Téléchargement illégal au Ministère de la Culture ? Pas de démenti !

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Après le Palais de l'Elysée, c'est au tour du Ministère de la Culture d'être accusé de télécharger illégalement des fichiers sur Internet, sans tenir compte du droit d'auteur que la loi Hadopi s'efforce pourtant de faire respecter. Les fonctionnaires de l'Etat auraient été séduits par le nouvel album de David Guetta selon "L'Express"...
Crédits photo : ABACA
Voilà une nouvelle qui va hérisser le poil des revanchards, critiquant ouvertement ou entre deux portes la loi Hadopi. En effet, selon Pastebin, repris depuis par "L'Express" et le "Nouvel Obs", le Ministère de la Culture téléchargerait illégalement des fichiers sur Internet. Le Ministère mentionné a été contacté par "L'Express" pour lui donner la possibilité de répondre à ces attaques lourdes de sens et de conséquences, sans retour pour l'heure.

Un internaute resté anonyme affirme que 260 adresses IP ont téléchargé plusieurs types de fichiers, parmi lesquels de la musique, sur les réseaux de peer to peer. Est notamment cité le dernier album de David Guetta, "Nothing But The Beat". A ceux qui pourraient répondre qu'il est facile d'usurper et de falsifier une adresse IP, le blogueur spécialisé Nikopik précise que « dans cette liste, de nombreux fichiers reviennent plusieurs fois, en transitant via des adresses IP différentes mais appartenant toujours au ministère. ». Etrange ! L'outil YouHaveDownloaded permet d'afficher, pour les adresses IP requises, la liste des fichiers téléchargés en BitTorrent (peer to peer). C'est ainsi que l'internaute en question est remonté jusqu'au Ministère de la Culture. Suren Ter, responsable du site YouHaveDownloaded, est clair dans ses propos : « Les données sont bien réelles. » Mais il rappelle toutefois qu'« une adresse IP est une adresse IP, ce n'est pas une donnée fiable pour identifier un internaute. Notre site en est la parfaite illustration. » a-t-il déclaré pour "L'Express".

Sans réponse de la part de l'autorité visée, tout reste imaginable. Mais quoi qu'il en soit, si les informations relayées s'avèrent inexactes, la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet, en action depuis 2009, devra revoir son principe de fonctionnement. En effet, Hadopi se base sur les adresses IP pour rechercher les éventuels bandits du Net. En réfutant ces accusations, le Conseil remet en cause tous les mails envoyés aux internautes téléchargeant illégalement, correspondant à la phase 2 de la loi Hadopi. Dans une récente interview accordée à TF1 News, Marie-Françoise Marais, présidente d'Hadopi, se félicitait des résultats obtenus : « Après 18 mois, nous sommes toujours en montée en puissance. Les premières recommandations sont parties il y a un an. Début septembre, nous en sommes à environ 650.000 premières recommandations envoyées aux internautes par mail et à 44.000 secondes recommandations. Enfin, une soixantaine de dossiers sont en cours d'instruction à la troisième phase de la procédure. ». A savoir si la répression est la bonne méthode à utiliser plutôt que la prévention, Marie-Françoise Marais répond que « 44% des internautes ayant déclaré avoir piraté disent maintenant que "connaissant l'Hadopi", ils ont été détournés de l'illicite. S'agissant de la consommation "légale" de musique, un internaute sur deux dit qu'il payera plus régulièrement. ». Des résultats que le PDG d'Universal Music France accueille lui aussi avec un grand sourire.

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