Charlie Winston

Crédits photo : ABACA
"Running Still", est le deuxième album de Charlie Winston, chanteur découvert par Peter Gabriel. L'opus fait suite à "Hobo", paru en 2009. C’est de nouveau aux côtés de Medi, son batteur et aujourd’hui ami, que le chanteur a produit une galette encore plus élaborée et variée que la précédente. Cette fois-ci, Charlie a décidé d’entreprendre une quête de ses propres ressentis et de les rendre en musique. Un opus personnel fait de tensions et de détentes, de titres rock et de moments de contemplation, qui nous donne l’occasion d’expérimenter une multitude d’émotions à travers divers styles de musique.

Une invitation que le chanteur ouvre avec le titre "Hello Alone". L’artiste fait preuve de dérision en personnifiant la solitude comme sa compagne la plus fidèle. Un titre sobre, en comparaison aux singles suivants, qu’il fait durer et permet d’annoncer la couleur de cet album. On sait d’ores et déjà que l’harmonica, son compagnon de la première heure, sera de la partie, donnant un ton particulièrement folklorique à ses morceaux. Winston glisse aussi très discrètement des passages en beat box, que l’on retrouve ensuite dans "Speak To Me", un titre particulièrement entêtant.

Les surprises ne se font pas attendre avec "The Great Conversation". Une introduction épurée et légère ouvre le single, prenant très rapidement une tournure de piano bar, accessoirisée d’interventions de flûtes et de marimba, formant ainsi un joyeux bazar. Charlie Winston aime donc être entouré. Mais pour "She Went Quietly", son seul compagnon est le piano. Dans une ambiance mélancolique, le titre signe la plus grande pause de l’album, nécessaire il faut bien l'avouer après avoir entendu des titres énergiques. Il apporte la douceur à l’album avec la discrétion d’une femme qui n’a qu’un souhait, ne pas être vue. Charlie nous tire doucement de l’état de torpeur dans lequel il nous a plongés avec "Unlike Me". Un titre de style soul, contenant des interventions du glockenspiel qui apportent un côté pétillant à la composition. L'artiste joue pour ce titre sur la prononciation des mots et la cascade de mélodies. Encore un peu plus, le chanteur nous entraine dans un titre énergique avec "Wild Ones". On retrouve l’harmonica, le beat box et les sons électroniques de la première partie de son album. Mais le point culminant est atteint avec "Rockin In The Suburbs". Une recette qui mélange l’agressivité de la guitare électrique et l’énergie de la batterie. Un titre qui privilégie « la spontanéité » nous a-t-il confié, et qu’il lâche en un cri rock particulièrement contagieux.

L’album s’achève sur un titre contemplatif avec "Lift Me Gently". Il nous laisse rêveurs avec des accords simples d’une guitare acoustique, et d’une voix fragile, perchée dans les aiguës et accompagnée de chœurs.