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On a vu "Mamma Mia !" au Casino de Paris : faut-il aller voir la comédie musicale ?

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Inspirée des tubes emblématiques d'ABBA, la comédie musicale "Mamma Mia!" est de retour au Casino de Paris. Cette nouvelle adaptation française est-elle à la hauteur des espérances ? Nous étions à la première de gala, on vous raconte !
Crédits photo : Affiche française
La communauté d'une petite île grecque est en effervescence : Donna s'apprête à célébrer le mariage de sa fille Sophie, qu'elle a élevée seule. Pour l'occasion, elle a invité Rosie et Tanya, ses deux meilleures amies qu'elle n'a pas revues depuis des années et avec lesquelles elle formait jadis le trio Donna et les Dynamos. Sophie, de son côté, s'élance à la recherche de son père inconnu dans l'espoir qu'il la mène à l'autel. En déchiffrant les pages du journal intime de sa mère, elle identifie trois pères potentiels parmi ses anciens amants... et décide de les inviter tous les trois au mariage ! Voilà le scénario, truculent et savoureux, de "Mamma Mia !", comédie musicale culte créée en 1999 qui fait son grand retour au Casino de Paris, après le succès d'une première version il y a dix ans. Nous avons assisté à la première de gala pour un concentré de bonnes ondes sous le soleil de la Méditerranée.

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Une salade gréco-suédoise à la française !


Tout le sel du spectacle, mis en scène par Phyllida Lloyd et adapté par ses soins au cinéma dans un film de 2008 réunissant Meryl Streep, Pierce Brosnan et Amanda Seyfried, tient dans un ingrédient supplémentaire : l'histoire se construit autour des chansons mythiques d'ABBA, qui se font l'écho des situations rocambolesques et des tourments sentimentaux des héros ! "I Have A Dream", c'est le désir secret que Sophie a de faire la rencontre de son père et "Money, Money, Money", le cri du coeur d'une Donna qui peine à maintenir à flots la taverne qu'elle a faite construire dans cet écrin paradisiaque. A la différence près que dans cette adaptation produite par Fimalac et Stage Entertainment, toutes les chansons sont traduites... en français. Quelque peu perturbant au départ (on se réfrène à chanter les tubes en anglais qui sont gravés dans notre mémoire collective !), ce parti pris est finalement mis au service de l'histoire. Les paroles réécrites alimentent le récit et s'intègrent de manière très fluide aux tableaux, qui excellent dans l'art de leur conférer un nouvel essor romanesque. "Slipping Through My Fingers" donne par exemple une tendresse infinie à une scène touchante entre Donna et sa fille Sophie, empreinte de mélancolie. Avec un orchestre de 13 musiciens pour jouer en live le répertoire du groupe suédois, c'est une ambiance délicieusement pop qui enivre les spectateurs tout au long du show.

Voulez-vous des tubes ?


Car il faut bien le dire, "Mamma Mia" baigne dans une douce folie hautement contagieuse ! La candeur de Sophie (géniale Maëlle Zaffran) et ses copines répond à merveille à celle de leurs Dynamos ainées, avec deux sidekicks, Rosie (Christine Bonnard) et Tanya (Marion Posta), absolument impayables. Entre l'éternelle célibataire loufoque et la richissime cougar qui va s'enticher d'une jeune éphèbe, l'humour est constamment présent et les rires fusent. D'autant que l'enthousiasme débordant du casting est très expressif, avec une théâtralité dans les gestes qui transmet beaucoup sans mot pour le dire. On a beaucoup aimé, exemple parmi d'autres, la mise en scène de certains dialogues avec un projecteur de lumière blanche se focalisant sur deux interlocuteurs tandis que le monde autour d'eux semble au ralenti. L'étrange cauchemar de Sophie, lui, nous a laissés beaucoup plus circonspects. De plus, et c'est là l'une des réussites du spectacle, chaque personnage secondaire a le droit à son propre développement narratif et à son évolution, en dehors du fil rouge sur le mariage de Sophie. Tout s'entrelace progressivement pour aboutir à un climax jouissif lors de la cérémonie ! Le travail sur l'écriture est en ce point brillant.

Crédits photo : Eva Ponzio / Agence Okarina
Le personnage de Henri, l'un des trois pères hypothétiques de Sophie, incarné ici par Hervé Lewandowski, a le droit à un traitement différent du film (qui l'avait bien mal exploité...) puisqu'il est ici marié, et on apprend à la toute fin qu'il est en couple avec un homme : il ne découvre pas son homosexualité en rencontrant le premier grec venu, comme ce fut le cas sur grand écran. Et plusieurs dialogues, comme son impossibilité d'avoir des enfants et son envie depuis toujours d'avoir une fille, vont en ce sens et font alors sens. Donna, pièce maîtresse des enjeux, reste toutefois la favorite à l'applaudimètre. Dans toutes les scènes où elle apparaît, la comédienne Gaëlle Gauthier attire la lumière et sa voix de mezzo-soprano confère un supplément d'âme aux agitations de son personnage. Une "Dancing Queen" que le public pourra venir admirer pour 90 représentations jusqu'en janvier 2024.

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