, il est avec moi tout le temps, tous les jours j'ai une pensée pour lui. Il vit encore à travers nous tous, à travers le public. Mon père est parti en paix Travailler sur des projets autour de ses chansons, ça vous aide à avancer ?Mischa : Je ne le vois pas vraiment comme ça. J'avais déjà fait un travail de deuil quand mon père était encore là. Il faut dire qu'il m'a eu à 47 ans ! Dès qu'il a passé les 80 ans, j'ai commencé à être angoissé... Je n'ai pas réussi à aller le voir en concert pendant 7 ou 8 ans. Et puis ça m'est passé. Le jour où il est parti, bien sûr que j'ai eu de la peine, ça a été très dur mais j'avais déjà avancé sur mon travail psychanalytique. Je m'étais préparé. Je ne pouvais pas savoir le manque que j'allais ressentir mais je savais qu'il allait partir. Ce qui nous a également aidés, c'est qu'il nous a mâché le travail pour l'héritage. Il n'y a pas eu d'espèce de guerre intestine. Il est parti en paix. Toute la paix qu'il avait réussi à mettre sur pied, pour lui et pour nous, perdure depuis son départ. Tous les projets que l'on fait, c'est une façon de démontrer l'amour de notre père et de le faire vivre encore. Approuver cet album de reprises par Dany Brillant, c'est donc faire perdurer sa mémoire, faire découvrir son répertoire à un autre public ? Dany : Oh je ne crois pas qu'il ait besoin de ça. Charles Aznavour se suffit à lui-même. (Sourire) Mischa : Les arrangement sont propres à Dany mais je ressens dans sa façon d'interpréter le timbre et l'ambiance de mon père. C'est différent, bien sûr, car c'est Dany et qu'il met son coeur à lui, mais ce n'est pas comme si j'avais validé des remixes électro. (Rires) Dany : Pour moi, le répertoire d'Aznavour est comme une oeuvre de Molière. Tous les ans, il y a des comédiens qui reprennent ''Le Misanthrope'' à leur sauce et c'est toujours ''Le Misanthrope''. Aznavour, c'est du classique. Il suffit d'amener sa couleur mais d'en garder l'âme. Si on transgresse l'âme, on n'est plus connecté à la source. Mischa : Et Dany a assez de métier et assez d'amour pour ses chansons pour le comprendre et le respecter. Dany, quel est votre premier souvenir lié à Charles Aznavour ? Dany : Je l'écoutais enfant, par ma mère et ma grand-mère. Aznavour, c'est une question de générations ! Je l'ai vu sur scène quand j'étais ado, ça a été une révélation. Quand j'ai commencé dans la chanson, je reprenais son répertoire, surtout ses chansons des années 40 et 50. C'était bien avant que je me mette à écrire les miennes. Je me suis inspiré de toute cette atmosphère de chanteur de cabaret. Et je chantais dans un cabaret, où il faut distraire des gens qui ne sont pas venus là pour vous. Il faut être fort tout de suite, que la chanson accroche le public. Aznavour nous a appris ça : l'immédiateté. Une chanson ne doit pas attendre quatre ou cinq écoutes : elle doit frapper directement en plein coeur. C'est ce qu'il faisait et c'est ce que j'ai toujours essayé de faire. C'était un type qui s'est fait par la scène. L'école du music-hall. Cet album, c'est pour lui dire merci Avec cet album de reprises, vous bouclez la boucle en quelque sorte...Dany : Oui. Et surtout lui rendre hommage. Rendre hommage, c'est dire qu'on a aimé, passionnément. C'est de l'amour. Je n'ai pas fait ce disque en me disant "Il faut que je fasse des tubes" : ce ne sont que des tubes ! Comme il a toujours été à mes côtés, d'une façon ou d'une autre, je voulais lui dire merci. Aznavour fait partie de mon histoire comme il fait partie de l'histoire de la France. Il a révolutionné la chanson française et mondiale. J'avais envie de le dire. C'est notre Sinatra à la française, mais avec les textes en plus. Le plus grand parolier au monde ! Toutes ses chansons ont été reprises, dans toutes les langues. Vous connaissez la version de "La mamma" par Ray Charles ? Incroyable. Quel chanteur français a eu autant d'impact dans le monde ? Je n'en connais pas d'autres. Pour moi, c'est le plus grand. Quel répertoire ! Et c'est marrant parce que je ne pense pas qu'il cherchait à faire des tubes. Il avait ce don pour toucher les gens. Il ne s'est pas embourgeoisé avec le succès. Sur 40 ans et plus, il a continué de créer des chansons magnifiques. Mischa : Il avait cet amour de la jeunesse. Jusqu'à la fin, il s'intéressait encore aux technologiques, à la jeune génération. Il a enregistré avec Kery James, Grand Corps Malade... Il aimait vraiment la jeunesse. Il aimait la vie, en fin de compte. Il disait toujours : "Moi si demain j'étais handicapé, j'irai faire mes tours de chant sur ma chaise roulante". Il ne voulait pas lâcher l'affaire ! (Sourire) Et il a continué de chanter sur scène jusqu'à la semaine précédant sa disparition. Dany Brillant : Il le faisait pour les bonnes raisons. Il aimait la chanson par dessus-tout. Mischa : Il détestait enregistrer en revanche. Ça l'emmerdait d'aller en studio. Il faisait ça très vite, en deux prises c'était bouclé. Mais le public, l'adrénaline, sentir le coeur des spectateurs battre... Ça oui, il aimait et il a aimé toute sa vie. Il se voyait même continuer jusqu'à 100 ans ! Vous qui l'avez connu personnellement, quel est le conseil le plus précieux qu'il vous ait donné ? Dany : Il m'en a donné plusieurs mais j'ai surtout appris en le voyant, en regardant son parcours, son oeuvre. Cette façon de se renouveler, d'avoir une certaine discipline dans le travail. Avec lui, j'ai compris que c'était un vrai métier. Dans ses textes, il écrivait toujours des choses en accord avec son époque. ''Comme ils disent'' a été écrit dans les années 70 et c'était l'un des premiers à parler de la communauté gay sans s'en moquer. Il a adouci les moeurs de l'époque. Pourquoi il a duré plus que les autres ? Parce qu'il savait s'adapter et saisir l'air du temps. Au début de ma carrière, lorsque je faisais des chansons assez légères, il m'a dit : ''Il faut t'en méfier parce qu'avec l'âge, tu pourrais pas toujours chanter avec candeur. Il faut s'intéresser à la société''. Quand on est jeune, on ne parle que de soi. Quand on prend de l'âge, on parle des autres. Dany le fait avec le coeur Quand cet album de reprises a-t-il commencé à prendre forme ? Après sa disparition ?Dany : Non, pas du tout. Je n'aurais jamais osé reprendre tout un album. La barre est très haute, son talent était immense. Il faut être à la hauteur de tels chefs d'oeuvres et je ne voulais pas être dans la comparaison. L'idée est venue du directeur artistique de ma maison de disques, Wladimir Pandolfo. Puis j'ai rencontré Katia [Aznavour], Mischa... Je ne l'aurais pas fait sans leur accord. Ce sont eux les garants de l'oeuvre de leur père et qui ont la vision de ce patrimoine. Vous n'avez pas eu peur qu'on qualifie le projet d'opportuniste ? Mischa : Je ne vois pas comment on pourrait dire ça. Des albums de reprises, il y en a partout et son décès remonte à deux ans maintenant. Ça ne peut pas être opportuniste, surtout pour Dany qui a déjà une carrière. Il ne sort pas d'un télé-crochet. (Rires) Il n'a plus rien à prouver. On sent bien qu'il le fait avec son coeur. On sait qu'il était très ami avec mon père, et qu'il ne s'était pas épanché sur le sujet pendant des années pour en tirer profit. Dany : Et puis si on me le reproche, je vais te dire, je m'en fous. Je m'en fous complètement. Ce que pensent les autres, ça ne m'a jamais intéressé. Je le fais juste pour dire merci. S'il n'y avait pas Charles Aznavour, moi et d'autres on n'aurait pas existé, on ne serait pas aller dans cette direction de crooner à la française, avec cette touche de swing. Peut-être que j'aurais continué mes études de médecine, qui sait ! Il a allumé une étincelle. Vous chantez ''La bohème'', ''Emmenez-moi''... Quels ont été les critères pour la sélection des chansons ? Dany : A l'origine, je voulais faire un double album : les chansons des années 50 puis 60. Finalement, j'ai préféré me concentrer sur les chansons d'émotion. J'ai décidé de les faire sur un registre latino parce que la musique latine, au delà des boléros et des salsas, ça touche au coeur, à la passion. Et en même temps c'est dansant. C'est dans mon ADN, j'ai fait des albums à Cuba, à Porto-Rico, j'aime ces rythmes-là. Je voulais ensuite me consacrer à d'autres comme ''For me... formidable'', qui sont des célébrations de la vie, mais je n'ai pas eu le temps à cause du Covid. J'aimerais vraiment proposer ce disque plus swing plus tard, je ne sais pas quand, en tout cas je le ferai sur scène c'est sûr. J'ai hâte d'interpréter la chanson qui a déclenché chez moi cette vocation d'artiste : ''Le feutre taupé'', qui date de 1948 quand Aznavour chantait en duo avec Pierre Roche. C'est une madeleine de Proust, une façon de me reconnecter à mes débuts. Aznavour est universel Vous partagez ''Que c'est triste Venise'' avec Katia Aznavour, la fille de Charles. Comment l'avez convaincue de réaliser ce duo ?Dany : Un jour, j'ai rencontré par hasard Katia au Café de Flore et c'était au moment où mon producteur m'avait soufflé l'idée de cet album de reprises. On s'est revus quelques semaines plus tard sur un plateau de télévision et je lui ai demandé si elle voulait chanter en duo avec moi. Je lui ai fait écouter toutes les maquettes que j'avais enregistrées et les tonalités ne marchaient pas toujours, car j'ai une voix masculine et elle une voix très féminine. J'ai alors repensé à cette chanson de Frank Sinatra et sa fille Nancy, ''Something Stupid'', où ils chantent à l'unisson. Et là, la magie a opéré. Vous parliez de ''Comme ils disent'' tout à l'heure. Reprendre cette chanson, qui a une importance significative dans l'histoire de la communauté LGBT, c'est vous engager sur cette thématique-là ? Dany : Ce n'est pas moi qui m'engage, c'est Charles Aznavour. Le texte raconte un certain moment de la société où des personnes marginales étaient montrées du doigt. Charles dit : ''Oui, ce sont des gens qui ont le droit d'exprimer dans leur vie''. Et regardez où on en est aujourd'hui : est-ce que ce n'est pas Aznavour qui a joué un rôle dans cette évolution vers la tolérance ? Il fallait du courage, et je me souviens qu'il m'avait raconté qu'à l'époque, on lui avait conseillé de préciser qu'il n'était pas homosexuel pour chanter cette chanson, pour ne pas que le public pense qu'il était gay. Il ne l'a jamais fait. Il a défendu ses amis gays et interprété cette chanson qui a certainement fait avancer les mentalités. Moi quand je la chante, j'entends surtout la solitude. Ça dépasse le travestisme dont il est question : Aznavour est universel. Quelle est la chanson qui vous a le plus ému en studio ? Dany : Je suis très fier de chanter ''Ils sont tombés'' sur le génocide arménien, car Charles a mené durant toute sa vie un combat pour que cette tragédie soit reconnue comme telle. Après, personnellement, j'ai une affection particulière pour ''A ma fille'' parce que ma fille arrive à un âge où elle va bientôt partir de la maison, avec un mec que je déteste déjà. (Rires) La reprise des concerts ? Il faut se montrer patient Vous partirez en tournée à l'automne 2021. Quel est votre sentiment d'artiste sur ce qu'il se passe en ce moment avec la crise sanitaire, les concerts restreints... ?Dany : Darwin a dit que l'intelligence c'est de s'adapter. Alors on s'adapte. (Sourire) Je suis ni pessimiste ni optimiste. Je suis déjà très content d'avoir fait ce disque important à mes yeux. Si je ne peux pas faire de scène, ce n'est pas grave. J'entends des artistes râler mais il y a des problèmes de santé en jeu. Et si les gens viennent vous voir en concert et tombent malades ? Moi je ne peux pas prendre la responsabilité au détriment de l'art. Il faut se montrer patient. Vous envisagez de faire, comme Patrick Bruel, des concerts virtuels sur les réseaux sociaux ? Dany : Je ne m'y suis jamais mis. Ça ne me passionne pas. J'ai ma maison de disques qui met des informations sur mon actualité mais ce n'est pas mon truc. J'ai l'impression que c'est de l'esclavage. Tous les jours, il faut poster une photo, un truc... Ça me saoule. Je suis un ancien chanteur, moi ! J'ai connu l'artiste mystérieux, pas celui qui se met torse nu pour faire monter ses likes sur Instagram. Je n'ai pas été élevé comme ça, je préfère montrer le moins possible. Ça, je l'ai appris de Charles aussi : la discrétion, la pudeur. Me montrer ce n'est pas mon job. Je n'ai pas envie de raconter tout ce que je fais, ce que j'ai mangé à midi, ça ne m'intéresse pas. Tout le temps que je consacrerais aux réseaux sociaux, je ne l'aurais pas pour faire l'essentiel. C'est accessoire et superficiel. Moi je suis là pour exprimer des choses profondes. Charles Aznavour n'est plus là aujourd'hui, mais qu'est-ce qu'il reste ? Son oeuvre. Il faut travailler sur ce qui va rester. Les posts Snapchat, ça ne restera pas. (Rires) En 2018, vous révéliez que Charles Aznavour vous a écrit une chanson intitulée ''Mon amour''. Quand verra-t-elle le jour ? Dany : Ce n'est pas vraiment ça. Trois mois avant sa mort, je suis allé chez lui et il y avait une table de billard avec des textes. Il m'a dit d'en choisir un et depuis je le garde un peu comme un talisman, pour moi. Je ne sais pas si je l'enregistrerais. Mischa : Tu sais, il serait très déçu s'il entendait. Il le vivrait mal ! Il me dirait : ''Si Dany ne l'enregistre pas, on va la reprendre''. (Rires) Il aurait voulu que tu la chantes. Dany : Il a écrit tellement de chefs d'oeuvres. Réécoutons les siens, plutôt ! Je ne sais pas si je serais à la hauteur de cette chanson. Il n'y a pas de musique, juste le texte. Ça me paraît compliqué... Je ne dis pas que je ne la reprendrais pas un jour mais moi je l'ai perçue comme un diplôme, une transmission, de la part de quelqu'un que j'admire. Il était contre les albums posthumes Ça veut dire qu'il existe d'autres trésors, qui pourraient constituer un album posthume ?Mischa : Il y a des chansons, des textes. Ce serait bien qu'on arrive à les placer pour que d'autres les chantent. Il y a même des albums. Mais je ne sais pas si on tient vraiment à faire d'album posthume. Comme disait Dany, il y a déjà assez de chansons comme ça. ''Des inédits, des inédits''... Mais ses premiers albums étaient inédits, et les suivants le sont encore pour ceux qui ne les ont pas découverts. (Sourire) Il était contre les albums posthumes ? Mischa : Ça ne l'intéressait pas, non. Il était ni pour ni contre... mais plutôt contre, quand même. Si on l'avait vu lui mettre de côté ses meilleures chansons pour faire un album posthume, ça aurait pu être possible mais il ne l'a pas fait. Lui, il avait envie d'en profiter du succès de ses albums. Il en préparait un nouveau, on a trois ou quatre chansons vraiment, vraiment superbes mais il traînait de la patte. Il avait ses raisons. Je ne me vois pas les ressortir maintenant si lui était réticent. Dany : Et puis je vais te dire : en cette période troublée, les gens ont envie de revenir à l'essentiel. Je prévois une deuxième carrière immense pour Aznavour. Tout le monde est à vif, on va avoir besoin de se réchauffer à la chaleur des poètes. Je le sens. Il va y avoir une vague Aznavour énorme. Il faut faire un biopic ! Un film est en préparation ? Mischa : Mon frère [Nicolas, ndlr] s'en occupe. Ça fait un bout de temps que c'est en projet, il y travaille avec Grand Corps Malade et Minos [Mehdi Idir, ndlr]. Je sais qu'ils sont sur ce projet-là. Ils sont en écriture. Dany : Il a eu une vie tellement riche ! On va se rendre compte de tout ce qu'il a amené, et pas seulement dans la musique. C'est le seul qui est parti de rue Monsieur Le Prince au Quartier Latin jusqu'à Broadway. Il a eu un parcours énorme, il a croisé tout le monde : Edith Piaf, Jean Cocteau, Frank Sinatra... Son histoire est dingue. Il a tout connu sur sa route et moi je sens qu'il aura une carrière posthume aussi belle que celle de son vivant. Je le pressens. Les gens ont besoin de racines, ont besoin de valeurs et c'est celui qui a réussi à exprimer le mieux ce qu'on a d'intime en nous.
Pour en savoir plus, visitez danybrillant.com.
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