A la fin des années 80, le format CD 2 Titres, communément appelé "CD single", fait son apparition chez les disquaires. Dans le même esprit que le 45 Tours qu'il a depuis remplacé, il est doté d'un à deux titres, et souvent proposé pour un tarif assez élevé proportionnellement à celui d'un album. Il permet surtout à un artiste de vendre un titre, souvent remasterisé pour en faire un hypothétique tube, afin de soutenir la promotion dudit disque dont il est extrait. Depuis quelques années, ce format tombe en désuétude au profit du téléchargement.
Pour 0,99 centimes d'euros ou 1,29 euros au lieu de 3,99 euros, le titre en download est beaucoup plus économique. En 2010, les Majors de l'industrie du disque constatent que les ventes de titres en téléchargement deviennent bien plus importantes que celles des titres édités au format "single", qui par ailleurs coûtent beaucoup plus cher aux labels. Selon nos informations, sur le premier trimestre 2011, les ventes de titres en téléchargement sont de l'ordre de 95%, contre 5% seulement en physique en France.
Beaucoup d'artistes ne proposent plus depuis quelques années déjà de CD 2 Titres, tout comme de nombreuses enseignes ne les distribuent plus. C'est la raison évidente qui explique pourquoi le label Mercury (Arcade Fire, U2, The Killers...) a décidé d'arrêter purement et simplement d'éditer le CD Single au Canada. Une nouvelle qui n'est pas surprenante et qui devrait poser la question en France dans les prochaines semaines. Serait-il envisageable que les disques soient, dans un avenir plus ou moins proche, tous uniquement disponibles en téléchargement ? Si la révolution est en marche aux États-Unis, et semble-t-il au Canada, le marché du disque en France est encore bien loin d'être prêt à fonctionner de la sorte. La part des ventes en digital est nettement inférieure à la part des ventes physiques en ce qui concerne les albums (12% en moyenne pour le premier trimestre 2011 selon nos informations). Toutefois, l'offre sur le Web est souvent très alléchante : l'album est moins cher sur le Web et propose souvent des titres inédits qui ne sont pas présents sur la version physique. En revanche, c'est l'effet inverse pour les téléchargements de titres puisque les CD Singles étaient pour les artistes l'occasion de dévoiler des morceaux inédits : la célèbre "Face B".