Arnaud Fleurent-Didier, né le 26 juin 1974, est un musicien et chanteur français, dont les premiers albums (après déjà quelques EPs avec son groupe Notre-Dame), "Chansons françaises" (paru sur un label japonais) en 1998, "Comme l'amour est mort" (avec Ema Derton) en 2002, et "Portrait du jeune homme en artiste" en 2004, ne connaîtront pas de succès particulier (même s'il apparaitra sur de nombreuses compilations, notamment celle du label du groupe Air, Recordmakers : "I Hear Voices"). Il lui faudra attendre le nouvel et quatrième opus, "La reproduction", dévoilé l'an dernier, pour obtenir le salut de la presse, et du public, charmés par cette musique située entre chanson et électro - et rappelant sur de nombreux aspects l'univers de Michel Polnareff version 2.0. Pour faire suite au premier extrait de l'opus, "France Culture", l'artiste a choisi "Reproductions", en proposant même une “extended version” par le biais de son clip. La sortie de l'eau de Claude Rich dans "Je t'aime je t'aime" est l'un des moments d'anthologie de la cinéphilie d'Arnaud Fleurent-Didier. Sous haute influence d'Alain Resnais, notre reproducteur invétéré prenait la pose de son héros pour la vidéo ensoleillée de ce single. Un titre rejoint depuis par "Mémé 68" (voir le clip en fin d'article), et aujourd'hui par leur successeur : "Je vais au cinéma".

Visionnez le nouveau clip d'Arnaud Fleurent-Didier, "Je vais au cinéma" :


Le chanteur ne se revendique pas de la "Nouvelle scène chanson", mais plutôt émanant d'un mouvement pop/électro. Il compose et écrit des chansons sincères et personnelles, habillées par la finesse de ses arrangements, qui ne sont pas sans rappeler ceux de Benjamin Biolay. Le single "France culture", qui bénéficiera d'un véritable buzz et bouche-à-oreilles grandissants sur le Web, lui assurera une jolie 46ème au Top Albums à la parution de l'opus, sans promotion particulière.

Parmi les thèmes de ce nouvel album : la famille (la magnifique "Si on se dit pas tout") et ses déclinaisons, du couple à l’héritage familial, la jeunesse, les grand-parents (l'amusant "Mémé 68"), le sexe ("Ne sois pas trop exigeant", "Risotto aux courgettes"), puis des textes plus engagés sur la culture, la politique, les illusions perdues, l'identité nationale... une ode ironique à MySpace ("MySpace Oddity"). Un côté acide planant, de plus, sur des ambiances luxuriantes, semblant tout droit sorties de la B.O d'un film 70's.