"Une première mondiale" : Deezer annonce une révolution sur le marché du streaming !

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Deezer entame sa révolution digitale. La plateforme de streaming annonce vouloir mettre en place, avec la Sacem, un système de rémunération plus équitable pour les artistes. Décryptage sur Purecharts !
Deezer
C'est la question sans réponse qui agite l'industrie musicale depuis des années : la rémunération du streaming. Car si des plateformes comme Deezer ou Spotify sont devenues le moyen numéro un d'écouter de la musique, celles-ci ne sont pas vraiment profitables pour les artistes d'un point de vue financier. Ainsi, il faut compter respectivement 116, 214 et 361 écoutes sur Apple Music, Deezer et Spotify pour qu'un artiste touche un euro. Si de nombreuses stars ont poussé des coups de gueule au fil des années, de Prince à Taylor Swift en passant par Pascal Obispo ou Vianney en France, un changement majeur vient d'être opéré en France. Ce mercredi 15 janvier, la plateforme Deezer et la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) ont annoncé la mise en place d'un système de « rémunération plus équitable » pour les artistes décrit comme une « première mise à jour mondiale
».



"Lutter contre la fraude"


Ce modèle, nommé "artist centric", diffère grandement du "market centric" actuellement en vigueur et qui suscite la polémique. Ainsi, un abonné qui paie 12 euros par mois, voit son argent financer non pas les artistes qu'il écoute, mais uniquement ceux qui sont les plus populaires en streaming, soit en grande partie du rap, la musique la plus streamée. Avec le nouveau modèle "artist centric" bientôt mis en place, le mélomane ne financera uniquement que les artistes qu'il plébiscite au quotidien. Cette tendance permettra ainsi à tous les artistes d'être plus équitablement rémunérés en fonction des écoutes des utilisateurs, même les chanteurs ou groupes les plus confidentiels. « Notre modèle garantit qu'une part plus importante de ce que les abonnés paient revient aux artistes qu'ils écoutent, tout en permettant de lutter contre la fraude » précise Alexis Lanternier, le directeur général de Deezer.

A travers ce système, les professionnels veulent également combattre certains « contenus parasites », aussi appelés "bruits blancs", parfois mis en ligne par des anonymes, et qui génèrent beaucoup d'écoutes. Il s'agit de pistes contenant par exemple des bruits de pluie, de vent ou d'aspirateurs, très prisés dans le monde entier pour s'endormir. De plus, une prime sera reversée aux "vrais" professionnels : ainsi, les chansons d'artistes ayant généré au moins 1.000 écoutes de 500 abonnés différents chaque mois seront deux fois mieux rémunérées que les autres. Cela afin d'éviter les « comportements frauduleux », puisque de nombreuses accusations de triches, via des gonflements artificiels de chiffres d'écoutes, ont été recensées ces dernières années. Il n'est pas précisé à quelle date sera lancée ce modèle "artist centric".