Parce que la musique est une économie à part entière, Charts in France inaugure aujourd'hui une nouvelle rubrique sur le business et l'industrie du disque. Et alors que le MIDEM réunit en ce moment à Cannes les professionnels de la musique, le site web Deezer semble être en difficultés.
Tout à commencé en fin de semaine dernière : Jonathan Benassaya, patron et fondateur de Deezer, devait assister à une table ronde sur les relations entre les labels musicaux et les services digitaux. Mais entre temps, le site
Electronlibre annonçait son départ, poussé par les actionnaires du site, parmi lesquels le CIC, AGF et Xavier Niel, le patron du fournisseur d'accès Free. Tous seraient très insatisfaits des résultats financiers, et envisageraient donc sérieusement de se retirer du navire. Du coup, Jonathan Benassaya n'est pas venu à cette table ronde et son nom a été rayé des programmes du MIDEM. Il reste aussi silencieux sur son compte
Twitter, pourtant très actif en temps normal.
Deezer essaye depuis l'année dernière de trouver un modèle économique viable, avec sa nouvelle version et plus de 6 millions de visiteurs par mois. Mais les revenus générés par la publicité (700 000 euros par mois) sont insuffisants pour payer les majors, le personnel et les frais techniques. En lançant notamment une offre payante, le site espérait un nombre d'abonnés important et donc des retombées économiques importantes. Raté. A peine quelques milliers d'internautes auraient franchi le pas du payant. Au rythme actuel, l'objectif de 100 000 abonnés annoncé pour la fin 2010 semble inaccessible. Selon
Numerama, en raison de «
l'offre Premium dont les résultats sont très en deça des espoirs des actionnaires», la société serait dans un état critique.
La fin de Deezer ouvrirait un boulevard à
Spotify, Dailymotion, YouTube. A moins qu'un actionnaire comme «
Xavier Niel, le tout puissant patron de Free, grand ami de Vincent Bolloré, ne décide de sauver Deezer», explique Electronlibre.
A suivre...