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vendredi 27 mars 2009 17:00

Le rappeur français OrelSan censuré !

Par Thierry CADET | Rédacteur
C'est le buzz du jour ! Le rappeur normand, OrelSan, est boycotté depuis que Marie-George Buffet a pris connaissance du clip de sa chanson "Sale pute", diffusé sur Internet. Il devrait cela dit se produire au Printemps de Bourges, mais sans ce morceau.
Depuis ce matin, le buzz se crée autour du rappeur français OrelSan, originaire de Caen, et dont le premier album est en bacs depuis le mois dernier. L'origine du dilemme ? Le morceau "Sale pute", dont le clip circulait sur Internet, et dans lequel têtant une bouteille de whisky, le jeune homme évoquait - à peine voilée - l'affaire Marie Trintignant et une certaine Marjolaine qualifiée de trainée ; titre traitant de pensées extrêmes d'un homme envers sa compagne, après la rupture, mais non présent sur son disque... Une vidéo supprimée depuis des sites de partage, de YouTube à Dailymotion.

Marie-George Buffet (PCF) a demandé au directeur du Printemps de Bourges, Daniel Colling, d'intervenir afin que le jeune rappeur normand, invité à se produire au festival le 25 avril prochain, n'y interprète pas cette chanson qui est, selon elle, «une incitation à la violence contre les femmes». De plus, la secrétaire d'Etat à la solidarité, Valérie Létard, s'indigne contre la chanson d'Orelsan qui incite à la violence envers les femmes, et en appelle à la responsabilité des dirigeants des sites de vidéo en ligne pour qu'ils retirent immédiatement le clip incriminé du rappeur. «Alors qu'en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon, ce texte est une véritable incitation à la haine, à la violence voire au meurtre envers les femmes. Les mots employés sont discriminants et ignobles» déclare-t-elle. Elle affirme également soutenir les associations qui souhaitent se constituer partie civile et porter plainte contre le rappeur.

Chez Ni Putes Ni Soumises, on enrage. Dans un communiqué, le collectif avertit : «Le Printemps de Bourges ne peut entacher sa réputation de tremplin artistique en valorisant des artistes qui n’ont que la haine et les violences envers les femmes comme fond de commerce. On sait combien la Journée de la Jupe a eu du mal a trouver des distributeurs malgré le message porteur de mixité et de respect, et c’est pourquoi nous demandons aujourd’hui aux acteurs de l’économie culturelle de se ressaisir et d’apparaître comme des véritables acteurs citoyens dans la société. A l’heure où nous nous battons pour que la lutte contre les violences faites aux femmes soit décrétée Grande Cause Nationale en 2010, nous ne pouvons accepter des paroles du type : “On verra comment tu fais la belle avec une jambe cassée (...) On verra comment tu suces quand je te déboiterai la mâchoire (...) Tu n’es juste qu’une truie, tu mérites ta place à l’abattoir”.»

Les organisateurs du Printemps de Bourges ont aussi jugé inacceptable le titre "Sale pute", tout en affirmant que l'artiste ne serait pas déprogrammé car sa prestation n'inclura pas cette chanson, dans un communiqué transmis jeudi dernier à l'AFP.
«Nous ne déprogrammerons pas Orelsan car nous assumons nos choix artistiques, défendant un album excellent, composé de bons textes, reflétant une génération un peu perdue et désabusée».

Sur le site officiel du Printemps de Bourges, Orelsan est présenté comme suit : "Revendiquant ses quatorze ans d'âge mental, ses humeurs de cancre assis au fond de la classe et son mental de puceau frustré, Orelsan a tout pour agacer les bien-pensants : culture manga-wifi-films X, degré zéro de la conscience politique, logomachie délirante... Mais l'Eminem d'Hérouville-Saint-Clair (dixit la presse normande) pourrait bien être le choc de l'année dans le rap français."

Découvrez le clip du single d'OrelSan, "No Life" :
Le player Dailymotion est en train de se charger...


Suite aux différentes opinions récemment émises sur la chanson "Sale pute", et aux demandes et tentatives de déprogrammation du rappeur du Printemps de Bourges, l'artiste et son entourage précisent : «Cette œuvre de fiction a été créée dans des conditions très spécifiques relatives à une rupture sentimentale. Comme Orelsan le stipule dans l'introduction de sa chanson, ce texte met en scène un jeune homme qui, apprenant que sa petite amie l'a trompé, décide de noyer son chagrin et sa colère dans l'alcool. Sous influence, il se met alors derrière son ordinateur et écrit cette lettre en forme d'exutoire de la passion qui le dévore. Nous sommes alors exclusivement dans l'expression d'une pulsion que toute personne à qui ce type de mésaventure serait arrivé aurait pu être amené à ressentir dans ce genre de situation. En aucun cas ce texte n'est une lettre de menaces, une promesse de violence ou une apologie du passage à l'acte. Comme toute création artistique, aussi violente soit elle, cette narration ne peut et ne doit pas être sortie de son contexte. Conscient que cette chanson puisse heurter, Orelsan a décidé il y a quelques mois de ne pas la faire figurer dans son album ni dans ses concerts, ne souhaitant l'imposer à personne. Nous sommes désolés que ce texte ait pu choquer certaines personnes. En aucun cas Orelsan ne se pose en agresseur de la gent féminine».

A chacun de se faire son opinion sur cet artiste qui, s'il traite de sujets houleux avec des mots chocs, bien plus pour dénoncer que pour cautionner, sera très prochainement en interview sur Charts in France. Le hic à souligner, est que si Orelsan a du recul par rapport à ses déclarations, ce n'est probablement pas le cas de la plupart des membres de son auditoire...
Pour en savoir plus, visitez son MySpace officiel.
Pour réserver vos places de concert, cliquez sur ce lien.
Pour écouter et/ou télécharger le premier album d'OrelSan, "Perdu d'avance", cliquez sur ce lien.

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