We Love Green : 5 concerts épiques qui nous ont fait vibrer durant le festival

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Malgré une météo capricieuse, We Love Green a rassemblé près de 100.000 festivaliers dans le bois de Vincennes du 31 mai au 2 juin. Avec sa programmation riche et éclectique, le festival éco-responsable n'a pas déçu. Petit récap des temps forts du week-end !
Crédits photo : Bestimage / Instagram
Que serait We Love Green sans ses mares de boue ? Pour sa 11ème édition, le festival parisien a pris ses quartiers au coeur du bois de Vincennes avec comme épée de Damoclès sa désormais légendaire malédiction météorologique. La première journée a vu la volcanique Shay, le boss du rap français Ninho ou la star nigériane Burna Boy assurer le show sous des averses éparses, avant que la pluie ne s'intensifie le deuxième jour, transformant les lieux en bourbier. Tristement vides, les chaises longues disséminées sur la plaine détrempée ont tout de même vu défiler 100.000 festivaliers en bottes et cirés, qui ont bravé les températures fraîches pour se laisser séduire par la programmation XXL de l'événement. Et puis, entre deux ateliers éco-responsables et le drapeau palestinien brandi sur scène par SZA, des rayons de soleil ont fait leur apparition dimanche, pour terminer en beauté un festival qui, à défaut d'un temps clément, a réservé son lot de sensations musicales fortes. Notre sélection des cinq concerts qui nous en ont mis plein la vue !

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Lewis Ofman


Face à une nuée de silhouettes encapuchonnées, le petit prince de la synth-pop française a assurément réchauffé les coeurs dans la Prairie. Avec dans sa nacelle les morceaux rock psychédéliques de "Cristal Medium Blue", son excellent nouvel album sorti en février, le producteur de 26 ans a invité le public à s'envoler vers des terres californiennes gorgées de soleil, trouvant, avec ses musiciens complices, la formule parfaite face à ce que le groupe Papooz a poétiquement qualifié de « concours du plus beau parapluie ». Glissé dans une veste perlée scintillante, lunettes teintées de bleu sur les yeux, le musicien, tout en groove, n'a pas lésiné à remuer frénétiquement du bassin avec le public sur les imparables "Miles Away", "Je pense à toi", "Siesta Freestyle" et "Flash", insufflant dans l'air une bonne humeur contagieuse. LE moment feel good du week-end !


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Lala &ce


Programmée sous l'immense tente de la Clairière, qui abritait 15 minutes avant le show des fans déjà aux aguets, Lala &ce ne venait pas pour faire de la simple figuration. Pour présenter son deuxième album "Solstice", la rappeuse lyonnaise a enfilé une veste en jean délavé qui matchait avec le décor en béton, prête à aligner les punchlines comme on enchaîne les uppercuts. Tout en charisme, avec un micro constellé de pointes, l'artiste a mis à contribution son flow planant sur "Drogue d'hiver", "No more time", "Santos", le percutant "Amen", "Sexyy Red" ou son premier banger "Wet", ses paroles introspectives se fondant dans un univers sonore ténébreux. Pour réchauffer l'ambiance, Lala &ce a lâché quelques « exclus », fait monter deux jeunes femmes qui se sont lancées dans des twerks endiablés et notamment pu compter sur la dextérité de son percussionniste, déchaîné sur ses congas. Avant de remporter le set avec un ace, une raquette de tennis et plusieurs balles jaunes en main. Service gagnant !



Josman


Sans aucun doute le concert le plus bouillant de cette édition 2024. Kicker hors-pair, Josman n'a pas failli à sa réputation en installant bagnole et bâtiment sur la scène principale lors de la deuxième soirée. Sous son bob beige, face à une foule compacte et chauffée à blanc, le rappeur de 31 ans a entamé son set avec "Loto" avant de déployer ses morceaux percutants avec une aisance dingue, aussi bien dans le débit, frénétique, que dans la proximité avec les spectateurs. "50k€", "Carlo", "Problèmes de riche"... Si les titres de son dernier album "J.OOO.$" ont tranquillement fait monter la sauce, c'est le dernier tiers, concentré en tubes, qui a embrasé le public de We Love Green, qui ne s'est pas fait prier pour sauter en vagues successives et scander à tue-tête "Les Flammes" (dans un déluge de feu sur les écrans), le brûlant "XS", "J'aime bien!", "Ailleurs" et évidemment l'incontournable "Goal", qui a nécessité quatre reprises pour pouvoir résonner au bois de Vincennes, à la fois parce que Josman n'était pas assez satisfait du niveau de décibels des cris de la foule et parce qu'il a été interrompu par un gros problème de son ! Une masterclass.



Justice


C'était probablement le show le plus attendu par les festivaliers, dont certains arboraient fièrement la fameuse croix sur leurs tenues. Après avoir électrisé Coachella ou le Primavera Sound barcelonais, Justice, le duo emblématique de la french touch, a présenté pour la première fois en France son tout nouveau show. Un opéra électronique spectaculaire, c'est le mot, de 1h15 construit comme de véritables montagnes russes, avec des montées d'adrénaline et des phases d'euphorie absolument jubilatoires. Le parti pris du tandem ? Faire s'entrechoquer ses tubes d'aujourd'hui, ceux de l'album "Hyperdrama", et d'hier. "Genesis" et "Phantom", "Generator" et "Love S.O.S.", "One Night/All Night" et "D.A.N.C.E"... Le savoir-faire de Gaspard Augé et Xavier de Rosnay pour créer une nouvelle partition symphonique avec ce degré de précision tient de la prouesse ! D'autant qu'ils ont façonné un splendide écrin pour ces fusions, constitué de 12 écrans miroirs en damier, des cubes lumineux, des suspensions déplaçables et inclinables à volonté et une bardée de projecteurs. Si l'on aurait apprécié un peu plus de chaleur de la part des deux artistes parisiens, impassibles jusqu'au bain de foule qu'ils se sont octroyés dans les deux dernières minutes, ce spectacle son et lumière anthologique, entrecoupé de lasers et d'étoiles en explosion, a tenu toutes ses promesses.

Troye Sivan


20 minutes avant le début du set, impossible d'approcher des premiers rangs. Il faut dire que l'événement est énorme : Troye Sivan n'a plus posé le pied sur le sol français depuis 2016, son concert au Zénith de Paris en 2019 ayant été annulé à la dernière minute. Ce sont donc des milliers de festivaliers (dont beaucoup d'étrangers) qui sont venus en masse applaudir la popstar australo-sud-africaine, qui va ne laisser personne indifférent. Si son décor, composé d'échafaudages et de néons, peut sembler de prime à bord froid, Troye Sivan fait immédiatement grimper la température lorsqu'il multiplie les poses lascives et suggestives, avec ses danseurs ou sur un lit, et fait un clin d'oeil à Madonna en portant son même bustier (i)conique. Le public, en mode karaoké, exulte lorsqu'il laisse tomber le haut ou lorsqu'il se lance dans une énième chorégraphie incendiaire au son de ses irrésistibles "One Of Your Girls", "My My My", "Bloom" ou "What's the Time Where You Are?". « Ce soir, ce n'est que mon troisième concert mais c'est déjà mon public le plus fun. J'ai envie de faire la fête ce soir » lance-t-il d'emblée, avant d'enchaîner une heure d'un concert ultra queer et brûlant, marqué par les reprises de ses duos avec Ariana Grande ("Supernatural" et "Dance to This") ou Charli XCX ("1999"), avant un final explosif sur "Rush". De quoi faire oublier le terrain boueux sous nos pieds !

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