Le marché du disque toujours en perte de vitesse en 2012

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Le SNEP vient de publier son rapport sur l'évolution du marché de la musique enregistrée sur les neuf premiers mois de l'année. Et c'est sans surprise que le marqueur reste dans le négatif avec des revenus en baisse de 7,8%. Si le marché du numérique continue sa progression, et notamment grâce au streaming, il ne permet pas de compenser la chute du marché physique.
Crédits photo : capture d'écran Pure Charts
Le marché de la musique est en berne mais pas en rade. C'est le message que le SNEP (Syndicat national de l'édition phonographique) a tenté de faire passer lors d'une conférence de presse tenue ce matin dans ses locaux pour présenter les chiffres des revenus liés à l'industrie musicale. Sur les neuf premiers mois de l'année 2012, le marché de la musique enregistrée est en baisse de 7,8%, comparé aux chiffres de 2011 établis sur la même période, à savoir des revenus à hauteur de 296 millions d'euros contre 331,2 millions l'an dernier. Dans son rapport, le SNEP différencie les revenus liés aux marchés physique et numérique.

Si la musique se vend toujours beaucoup mieux dans un format classique, représentant 70% de la part des revenus générés (-6%), le marché physique est néanmoins en très forte baisse (-14,9%) alors que le marché du numérique continue sa très forte croissance (+13,8%), atteignant désormais une part de 30% de tous les achats de musique sur les neuf premiers mois de l'année. Mais l'évolution du numérique ne compense pas encore la chute du marché physique. Malgré tout, le SNEP se veut positif et reconnait une offre assez large en France avec des moyens d'accès à la musique diversifiés et de mieux en mieux adaptés aux différents besoins du public.


Le marché du numérique continue son expansion


Dans le détail, le marché du numérique est porté à 52% par les revenus liés au téléchargement sur Internet (+1,6%). Une faible progression comparée à celle enregistrée pour la part des abonnements (25,6%) et du streaming financé par la publicité (14,2%), qui devient la troisième source de revenus du marché numérique, alors que la part de la téléphonie mobile diminue (7,6%).

Le streaming serait-il l'avenir de l'industrie musicale ? C'est la question qui se pose au regard des mauvais chiffres affichés par le marché physique. Et la politique actuellement menée par les grandes enseignes ne devrait pas inverser la tendance. Car plusieurs magasins Fnac et Virgin Megastore ferment régulièrement leurs portes tandis que les rayons CD se réduisent dans ceux qui sont encore ouverts. La Fnac a d'ailleurs diversifié son offre en proposant depuis quelques mois des produits électroménagers, très certainement pour compenser la perte de revenus liée à cette crise du disque qui dure depuis maintenant dix ans. On ne se veut pas alarmiste pour autant au SNEP car d'autres enseignes, principalement des grandes surfaces (Leclerc), augmentent leur offre en matière de distribution et occupent de plus en plus de poids dans la part des ventes de musique physique. Mais en six ans, les revenus du marché de la musique physique ont tout de même diminué de 61% ! Plus globalement, les revenus de la musique enregistrée, physique et numérique inclus, ont chuté de 65%.


Le streaming : l'espoir pour le marché du disque


Les Français champions du streaming ? Pas encore mais peut-être un jour. Si l'on s'attend encore à de grandes évolutions technologiques qui influenceront notre rapport à la musique dans les années à venir, l'écoute de la musique sur Internet via des plateformes semble être une bonne alternative et la voie dans laquelle il faut s'engouffrer pour calmer l'hémorragie. La France est derrière la Suède le deuxième pays où la part de marché du streaming dans les revenus numériques est la plus élevée (abonnements et streaming financés par la publicité), à hauteur de 39%, contre 15% pour le Royaume-Uni, 12% pour les Etats-Unis et 11% pour l'Allemagne.

La partie est encore loin d'être gagnée car il reste beaucoup de travail à faire, estime-t-on au SNEP. Les moyens mis à disposition du public pour l'écoute en streaming sont de plus en plus nombreux, avec l'arrivée notamment la semaine prochaine d'un nouvel acteur, Google Music. Mais il reste à penser à la promotion de ces moyens. Si Deezer est devenu très populaire, des plateformes comme Spotify doivent encore se faire une place sur le marché et séduire de nouveaux auditeurs. Au SNEP, on explique que les moyens d'écoute en streaming sont encore trop méconnus du public, pas assez mis en valeur, et que le potentiel est donc encore très grand. Le streaming pourrait « tirer la globalité du marché vers le haut ».

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