Des moines et des nonnes bouddhistes se mettent au rap en Corée du Sud

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Qui a dit que la religion était trop rigide ? Prier et se divertir en même temps, c'est possible selon plusieurs moines et nonnes bouddhistes de Corée du Sud, qui ont passé à la moulinette des textes façon rap et hip hop.
Crédits photo : ABACA
Alors qu'on a parlé un temps de remettre la Bible latine au goût du jour dans les églises, les bouddhistes de Corée du Sud, eux, estiment qu'il faut savoir adapter les écritures à notre temps pour les rendre plus accessibles et séduisantes. C'est ce qu'a pu constater l'AFP en assistant à un casting très particulier organisé à Séoul le jeudi 17 juillet. Le but de ce grand rassemblement auquel ont participé 300 moines et nonnes ? Attirer la jeune génération sur le chemin de Bouddha, alors que le christianisme est devenu dominant en Corée du Sud. Pour se faire, certains ont rivalisé d'imagination en repensant totalement les textes bouddhistes.

"Montrer au gens que les prières sont faciles à réciter"


Au milieu des représentations traditionnelles, quelques groupes se sont distingués au détour de prestations modernes. C'est le cas d'un groupe de trois nonnes qui ont revisité le "Sutra du cœur", un des textes bouddhistes les plus connus, façon rap et en y ajoutant quelques paroles de leur cru. « Formidable sagesse, parfaite sagesse... Les enseignements du Bouddha vous montrent le chemin ! » a scandé Hye-Kang devant un parterre de religieux et de laïcs visiblement conquis. « Nous sommes ici pour gagner » ont hurlé les moines du temple auquel le trio appartient rapporte l'AFP, après avoir souligné que les nonnes se sont entraînées un mois durant. Une autre nonne, nommée Go-Woo, a entraîné d'autres prières sur le terrain du hip hop. « Tu n'es plus seul. Abattons les murs et partageons les enseignements de la sagesse » a-t-elle proclamé, avant d'être saluée par Yin-Mook, l'un des responsables de l'ordre bouddhiste Jogye et juge de la compétition.

Cette nouvelle manière d'appréhender la religion est essentielle pour sa pérennité estime Yin-Mook. « Beaucoup de prières bouddhistes sont écrites avec des termes anciens que beaucoup de gens ont du mal à comprendre, c'est pourquoi nous avons demandé aux participants d'écrire des prières en langage simple et aisé à appréhender. Nous voulons montrer aux gens, et surtout aux jeunes et aux enfants, que les prières bouddhistes (Yumbul) sont plus intéressantes et plus faciles à réciter que ce qu'ils pensent » a-t-il expliqué. Au vu de l'engouement suscité par cette manifestation et des images faisant le tour du monde, il peut s'estimer confiant.

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