mercredi 31 juillet 2024 11:35

"Je ne veux plus subir" : la DJ des JO, Barbara Butch, porte plainte pour cyberharcèlement

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Au milieu de Lady Gaga, Aya Nakamura, Céline Dion, Juliette Armanet ou Gojira, la DJ Barbara Butch a animé le tableau "Festivités" autour de drags queens ou de Philippe Katerine, nu. Face à la vague de haine reçue, entre croix gammées et menaces de mort, l'artiste a décidé de porter plainte : "On se retrouvera soit en enfer, soit devant la justice".
Crédits photo : Capture France 2
La cérémonie d'ouverture des JO 2024 a réservé son lot de moments forts, entre Lady Gaga et son pétillant "Truc en plumes", le retour puissant de Céline Dion pour chanter "L'hymne à l'amour" ou encore la performance clinquante d'Aya Nakamura et son hommage à Charles Aznavour avec la Garde républicaine. Des instants gravés dans les mémoires, alors qu'un tableau a déclenché de nombreuses critiques. Baptisé "Festivités", il mettait en scène la DJ Barbara Butch aux côtés de danseurs comme Fauve Hautot, mais aussi de drag queens bien connues du public comme Nicky Doll, Paloma ou Piche, tandis que le chanteur Philippe Katerine, le corps peint en bleu, a interprété sa chanson "Nu". De quoi créer la polémique chez les partisans d'extrême-droite, les évêques de France, ou encore Elon Musk et Donald Trump, qui y ont vu une relecture obscène de "La Cène". Sauf que le metteur en scène Thomas Jolly s'est en réalité inspiré du tableau "Le festin des dieux".

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"Ce que j'ai vécu, personne ne me l'enlèvera"


Face aux nombreux messages de haine reçus depuis la cérémonie d'ouverture, la DJ et activiste Barbara Butch a décidé de porter plainte. Ainsi une enquête a été ouverte pour cyberharcèlement aggravé et menaces de mort. « Ce tableau représentait complètement la France, de la diversité, de l'inclusion, du partage des valeurs » explique-t-elle aujourd'hui au Parisien, elle qui s'évertue à « réunir des populations qui ne vont pas forcément se rencontrer sauf sur la musique » à travers ses sets. Pour cette professionnelle, très respectée au sein de la communauté queer, « il s'est passé quelque chose de grand, de fort et de lumineux » avec ce tableau sous forme de banquet : « C'est justement cette lumière que représente la France, à travers tous ces artistes. Le fait qu'on ait le droit d'être exposé comme ça sur cette scène-là, dans le plus grand spectacle du monde. C'est ça qui dérange les personnes étriquées. Ça a touché les homophobes, les grossophobes, les antisémites, les racistes et les transphobes. Ils sont énervés juste pour ces raisons ».

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Très fière d'avoir été au coeur de ce moment unique, Barbara Butch ne veut pas se voir gâcher la fête. « Le fait d'avoir pu proposer ça au monde, c'est un souvenir qui restera inoubliable et peu importent les remarques négatives que je reçois, ce que j'ai vécu, personne ne me l'enlèvera. Personne » souligne la DJ de 43 ans, même si elle a reçu « des messages plus horribles les uns que les autres » au milieu de « tellement de messages d'amour » : « J'ai reçu un bon nombre de croix gammées. Et puis la transphobie, la lesbophobie... La grossophobie, ça, je le savais en fait. Les gens détestent les gros, on le sait. Ça atteint quelque chose de très personnel chez eux. J'y suis habituée. Mais pas dans une dimension comme ça ». Pour elle, « on s'attaque vraiment aux valeurs de la France qu'on aime ».

Ainsi, face à la violence, Barbara Butch a décidé de contre-attaquer via la justice. « Je ne peux plus laisser passer ça. Je veux plus le subir. Personne ne doit assumer les conséquences d'un acharnement comme celui-ci. De la personne la plus connue à la moins connue, à l'enfant. C'est pour tout ça que je me bats » martèle-t-elle, avec un message très clair aux haineux : « On se retrouvera soit en enfer, soit devant la justice ». Et ne comptez pas sur elle pour baisser les yeux, bien au contraire. « Ce que j'ai fait, je l'ai fait avec fierté et si je devais le refaire, je le referais puissance 1000 » indique Barbara Butch, qui souhaite que cette action en justice « serve de leçon à tous ceux qui harcèlent ».

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