Emmanuel Moire, The Weeknd, Aline : 3 albums au banc d'essai

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Chaque semaine désormais, Pure Charts passe en revue trois albums incontournables du moment pour un débrief en quelques lignes. En cette rentrée chargée, Emmanuel Moire est de retour sur le chemin de l'émotion avec "La rencontre", The Weeknd explose dans "Beauty Behind The Madness" et Aline voit "La vie électrique" dans les années 80. Verdict !
Crédits photo : Montage Pure Charts

Emmanuel Moire | "La rencontre"


Enchanté. Emmanuel Moire aime raconter des histoires. Il évoquait sa résurrection professionnelle et personnelle sur "Le chemin" et s'affiche ici en homme apaisé mais pas indifférent aux drames de la vie et de notre société. Le disque démarre par "L'attirance", longue piste mélodieuse de 6 minutes faisant le lien avec son précédent opus. L'artiste y impose d'ailleurs astucieusement la guitare, instrument star du projet, avant d'évoquer la perte de son frère sur "Toujours debout". Mais il a la bonne idée de transformer le sujet en un thème universel et plein d'espoir, ajoutant un peu de percussions à son répertoire au passage. Au milieu de titres plus classiques, aux textes parfois moins inspirés ("Aimer encore", "Les beaux jours"), et d'une émouvante piste instrumentale qui sonne son nom à l'album, Emmanuel Moire se veut fédérateur en invitant de nombreux choeurs et quelques sursauts pop ("Bienvenue", "Un seul capitaine"). Mais le chanteur excelle surtout sur les titres sobres, en piano-voix, sur lesquels il conte ses douleurs sentimentales ou évoque l'universalité en faisant voltiger son timbre dans les aigus ("Voyager seul", "Par coeur"). JG

Ça ressemble à Emmanuel Moire qui a appris la guitare
A écouter : "Tout le monde", touchant, crescendo et au final choral savoureux
A zapper : "Les vivants", thème et texte intéressants mais le résultat manque d'éclat





The Weeknd | "Beauty Behind The Madness"


TGIF. The Weeknd est toujours aussi tourmenté par les femmes, le sexe et son penchant pour toute sorte de drogues... mais lorsque c'est raconté avec un tel talent, on l'écoute avec plaisir ! L'opus commence par l'électrisant et puissant "Real Life", dans lequel The Weeknd se confie à coeur ouvert. Arrive ensuite la pépite "Losers" : ce qui s'annonce comme une ballade en piano change de rythme pour basculer vers des sonorités pop envoûtantes, avant de se conclure par une splendide symphonie de trompettes. Grisant ! Excellemment produit, l'album permet de découvrir "In The Night", deuxième titre produit par Max Martin dans lequel le chanteur de 25 ans raconte le calvaire d'une femme violée dans sa jeunesse, sorte de Billie Jean 2.0 du Canadien à qui la pop va comme un gant. Lana Del Rey et son univers empoisonné s'imbriquent parfaitement à celui de The Weeknd sur le planant "Prisoner" tandis que "Dark Times" permet à Ed Sheeran d'emmener le chanteur vers le blues, le tout bercé par une guitare électrique. Avec ce deuxième album studio, boosté par les tubes "Can't Feel My Face" et "Earned It (Fifty Shades of Grey", Abel Tesfaye déclarait vouloir devenir « la plus grande popstar du monde ». Lui décerner ce titre serait prématuré, mais avec "Beauty Behind The Madness", The Weeknd vient de faire une entrée fracassante dans la cour des grands. HE

Ça ressemble à du Frank Ocean avec l'appétit sexuel de R. Kelly
A écouter : "Acquainted", The Weeknd dans toute sa splendeur
A zapper : "Angel", un final un peu trop léger qui tourne à la caricature du crooner





Aline | "La vie électrique"


Passion eighties. Pop romantique, parfum rétro, simplicité désarmante... La recette gagnante ? Deux ans après le prometteur "Regarde le ciel", la fine équipe marseillaise récidive avec "La vie électrique", réalisé sous la houlette du légendaire producteur britannique Stephen Street (Blur, The Cramberries, The Smiths). Qu'on se rassure : travailler avec une telle pointure n'a en rien dénaturé le répertoire d'Aline, truffé de jolies références aux années 80 et enrobé d'insouciance. Si le sacro-saint trio guitare-batterie-basse prédomine, et excelle notamment sur le groovy "Avenue des armées" évoquant la guerre 14-18, Aline ajoute ça et là des synthés bondissants ("La vie électrique", "Les Angles Morts") et se paie même le luxe d'offrir une piste quasi-instrumentale aux accents dub et reggae ("Plus noir encore"). Les mots se font plus universels : Aline, à travers la voix romantique de Romain Guerret, parle d'amour perdu ("Chaque jour qui passe"), d'astrologie ("Tristesse de la balance"), de Satan et de Morrissey, le leader des Smiths ("Une vie"), avec une naïveté toujours aussi touchante. Essai transformé avec panache ! YR

Ça ressemble à l'indie pop française façon Taxi Girl
A écouter : "Mon Dieu, mes amis", petit trésor caché qui conclut l'album
A zapper : "Promis Juré Craché", pétard post-punk mouillé


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