Nicola Roberts s'épanouit sans les Girls Aloud

Crédits photo : DR
Qui l'aurait cru ? Après l'annonce en 2008 du break des Girls Aloud, le girls band le plus intéressant que le Royaume-Uni ait connu, ses deux chanteuses principales Cheryl Cole et Nadine Coyle se sont lancées en solo et ont livré des albums pour le moins décevants. Qui aurait parié, il y a trois ans, que le meilleur album solo d'une chanteuse du groupe serait signé Nicola Roberts, la petite rousse discrète qui susurrait sur la plupart des titres ?

Un excellent opus pop

Pourtant, "Cinderella's Eyes" est non seulement le meilleur des albums solo du groupe mais aussi tout simplement un excellent opus pop. La jeune femme s'y est consacrée pendant 18 mois et le perfectionnisme qu'elle évoque dans ses interviews se ressent dans les treize titres de l'album. Le premier single, "Beat of My Drum", a été produit par Diplo, celui dont Beyoncé a copié/collé le son pour "Run the World", mais ici c'est plus frais, plus original et plus efficace encore. Son successeur "Lucky Day" est plus classique, plus pop et tout aussi efficace mais aucun des autres titres ne pêche.

Visionnez le clip de Nicola Roberts - "Beat Of My Drum" :


Ce qui frappe surtout à l'écoute attentive de "Cinderella's Eyes", c'est l'implication de Nicola, au niveau du son mais surtout des paroles. La profondeur des textes est surprenante et l'écoute n'en est que plus gratifiante. Car mine de rien, Nicola en a bavé dans Girls Aloud, critiquée, insultée, moquée pour son physique et un peu perdue si jeune dans un groupe si populaire. « Too young to buy my own bottle of vodka so I'd beg the driver 'Please I need another' », chante-t-elle ainsi sur le bouleversant "Sticks and Stones", avant d'enchaîner avec « Funny I was too young for so many things yet you thought I'd cope with being told I'm ugly - over and over ». Mais "Cinderella's Eyes" évite de sombrer dans la déprime, et ce passé difficile, Nicola arrive par exemple à en faire un titre uptempo et entêtant comme "Beat of My Drum", véritable déclaration d'indépencance.

Les sonorités sont variées, oscillant entre disco-pop glacée sur l'excellent "Porcelain Heart" ou la plage principale "Cinderella's Eyes", titres plus urbains voire même teintés de rock sur "Yo-yo", qui devrait faire office de troisième single. Mais Nicola parvient à donner à l'ensemble une véritable cohésion, grâce notamment au savoir- faire du Français Dimitri Tikovoi, qui a co-écrit et co-produit une bonne partie de l'album. Le soin apporté au détail est impressionnant, la production toujours impeccable et la voix de Nicola, qu'on n'avait pas entendue comme ça depuis bien longtemps, surprend par sa force et la nuance dans ses interprétations. Vu la qualité de l'album, on en viendrait presque à souhaiter que Nicola en fasse un deuxième avant que les Girls Aloud se reforment. Presque.