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"Le camp de la honte" : Angèle, Renaud et 230 artistes interpellent Emmanuel Macron sur la Palestine

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Alors que la guerre entre Israël et Palestine est toujours aussi meurtrière, les artistes montent au créneau. Dans un tribune adressée à Emmanuel Macron, 235 artistes dont Angèle, DJ Snake et Renaud appellent à reconnaître la Palestine comme un Etat.
Crédits photo : Bestimage
Le conflit israélo-palestinien fait toujours rage. Depuis l'attaque meurtrière du 7 octobre perpétré par le Hamas, la guerre qui oppose Israël à la Palestine a pris un nouveau tournant extrêmement médiatisé. Selon les dernières estimations du centre d'information palestinien, on dénombre 35.800 morts du côté de la Bande de Gaza (dont 32% d'enfants) et 80.000 blessés ainsi que 1,9 million de personnes déplacées en raison des innombrables conflits et bombardements. Du côté israélien, 1.100 morts sont à déplorer et 252 personnes sont toujours retenues en otage. Les politiques et artistes du monde de la culture prennent régulièrement la parole sur le conflit, appelant à libérer la Palestine et à la paix dans le monde. C'est notamment le cas le week-end dernier au festival We Love Green où la star américaine SZA a brandi un drapeau palestinien tandis que le groupe de rock australien King Gizzard & The Lizard Wizard a entonné un chant "Free Palestine" repris par le public. L'épineuse question a également enflammé le dernier concours de l'Eurovision. Ce mardi à l'Assemblée Nationale, les députés LFI (La France Insoumise) ont revêtu des habits aux couleurs du drapeau de la Palestine, générant des remous dans l'hémicycle.

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"Ne soyons pas dans le camp de la honte"


Aujourd'hui, c'est une autre action forte qui est prise. Dans une tribune partagée par Libération, 235 personnalités appellent Emmanuel Macron à reconnaître la Palestine comme un Etat. Une lettre ouverte motivée suite au bombardement du camp de réfugiés à Rafah, le 26 mai dernier, qui a ému la communauté internationale. « Des images qui nous empêchent de dormir la nuit. Pourtant, malgré le tollé international, Israël continue le massacre » peut-on lire dans cette tribune, qui précise que les chiffres des morts « sont sous-évalués selon plusieurs sources » : « Deux millions de personnes sont menacées de famine. L'escalade de la violence ne semble ne jamais devoir s'arrêter. Nous assistons à un génocide en temps réel, filmé, documenté, se déroulant sur nos écrans quotidiennement et devant lequel nous sommes nombreux à nous sentir impuissants ».

Parmi les 235 personnalités, on retrouve de nombreuses stars de la musique dont Angèle, DJ Snake, Renaud, JoeyStarr, Camélia Jordana, Médine, Aloïse Sauvage, Gaël Faye, Fianso ou Pomme, le groupe punk The Pyschotic Monks mais aussi les acteurs et actrices Tahar Rahim, Adèle Exarchopoulos, François Civil, Ludivine Sagnier, Leïla Bekthi, Reda Kateb, Swann Arlaud, les vidéastes Natoo, Léna Situations, Mister V et Hugo Tout Seul ainsi que les humoristes Melha Bedia, Guillaume Meurice et Blanche Gardin. Tous demandent à l'Etat français d'agir et de reconnaître la Palestine comme un Etat, afin de suivre l'exemple de l'Irlande, la Norvège ou l'Espagne ces derniers jours.



"Vive la Palestine libre"


« [Ces pays] ont pris le chemin de la dignité humaine en reconnaissant officiellement l'État de Palestine, rejoignant les 143 pays qui reconnaissent officiellement l'existence d'un État palestinien. Mais la France, pays des Droits de l'Homme, pays des Lumières, ne se prononce toujours pas » est-il indiqué dans la tribune adressée au président de la République : « Nous joignons nos voix pour dire au monde que nous reconnaissons l'existence de l'État de Palestine, non seulement en réponse au massacre actuel, mais au nom du droit de ce peuple à exister. Aujourd'hui, nous faisons appel au Président de la République pour lui demander cette reconnaissance. Ne soyons pas à rebours de l'Histoire. Ne soyons pas dans le camp de la honte. Notre voix, notre solidarité, peuvent faire la différence ». La tribune se conclut sur un « Vive la justice, vive la paix, vive la Palestine libre ».

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