Cyril Paulus

Faisant suite à son album "Banquise", paru il y a trois ans chez Columbia/Sony BMG, Cyril Paulus a repris sa liberté et, sur la route de l'indépendance, propose son nouvel opus "Une histoire ordinaire" exclusivement sur le Web, par le biais du CP Club (une alternative à la crise du disque et au monopole des majors). Un abonnement moyennant quelques euros, permet en effet aux fans de se procurer les morceaux, en version haute qualité 24 bits. Un club qui offre également de nombreux autres avantages, tels que la CP TV en continu (ne manquant pas d'humour), ou un live récurrent.

Visionnez Cyril Paulus et les 3 en studios :


Cyril Paulus a, une fois de plus pour cet album, comme sur le précédent, travaillé en binôme au niveau des textes avec Jane de Boy. On ne change pas une équipe qui gagne. Pour la musique, c'est à ses derniers musiciens de scène qu'il a fait appel, pour la première fois sur disque : Romy Chelminski, Benjamin Tesquet et Sylvain Blanquart, les nommant Les 3. Trois nouveaux complices discographiques, trois acolytes aujourd'hui indispensables au chemin qu'a choisi de prendre l'artiste. Ainsi, ces dix nouvelles chansons s'ajoutent à l'univers du chanteur, découvert par le grand public en 2001, complétant sa jolie discographie aux côtés d'"Un autre nom" (Top 55 en 2006), "Je t'oublie" ou "Tout nous appartient".

A la première écoute, déjà quatre titres ressortent aisément du lot, portés par les mélodies de Cyril qui frappent nos oreilles et par les mots de Jane qui nous touchent en plein cœur : la sensibilité d'"Une histoire ordinaire" (un destin dans lequel chacun se reconnaitra), la nostalgie émanant de "Brins de paille" (l'enfance, un thème cher au chanteur puisque déjà traité, mais d'une autre manière, avec "Un autre nom" dans le précédent disque), la mélancolie de "Parce que la nuit", et l'audace de "Mythique" (qui ferait un excellent single). Puis, très vite, une seconde et une troisième écoute, nous permettent de nous attacher à d'autres morceaux qui se distinguent par leur singularité. Cyril se révèle en effet tour à tour, consumériste quand il «prend tout chez elle» dans "Les sacs et les chaussures", réaliste et donc solitaire «dans sa ronde», autodestructeur dans "Aimer le pire" - cherchant «l'ultime même au fond de l'abime» et demandant à son amour (avec une voix sur le fil qui ne le rend que plus attachant), de lui faire un signe quel qu'il soit, bon ou mauvais, avant de redevenir épicurien et d'à nouveau "Courir le monde" : carpediem ! Cyril s'essaye également à l'exercice parlé/chanté sur "L'éclipse" - comme pour en souligner d'avantage le poids des mots, et se dévoile un peu plus, pour ne pas dire se lâche, le rendant plus sexy encore, et de moins en moins lisse, s'avouant addict aux sites de rencontres dans "Mythique" : «C'est vrai qu'elle était belle, c'est vrai que c'était elle mes vingt ans, plus tôt .../... elle était généreuse elle l'avait dit, mais on n'était pas deux, on était trop nombreux dans son lit, c'était mythique...». Enfin, avec "Le bois des guitares", il symbolise au mieux ce qu'il a trouvé d'harmonie aux côtés de ses 3, un bois auquel il fera à nouveau référence dans "Une histoire ordinaire", preuve s'il en est, que la musique est à jamais dans les veines de ce fan de Depeche Mode, James Taylor, Travis, Crowded House, Carole King, Marillion, Vertical Horizon, Metallica ou Nirvana.

Vous l'aurez compris, Cyril se dévoile comme jamais dans ce bel album, comme autant de tranches de vies à travers une histoire ordinaire, puisqu'autant d'émotions forment toutes ses vies, "Pour la vie" - la boucle est bouclée.