AaRON, Carly Rae Jepsen, Glen Hansard : 3 albums au banc d'essai

Chaque semaine désormais, Pure Charts passe en revue trois albums incontournables du moment pour un débrief en quelques lignes. AaRON revient avec "We Cut the Night", Carly Rae Jepsen s'offre un retour dans les 80's avec "Emotion", et "Didn't He Ramble" de Glen Hansard nous emmène sur les plaines américaines. Verdict.
Crédits photo : Montage Pure Charts

AaRON | "We Cut the Night"


La nuit en plein jour. Pour beaucoup, AaRON s'était terré dans l'ombre après le succès du titre "U-Turn (Lili)" et de son premier opus, il y a huit ans. En réalité, un deuxième disque moins percutant est paru en 2010, mais c'est avec le nouveau, "We Cut the Night", que le duo parvient véritablement à nous réconcilier avec lui. Court de seulement dix pistes, le cru 2015 est plus planant et résolument pop, peut-être un peu trop froid et moins mélodique, mais terriblement émouvant. Introduit par le single "Blouson noir", autour duquel la tension grandit à mesure que l'électro lourde prend le pas sur la voix de Simon Buret, "We Cut the Night" enchaîne ensuite des titres trop lents pour nous garder en appétit. "Magnetic Road" s'avère captivant, tout comme "Ride On" et "Maybe on the Moon", moins produit et assez proche de ce que le tandem avait proposé par le passé.

Indépendamment les uns des autres, chaque morceau séduit par sa profondeur, mais il en aurait fallu d'autres dans la lignée de "The Leftlovers" et "Onassis", pépite électronique tempétueuse qui semble résonner dans une cathédrale, pour donner un rythme à l'ensemble. Mystiques ou oniriques, les textes sont cohérents mais ne restent pas spécialement gravés en mémoire. Ils permettent seulement de valoriser la voix feutrée d'AaRON. On ressort néanmoins conquis de l'écoute de cet album, notamment pour la qualité de production et la recherche dans le son, manipulé comme une matière extensible à l'infini. JH

Ça ressemble à AaRON en plus branché
A écouter : "Blouson noir", "Onassis" et "Magnetic Road", desquels on ne parvient pas à s'extraire
A zapper : "Invisible Stains", pour l'usage dispensable du vocodeur





Carly Rae Jepsen | "Emotion"


Don't call me one-hit wonder. Personne n'aurait misé un cachou sur le retour de Carly Rae Jepsen. Et elle sait pertinemment qu'elle sera toute sa vie celle qui chante "Call Me Maybe", son tube planétaire sorti en 2012. C'est peut-être la raison qui a poussé la Canadienne à concevoir ce sublime album pop aux reflets 80's. Plutôt que d'aller droit dans le mur avec un réchauffé opportuniste de "Kiss", son deuxième album bubble-gum, et des collaborations trop évidentes avec les producteurs stars comme Max Martin, Diplo ou Dr Luke, Carly a été chercher Dev Hynes (Solange, Skye Ferreira), Ariel Rechtshaid (Haim) ou un membre de Vampire Weekend, Rostam Batmanglij. L'artiste aujourd'hui trentenaire n'a pas "changé" de style, elle a juste fait évoluer sa musique avec sincérité et spontanéité vers un registre plus sophistiqué sans renier son ADN pop. "Emotion" est un album léger et intelligent, souvent lumineux, parfois sombre et surtout, jamais prétentieux. La plus belle surprise de l'année jusqu'à présent. MR

Ça ressemble à Robyn, Solange, Taylor Swift, Cyndi Lauper, La Roux...
A écouter : la tornade électro pop "Warm Blood", la ballade vaporeuse "All That", "Run Away With Me", "Gimme Love"...
A zapper : "Let's Get Lost" et ses notes de saxophones trop entendues




Glen Hansard | "Didn't He Ramble"


Blues Spleensteen. Peu connu en France, Glen Hansard publie son deuxième album solo, après avoir fait des étincelles dans les groupes The Frames ou The Swell Season. Oscarisé en 2007, l'Irlandais se cache peut-être sur sa pochette mais se met à nu au cours des 10 pistes sensibles de ce disque profond, humble et personnel. Incontestablement, l'esprit de Bob Dylan ou Bruce Springsteen hante le projet habité d'un spleen bluesy, comme en témoignent les chansons enracinées et déchirantes "Wedding Ring", "Paying My Way" ou "Winning Streak", belles à pleurer. Les sonorités oscillent donc entre folk, blues américain et soul tandis qu'une rage rock contenue plane sans cesse. Avec une inévitable mélancolie, l'album, emmené par "My Little Ruin", "Stay The Road" ou "McCormack's Wall", pure ballade irlandaise, et malgré de rares pistes moins solides ("Just to Be The One"), donne une furieuse envie de partir en road trip pour se réconcilier avec soi-même. JG

Ça ressemble au disque collectif de Dylan, Springsteen et Rice
A écouter : "Her Mercy", véritable fresque sur le fil puis bouillonnante. La piste emblématique !
A zapper : "Lowly Deserter", solitaire, même s'il apporte une dose de fougue


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