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A l'approche des Jeux Olympiques d'hiver qui se dérouleront en février prochain à Sotchi, le président russe multiplie les gestes en faveur de ses prisonniers. En effet, Vladimir Poutine a décidé de faire bénéficier de la loi d'amnistie Maria Alekhina, condamnée à l'enfermement au mois d'août 2012. Accusée de «
hooliganisme » et «
incitation à la haine religieuse », la jeune femme avait rejoint les autres membres du
groupe féministe Pussy Riot pour exécuter
« une prière punk » à l'encontre du président dans la basilique du Christ-Sauveur, à Moscou, en février 2012. Nadejda Tolokonnikova et Ekaterina Samoutsevitch (libérée en octobre 2012), deux autres de ses amies, avaient également été condamnées. Une décision de justice qui avait provoqué un véritable tollé médiatique dans le monde entier.
De nombreux artistes s'étaient mobilisés pour apporter publiquement leur soutien aux trois chanteuses, comme Madonna,
Lady Gaga et Björk.
"Une opération de communication"
«
Elle a été remise en liberté aujourd'hui vers 9 heures du matin », heure locale, a déclaré Elena Nikichova, la porte-parole du service d'application des peines (FSIN) de la région de Nijni-Novgorod (Volga). «
Maria Alekhina a retrouvé la liberté » a ajouté son avocat Pyotr Zaikin, à l'agence de presse RIA Novosti. «
Tous les documents ont été remplis et signés » s'est-il félicité, alors que sa collègue Irina Khrounova a expliqué que Maria Alekhina avait immédiatement été emmenée discrètement à la gare du camp où elle était enfermée, «
sans doute pour éviter l'agitation médiatique ».
Quant à Nadejda Tolokonnikova, sa libération était dite «
imminente » ce matin. Plusieurs médias locaux ont confirmé qu'elle avait finalement été elle aussi remise en liberté il y a quelques heures. Une bonne nouvelle pour ces deux mères de famille qui intervient juste après que Mikhaïl Khodorkovski, ex-magnat du pétrole en détention depuis 2003, ait été gracié par Vladimir Poutine. Un contexte qui pousse Maria Alekhina à parler d'«
une opération de communication ». Interrogée par la chaîne russe Dojd, la jeune femme de 25 ans a déclaré : «
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un geste d'humanisme, mais plutôt d'une opération de communication », ajoutant qu'elle aurait «
refusé » sa libération si elle avait eu «
le choix ». Nadejda Tolokonnikova, elle, regrette que la Russie soit «
construite sur le modèle d'une colonie pénitentiaire ». On n'a peut-être pas fini d'entendre parler des Pussy Riot...