"Le Bal des Vampires" à Mogador : un show pop, drôle et sanglant

Par Matthieu RENARD | Rédacteur
C'est l'un des événements les plus attendus de l'automne. Depuis hier, Roman Polanski présente son "Bal des Vampires" au théâtre Mogador à Paris. Mise en scène par le réalisateur qui était également aux commandes du film culte sorti en 1967, la comédie musicale ne manque pas de mordant. Critique d'un show drôle et piquant !
Crédits photo : Brinkhoff/Mögenburg
Les comédies musicales ont le vent en poupe en cette fin d'année ! Après "The King & I" et "Les parapluies de Cherbourg" au Châtelet, "Flashdance" au théâtre du gymnase, c'est le "Bal des Vampires" qui fait son arrivée sur la scène du théâtre de Mogador. Après avoir parcouru douze pays et fait une escale de plusieurs mois à Broadway, la comédie musicale inspirée du film culte de Roman Polanski et produite par Stage Entertainment, qui était déjà derrière le succès de "La Belle et la Bête" l'année dernière, a la lourde de tâche de faire frémir les spectateurs avides de sensations fortes. L'adaptation en français du musical qui triomphe dans le monde depuis 17 ans est-elle à la hauteur de nos attentes ?


Humour et parodie à tous les étages


Les comédiens et chanteurs sont bons et convaincants, les décors grandioses et l'attention apportée aux costumes, très sexy, et maquillages est irréprochable. Kitsch mais assumé, ce bal 2014 qui ne se prend pas au sérieux devient inévitablement et très rapidement sa propre caricature, sans pour autant verser systématiquement dans le grand-guignolesque. L'humour est omniprésent dans le spectacle. Les spectateurs les plus attentifs devineront à de nombreuses reprises des allusions sexuelles piquantes des paroles des chansons du compositeur Jim Steinman. « Tout le monde suce tout le monde », difficile de faire plus explicite. Comme le veut la tradition, les seconds rôles sont particulièrement drôles et apportent l'ironie nécessaire à certaines scènes qui traînent parfois en longueur. On peut notamment souligner les répliques bien senties de l'aubergiste hilarant Chagal ou le personnage du Professeur Abronsius.


Un manque de finesse


Très pop, cette comédie musicale ressuscite un vieux tube des années 80, dont il est préférable de taire le nom pour ne pas gâcher la surprise des spectateurs. Cet air (très) connu deviendra d'ailleurs le fil rouge du spectacle. Si cette idée est bonne, on aurait aimé que le metteur en scène prenne davantage de liberté sur le reste du spectacle et aille un peu plus loin dans l'autodérision et l'ajout de touches de modernité pour contraster avec le film. Le meilleur exemple est le personnage du fils du Comte Von Krolock, ouvertement gay, qui paraît lourd et daté, alors qu'il est pourtant doté d'un potentiel humoristique évident. Malgré de beaux tableaux sur les collégiales grâce aux chorégraphies millimétrées et réussies de Dennis Callahan vers la fin du show, la deuxième partie est étonnamment moins prenante que le début du spectacle.

Manquant d'un peu de finesse, cette comédie musicale, de bonne facture, sexy et décomplexée, tombe à pic pour Halloween. Et devrait plaire aux amateurs d'humour potache et d'hémoglobine...

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