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samedi 21 septembre 2024 12:21

DJ Mehdi : les 5 moments forts du documentaire événement d'Arte !

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
13 ans après sa disparition tragique, DJ Mehdi est à l'honneur d'un documentaire événement disponible sur Arte. De ses collaborations avec le 113, Daft Punk ou Diam's, Purecharts passe en revue les moments forts du film réalisé par Thibaut de Longeville.
Crédits photo : Arte

1. Comment le 113 a changé le visage du rap aux Victoires


Le fait d'armes majeur de DJ Mehdi, disparu en 2011, restera sans aucun doute sa participation au premier album du 113, "Les princes de la ville". Emmené par le morceau-titre et surtout "Tonton du Bled", le disque va devenir un très gros succès en France avec plus de 350.000 exemplaires vendus. Dans la foulée, le trio formé par Rim'K, AP et Mokobé se retrouve aux Victoires de la Musique en 2000. Une véritable récompense pour le groupe, qui va faire grand bruit au sein d'une cérémonie généralement hermétique au rap. « On se disait que c'est de la triche, qu'ils nous donneront jamais de trophée » se remémore Mokobé à l'écran. Après avoir ramené une Renault 504 sur scène, le groupe remporte deux prix : ceux de l'Album rap et de la Révélation de l'année, soumis au vote du public. Le 113 détonne ainsi au milieu de la soirée présentée par Michel Drucker et Jean-Luc Delarue, et de nombreux professionnels quittent la salle quand le groupe gagne, comme l'atteste Mokobé dans le documentaire : « Et là, c'est le deuil national dans le show-business. Les visages étaient sombres, on a vu des gens pleurer. Dans notre catégorie y'avait Tina Arena, Lynda Lemay et Lââm. Il était inconcevable de donner ce trophée à trois banlieusards de m*rde, pour eux ». Une belle victoire et une belle revanche !

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2. Un Daft Punk en studio avec le 113


Après "Les Princes de la ville", le 113 se lance dans l'écriture d'un deuxième album. Mais l'opération va s'avérer plus complexe qu'attendue. Dans la foulée de "Jackpotes 2000", le groupe veut poursuivre son virage funk, inspiré notamment par le groupe américain Zapp et son utilisation du talkbox, machine permettant de modifier les voix. Pour le morceau "113 fout la merde", DJ Mehdi appelle l'un de ses copains détenteur d'une talkbox, un certain... Thomas Bangalter de Daft Punk. Le groupe hallucine et ne croit même pas que c'est lui, jusqu'à ce qu'il chante "Around the World" dans le studio ! « C'est là qu'on s'est dit que c'était lui le mec des Daft Punk » sourit AP, tandis que Mokobé a une idée : « Je le filme [en studio], sans masque, avec AP on se dit "Imagine on revend ça aux Japonais". Tout le monde voit la gueule de Thomas Bangalter, ça doit coûter cher ». En plus de participer au titre, Thomas Bangalter apparaît même en Daft Punk dans le clip de "113 fout la merde". « Björk qui veut travailler avec les Daft Punk, c'est non, George Michael ou Janet Jackson c'est non, et le 113 et DJ Mehdi c'est oui » complète Pedro Winter : « Thomas et Guy-Man ont été séduits par DJ Mehdi. Musicalement, artistiquement et humainement, il a un charme naturel indéniable ».



3. Une séance d'enregistrement avec Diam's


Si le documentaire "DJ Mehdi : Made in France" contient de nombreuses images d'archives filmées en studio, la plus émouvante reste sans aucun doute celle que partage l'artiste avec Diam's. Pour son premier album solo "(The Story of) Espion" sorti en 2002, DJ Mehdi fait appel à de nombreuses voix dont Akhenaton, Rim'K et donc une Diam's encore débutante. C'est sur le morceau "Partir" que la rappeuse en devenir pose sa voix et son flow sur un couplet unique. Dans des rares images de studio, on la voit enregistrer "Partir" et se dire abasourdie de travailler avec ce producteur que tout le monde s'arrache. « Quand Mehdi dit un truc, tu fais exactement ce qu'il te dit. Même si c'est pourri ! C'est la force tranquille » sourit Diam's, filmée en studio en train de modifier son couplet : « Je m'en rappelle quand je t'ai rencontrée Mehdi, j'étais tellement émue. T'étais Mehdi, t'es tellement connu, tout le monde ne travaille pas avec Mehdi ». Des images précieuses et un moment émouvant quand on connaît la trajectoire de la carrière de Mélanie.




4. "Signatune", son tube en solo et son émancipation


Au début des années 2000, la vie artistique de DJ Mehdi est mouvementée. Empêtré dans un procès autour du sample de "Tonton du bled", le musicien va progressivement délaisser le rap pour l'électro, y trouvant son nouveau terrain de jeu. Pour le meilleur et pour le pire. Alors qu'il ne veut pas produire des titres pour l'album de ses amis de la Mafia K'1 Fry, ces derniers l'insultant copieusement pour ce refus, son album "(The Story of) Espion" est un échec commercial. Deux déconvenues qui le font plonger dans une profonde dépression. A l'époque où il co-fonde Ed Banger Records avec Pedro Winter et met en lumière Justice, DJ Mehdi connaît enfin le succès sous son propre nom. Nous sommes en 2006 et "Signatune", issu de son deuxième album "Lucky Boy", cartonne dans le monde entier, devenant... une signature du genre grâce à son clip signé Romain Gavras. DJ Mehdi se retrouve rapidement comme le DJ à booker à chaque soirée événement. « Derrière les platines, il se révèle, il a une culture musicale qui fait qu'il est meilleur que les autres. Ça l'amènera plus tard à faire Coachella, quatre fois d'affilée » analyse Pedro Winter. Il change la face des DJs et devient la nouvelle coqueluche du milieu électro.




5. Mokobé fait le show




Parmi les intervenants du documentaire, on retrouve la famille de l'artiste (sa mère, son ancienne compagne), mais aussi des proches collaborateurs du monde du rap (Rim'K, Kery James, MC Solaar) et de l'électro (Justice, Pedro Winter, Cassius, A-Trak). Toutefois, la personnalité la plus marquante est sans aucun doute Mokobé. Durant les six épisodes, le rappeur multiplie les punchlines et les blagues déjà virales sur les réseaux sociaux. Qu'il se remémore des anecdotes croustillantes, qu'il imite Pascal Obispo, balance sur les Beatles (« J'en ai rien à foutre des Beatles, c'était quatre lycéens avec des coupes au bol, je m'en foutais ! »), les Victoires de la Musique ou l'after qu'ils ont passé chez Pizza Pino, le rappeur n'est jamais avare en bons mots. Des interventions aussi hilarantes que bienvenues dans ce film captivant, qui replace en pleine lumière un génie de la musique encore trop méconnu.

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