Après les Flammes, de nombreux artistes rap dézinguent la cérémonie

Par Guillaume NARDUZZI | Journaliste
La toute première édition de la cérémonie musicale Les Flammes, visant à récompenser le monde du rap et des cultures urbaines, a eu lieu dans la soirée du jeudi 11 mai. Mais celle-ci n'a pas plu à tout le monde, à commencer par certains artistes qui l'ont fait savoir par le biais de leurs réseaux sociaux.
Crédits photo : Instagram
Le spectacle était pourtant au rendez-vous le jeudi 11 mai dernier. La toute première édition des Flammes, cérémonie ayant pour but de consacrer le rap et les cultures urbaines, a été grandiose malgré quelques inévitables cafouillages. De nombreux invités de prestige se sont rendus au Théâtre du Châtelet pour l'occasion, dont Orelsan, Aya Nakamura, Jean-Pascal Zadi, SCH, Mokobé ou Fary, avec autant de têtes d'affiche de ces dernières années que de pionniers historiques de ce courant musical. Une belle réussite, ponctuée de trophées pertinents avec du suspense concernant les lauréats, de shows pour la plupart très réussis et d'interventions symboliques. Mais ce qui devait arriver arriva : l'événement n'a pas plu à tout le monde et plusieurs artistes sont montés au créneau sur leurs réseaux sociaux pour donner leur point de vue.

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"Force à vous et à jamais"


À commencer par SDM. Car si Les Flammes ont récompensé la plupart des artistes nommés, dont nombre d'entre eux étaient répartis dans plusieurs catégories, avec quelques unes ouvertes au vote du public, certains sont repartis bredouille. C'est le cas de l'interprète du hit "Bolide allemand". Dans une story Instagram, le rappeur a partagé son sentiment à l'issue de la soirée. « C'est quoi la différence avec les Victoires de la Musique finalement… » a-t-il déclaré, déçu d'avoir été snobé aux Flammes, cérémonie qui a vu le jour suite au manque de représentation du rap aux Victoires. Cette année, la défaite de Tiakola face à Pierre de Maere dans la catégorie Révélation masculine de l'année avait fait débat. SDM s'en est ensuite pris aux organisateurs, qui se sont notamment trompés dans l'intitulé d'un de ses morceaux qu'il interprétait en live : il était écrit "Hier encore mes ancêtres" alors que le titre se nomme tout simplement "Hier encore". « C'est rien, on a fait le taff jusqu'au bout, on aura joué le jeu. Au final, on respecte les gens pour ne pas se faire respecter. Et si les organisateurs étaient un peu humains, ils comprendraient de quoi je parle quand je parle de respect. Force à vous et à jamais », a-t-il poursuivi, visiblement très remonté.



Booba sur tous les fronts contre les Flammes


D'autant plus que Booba, créateur du label 92i sur lequel est signé SDM, n'a que peu goûté à cette défaite de son protégé et a pris encore moins de pincettes pour faire part de sa frustration quant au résultat, visant le manager de Dinos sur Twitter. « On dit rien mais on observe. Vous allez un peu trop loin tu trouves pas ? Faut pas nous insulter. Personne écoute Dinos vous l'avez fabriqué de toutes pièces. Arrêtez de nous insulter » a écrit le Duc de Boulogne quelques minutes après le résultat. Il a ensuite mis en ligne une vidéo de SDM sur scène devant ses fans, précisant que « sa victoire était là ». Mais il est revenu à la charge en partageant le discours de Dinos. « On va t'en donner d'l'unité on en a plein les placards bouge pas pélo ! » a-t-il réagi, en s'adressant directement au rappeur.

De plus, la présence de l'ancien ministre de la Culture Jack Lang a énormément fait réagir les internautes et le milieu du rap, puisqu'il a notamment signé en 1977 une pétition demandant la libération « d'adultes accusés d'attentat à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de quinze ans » et apporté son soutien au réalisateur Roman Polanski ou l'auteur de bande dessinée français Bastien Vives. Un passif très peu compatible avec le discours de nombreux artistes issus du monde du rap, qui réclament régulièrement des sanctions bien plus lourdes pour les pédocriminels. « Les Flammes de l'enfer, vous êtes des grands malades » a notamment publié Booba sur Twitter, tandis que de très nombreux spectateurs ont harcelé les médias spécialisés Booska-p et Yard, organisateurs de la soirée, pour avoir des explications sur cette invitation. Des demandes restées sans réponse à ce jour.



Des figures de la scène française en colère


Soso Maness et Maes, deux figures bien connues des amateurs de rap français mais absentes de la cérémonie, y sont eux aussi allés de leur commentaire. Le premier a reproché à la cérémonie de dénaturer le rap et d'en faire un événement élitiste réservé aux parisiens, à l'opposé des valeurs de ce courant musical. « On dirait qu’ils n'ont jamais baigné dedans, ils ne connaissent rien à la culture, ils veulent nous ramener tous leurs codes » a-t-il notamment déclaré lors d'un live retransmis sur la plateforme Twitch. Le second, lui, ne figurait dans aucune catégorie alors qu'il a dévoilé son album "Omerta" en mars dernier. Dans plusieurs stories sur Instagram, l'interprète de "Malembé" a partagé plusieurs des captures d'écrans de tweets. « Les Flammes c'était interdit aux arabes ? » peut-on lire sur l'un d'eux. Enfin, Maes a publié une photographie d'Hamza, qui a remporté le Morceau RnB de l'année pour "Atasanté" avec Tiakola, en rajoutant qu'il était « le seul rebeu qu'ils ont ramené… pour rigoler de sa taille au final ». Autant de polémiques qui ont émaillé cette première édition des Flammes qui, à défaut d'avoir été un échec, n'aura pas fait l'unanimité.

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