Flashback Top 50 : mai 1996

Par Hugues DEBARGE | Rédacteur
Avec désormais plus de 25 ans de Tops archivés sur Charts in France, semaine après semaine de 1984 à 2010, nous inaugurons une nouvelle rubrique intitulée "Flashback Top 50". Notre rédaction reviendra ainsi régulièrement sur une période du Top 50, pour les plus nostalgiques d'entre nous ! Souvenirs souvenirs...
Mai 1996... L’été approche et les chemises ouvertes fleurissent, Nathan Moore, Steve Hart, Shelim Hannan et Cal Cooper sont de toutes les émissions de télévision et squattent l’ensemble des radios françaises. Véritable fer de lance de la mode Boys band, ces jeunes anglais aux torses bronzés totalement inconnus dans leur pays forment depuis trois ans déjà les Worlds Apart quand leur tube "Baby Come Back" se classe numéro 5 des charts. Le single s’écoulera à 250 000 exemplaires en France et l’album "Everybody" dont il est extrait se vendra quant à lui à 800 000 exemplaires. Le groupe deviendra un véritable phénomène en France. Paradoxalement, ils resteront quasi anonymes dans leur pays. Sans doute les anglais avaient-ils meilleurs goûts que nous... Avec eux, les Boys band à la française sont lancés en France et surviendront alors d’autres groupes, tout aussi merveilleux, comme Alliage, les 2 Be 3 ou encore les G Squad. Ils tentèrent d'ailleurs un retour en 2000 avec un album résolument pop, "Here & Now", lequel étrangement ne rencontrera pas le succès escompté.

Regardez le clip "Baby Come Back" des Worlds Apart :


Si les Worlds Apart sont de toutes les émissions et se classent numéro 5 des ventes, c’est l’italien Robert Miles et son titre dream-house "Children" qui se classe numéro 1 des ventes. Ce tube fut un succès à travers l'Europe et aux États-Unis : il s'est vendu à plus de 4 millions d'exemplaires dans le monde dont 600 000 en France. Le titre aurait été inspiré d’images d’enfants victimes de la guerre, que le père de Robert Miles, militaire de carrière aurait montré à son fils. Ou comment chercher un sens profond à ce qui n’en a pas. Si les enfants victimes de la guerre inspirent Robert Miles, ce sont les aliens qui inspirent le numéro 2 du classement, Mark Snow. En 1996, pas de Desperate Housewives, ni de Docteur House et encore moins de Dexter, juste Dana Scully et Fox Mulder qui rouvrent des dossiers paranormaux déjà classés, les fameux "The X-Files". Le remix du générique de la série devenue culte par Mark Snow cartonne, et se classe numéro deux des charts lors de la première semaine de mai. L’électro-dance venue de Suède fait un carton partout dans le monde.

Regardez le clip "Children" de Robert Miles :


Un phénomène paranormal en entrainant un autre, Ophélie Winter débarque tel un OVNI dans le paysage médiatique et musical français...

Et Dieu donna la foi à Ophélie


Si ce n’est "Dieu qui lui a donné la foi", en tous cas Ophélie Winter est née sous une bonne étoile, à moins que ce soit à force de travail et de persévérance qu’ Ophélie Winter devient à 22 ans seulement, l’artiste incontournable des années 90. En plus d’être l’égérie de M6 et d’animer "Coming Next", "Ophélie Street" et les cultissimes "Dance Machine", Ophélie tourne sous la direction de Claude Lelouche dans "Homme-Femme : mode d’emploi" et deux de ses titres se retrouvent classés au même moment dans le Top 15 français. La scène musicale française est à l’époque assez traditionnelle, ce sont les années Patricia Kaas, Axelle Red et Enzo Enzo, Ophélie telle une tornade va balayer tout ça. Sorti en décembre 1995 « Dieu m’a donné la foi » s’écoulera à 500 000 exemplaires, se retrouvera numéro deux du Top 50 et six mois plus tard sera toujours dans le Top 15 du 20 mai 96. Le titre sonne l’arrivée du R'n’B en France, Miss Winter et la chanteuse K-Reen seront les ambassadrices françaises de ce courant devenu depuis incontournable. Le 6 mai 1996 paraît son successeur "Le Feu qui m’attise" qui se retrouve également dans le Top 15. Ce nouveau titre auquel ont collaborés Soulshok & Karlin (producteurs de Madonna) ainsi que Siedah Garrett (producteurs de Michael Jackson) présage la sortie du premier album d'Ophélie, intitulé "No Soucy". Ce premier opus devient vite disque de platine avec plus de 500 000 copies vendues. En 1996 toujours, elle est nominée aux Victoires de la musique, dans la catégorie « Révélation de l'année ». Grande favorite avec Axelle Renoir (mais si... Axelle Renoir souvenez vous) de cette catégorie, le trophée lui échappe à la surprise générale au profit de Stephend. Le couronnement de cette chanteuse pratiquement inconnue suscite la polémique sur l’influence que le producteur de Stephend, proche des organisateurs de la cérémonie, aurait exercées sur les jurés. A 22 ans, Ophélie dort 3 heures par nuit, mais est à l’apogée de sa carrière. Thierry Ardisson ne cesse de clamer qu’il veut être le pygmalion de la chanteuse et l’aider à gérer sa carrière tel un René pour Céline Dion. Elle est selon lui l’artiste la plus complète et la plus douée de sa génération. Sans doute les conseils de l’homme en noir auraient pu être bénéfiques pour la suite de la carrière de celle qui était à l’époque multicartes, à la fois chanteuse, actrice, animatrice et mannequin. Ophélie a sorti l’année dernière sur le web son nouvel opus "Résurrection", véritable succès critique, mais aux ventes décevantes. Frédéric Begbeider résumant bien la situation « On la croit toujours fini et elle arrive toujours à nous surprendre, le nouvel album d’Ophélie est digne des meilleurs productions américaines ». Si Ophélie cartonne au plan national, la scène internationale se veut un paradis de gangsters...

Regardez le clip "Dieu m'a donné la foi" d'Ophélie Winter :


Coolio et son esprit rebelle font leur apparition


Chaque décennie à son actrice phare. Si les années 2000 sont incontestablement les années Angelina Jolie, les années 90 ont été celles de Michelle Pfeiffer. Fin 95, Michelle Pfeiffer interprète le rôle de Lou Anne Johnson dans "Esprits Rebelles". Pitch du film : une jolie jeune femme quitte l'armée pour rentrer dans le monde de l'enseignement et souhaite échapper à une vie dont elle ne veut plus. Mais la jeune professeur se voit confier une classe d'élèves justement qualifiés de "difficiles", la plupart issus des minorités raciales des ghettos ; elle se battra alors pour que ses protégés avancent et qu'ils reprennent confiance en eux. C'est le seul moyen de sauver leur vie. Un gros nanar plein de bons sentiments qui deviendra culte et remporte un succès colossal, et sa bande originale avec. En effet, le titre "Gangsta's Paradise" sera numéro 1 en France et partout dans le monde. Le titre est en fait une reprise d'une chanson de Stevie Wonder, "Pastime Paradise", avec des paroles différentes par Artis Ivey alias Coolio. Le rappeur devient incontournable en France et à travers le monde, si bien que le 6 mai 1996 en France, il classe deux de ses titres dans le Top 50. "Gangsta's Paradise" restera plus de six mois dans le Top et 13 semaines numéro 1. Le second single du rappeur "1, 2, 3, 4 (Sumpin' New)" le rejoindra très vite. Pour l’anecdote, la vibe de Coolio rencontrera celle d’Ophélie Winter, sur le titre "Keep It On The Red Light" extrait de "No Soucy", qui se hissera quand à lui à la 19ème place du classement. Puis Coolio sombrera dans l’alcool, rencontrera Lesly Mess du Loft 2 et rentrera à son tour dans un Loft : une fin de carrière réussie.

Regardez le clip "Gangsta's Paradise" de Coolio :


Nous ne sommes certainement pas les seuls à regretter le mois de mai 1996...
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