Crédits photo : Montage Pure Charts
Raphaël | "Somnambules"
Enfants de choeur On croyait que Raphaël avait perdu cette étincelle qui a fait son succès. "Somnambules" rectifie le tir. Le chanteur retombe ici en enfance en s'entourant (jusqu'à l'overdose, c'est vrai) d'une chorale d'enfants pour accompagner les pistes de ce disque sur l'enfance, entre nostalgie et dure réalité. Le titre
"Somnambule" renoue avec la malice de ses précédents hits et donne d'entrée le ton d'un album pop à l'anglaise, pas déprimant et même souvent lumineux, mais pollué par des interludes superflues. Sur des textes jamais mièvres et toujours torturés, Raphaël s'intéresse à autre facette de l'enfance avec ses bagarres, ses peurs, ses larmes et ses joies, tout ça avec le recul d'un adulte blessé. Il excelle sur les ballades ("Si jamais je nais demain") et s'offre parfois un flow différent, rappelant Saez et
Renaud ("Tous mes petits enfants"). Légèrement répétitif et sans tubes, mais intéressant et touchant. JG
Dans la lignée d'une photo de classe musicale
On garde : "Arsenal", énergique et fougueux. Single radio potentiel
On zappe : L'interlude "Primaire", co-écrite avec Dick Annegarn, irritante au possible
Hindi Zahra | "Homeland"
Douceur exotique. Faire suite à "Handmade" était un vrai défi pour Hindi Zahra, tant ce premier opus avait séduit pour ses inspirations ethniques multiples et la force qui se dégageait de chacun des titres. La chanteuse marocaine prouve avec "Homeland" qu'elle sait se renouveler sans non plus prendre à revers. Parfaite continuité plus aboutie mais surtout plus audacieuse, le second album d'Hindi Zahra nous transporte dans une sorte de rêve éveillé où l'association de la folk, du jazz bossa nova ("We Can Dance") et du tango ("La luna") se révèlent être conducteur d'émotions et d'histoires, forcément très personnelles. Le blues dans la voix et la
world music sur partition, Hindi Zahra nous offre un tour du monde musical au rythme des cultures latines et orientales. Bien évidemment, ses racines berbères sont toujours très présentes puisqu'elle chante notamment dans sa langue maternelle, ainsi qu'en anglais et même en français ("Un jour"), pour la première fois. JH
Dans la lignée de... Hindi Zahra, inclassable
On garde : le single "Any Story", à la charnière d'un son plus commun et de la véritable personnalité d'Hindi, "To the Forces" et "Dream"
On zappe : "Silence", déjà entendu
Passion Pit | "Kindred"
Sugar à l'indigestion Si on écoute en surface, tout ce qui sort de l'esprit bouillant de Passion Pit transpire la joie et l'allégresse. Il y a tant de vibrations synth-pop dans cette alliance entre les envolées aigües de Michael Angelakos et ses mélodies sucrées qu'on passerait presque à côté du vrai sens de ces chansons douces-amères. Pendant la promotion de "Gossamer" (2012), le chanteur et frontman du groupe n'a rien caché de ses troubles bipolaires et séjours à l'hôpital, qui ont nourri en substance ce "Kindred". Moins extatique, le disque est hanté par des histoires d'amitiés effilochées, de désillusions noyées dans l'alcoolisme ou ce combat éreintant contre la maladie mentale. Bien que sincère, la démarche s'avère bancale. Les coups d'éclat comme
"Lifted Up (1985)" ou l'envoutant "Looks Like Rain" sont rares - trop rares sur ces dix pistes assez génériques. La mutation artistique de Passion Pit n'est pas inintéressante en soi mais elle est encore trop brouillonne pour convaincre. Dommage ! YR
Dans la lignée de Passion Pit sous prozac
On garde : "Until We Can't (Let's Go)", du Passion Pit pur jus à 100% comme on aime
On zappe : "All I Want", simplement constitué d'un refrain étiré à l'infini