Que valent les albums de Zaho de Sagazan, Lana Del Rey et Ellie Goulding ? Nos critiques

Purecharts passe en revue trois albums phares du moment. Zaho de Sagazan s'offre un premier album somptueux avec "La symphonie des éclairs", Lana Del Rey envoûte avec le poétique "Did You Know That There's a Tunnel Under Ocean Blvd" et Ellie Goulding touche le 7ème ciel avec "Higher Than Heaven". Critiques, en quelques lignes !
Crédits photo : Emma Picq / Neil Krug / Madison Phipps

Zaho de Sagazan | "La symphonie des éclairs"


Des éclaircies dans la tempête. Qui est Zaho de Sagazan ? Depuis des mois, ce nom est sur toutes les lèvres des dénicheurs de stars de demain et la chanteuse saute enfin le pas en publiant son premier album "La symphonie des éclairs". On aurait pu être méfiant face à autant d'éloges de la presse mais force est de constater que Zaho de Sagazan fait mouche avec cette carte d'introduction musicale, qui nous fait passer par tout un spectre d'émotions. Il est aussi évident que facile de penser aux débuts de Christine and the Queens ("Chaleur humaine"), à l'écoute de ce premier album où l'électro froide s'enrobe d'une mélancolie et d'une poésie bien plus humaine et chaleureuse. Car Zaho de Sagazan, c'est la tempête brutale des intenses "Tristesse" ou "Aspiration" taillées pour la scène, mais aussi l'éclaircie procurée par le slow synthétique "Je rêve" (magnifique !) ou le flegme de "Les garçons". Une union des contraires finalement très homogène. Et comment ne pas évoquer le somptueux "La symphonie des éclairs" ? Une véritable pièce maitresse, avec sa boucle au piano capable de vous faire tirer les larmes et une phrase qui résume à elle seule la note d'intention de l'artiste de 23 ans : « Il fait toujours beau au dessus des nuages, mais moi si j'étais un oiseau, j'irais danser sous l'orage ». Sa voix rauque et articulant chaque syllabe a beau diviser, elle est capable de moduler pour faire ressentir chaque émotion à point nommé. C'est ainsi qu'on sort de ce disque comme après avoir traversé une tempête. Le voyage a beau être rude, il propose des moments suspendus et un album dont les multiples couches d'émotions se (re)découvrent au fil des écoutes. Tout simplement magnifique ! TB

Ça ressemble à un premier album intense, sensible et percutant
A écouter : "Dis-moi que tu m'aimes", "Je rêve" et "La symphonie des éclairs", beaux à en pleurer, "Les garçons"
A zapper : "Langage", moins marquant


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Lana Del Rey | "Did You Know That There's a Tunnel..."


Lust for Poetry. Dire que Lana Del Rey n'est jamais là où on l'attend serait un véritable poncif. D'autant que ses deux précédents albums "Chemtrails Over The Country Club" et "Blue Banisters" nous ont déçus et qu'on nous promettait un retour au sommet avec "Did You Know That There's a Tunnel Under Ocean Blvd". Autant évacuer le point noir d'emblée : l'album est, à l'image de son titre, beaucoup trop long. Avec 16 titres et 77 minutes de musique, il faut s'accrocher, et resserrer le tout sur 12 chansons n'aurait pas été refus. A ce titre, les deux interludes inutiles totalisant 8 minutes auraient pu être évincées. Mais Lana Del Rey se rattrape formidablement en nous proposant un disque séduisant et empli de douceur. Si, musicalement, on est dans la suite logique des précédents avec des morceaux sobres principalement construits au piano, ils sont largement plus marquants et mieux produits. Rien qu'avec le duo introductif "The Grants" et "Did You Know...", la chanteuse nous emmène à nouveau dans sa Californie de rêve, où le soleil est au zénith sans jamais être de plomb. Une fois n'est pas coutume, c'est le milieu de l'album qui requiert toute notre attention avec les sublimes "Margaret", "Let The Light In" ou "Grandfather please stand on the shoulders of my father while he's deep-sea fishing", que Lana Del Rey pare de superbes textes, très poétiques, où elle convoque l'esprit de la Beat Generation, de Kerouac à Ginsberg. Parfois traversés par quelques beats trap (la fin de "A&W", le raté "Peppers"...), l'album se termine sur un clin d'oeil musclé au titre "Venice Bitch". Histoire de boucler un chapitre commencé avec "Norman Fucking Rockwell" de quatre albums plus sobres et centrés autour du piano ? On espère car on aimerait grandement retrouver la Lana glam et électrique de "Born to Die" ou "Ultraviolence". TB

Ça ressemble à un retour tout en douceur et en poésie pour Lana
A écouter : le superbe "Let The Light In", "Did You Know..." et "Grandfather..." aux titres interminables, "A&W"
A zapper : "Peppers" et les interludes inutiles au sein d'un album déjà assez long





Ellie Goulding | "Higher Than Heaven"


Are you too cynical to believe in a miracle ? Alors que la pop nous a souvent habitués aux clichés du "disque le plus intime à ce jour", Ellie Goulding l'avoue de manière très cash : "Higher Than Heaven" est "son album le moins personnel". Une prise de risque assez radicale à l'heure où l'hyper-vulnérabilité (Billie Eilish, Olivia Rodrigo, Ed Sheeran...) prédomine mais qui permet à la chanteuse anglaise un virage intéressant. Libérée de la pression d'injecter de l'expérience vécue à ses chansons, l'artiste britannique s'est amusée à créer une collection de titres pop-dance très efficaces, sans autre mission que d'entraîner le public sur la piste de danse. Comme une bulle d'oxygène au milieu de cette ambiance morose ! Et le résultat, sans véritable fil conducteur (mais en a-t-on besoin, ici ?), s'imbrique parfaitement dans l'air du temps. Les arrangements électro 80's, qui insufflent une petite touche de nostalgie sur l'exaltant "By The End of The Night" ou le tube "Like A Saviour", sont utilisés avec parcimonie sans succomber à la mode irritante du sample facile (à l'exception de "All By Myself" avec Alok et Sigala, utilisant "Enjoy The Silence" de Depeche Mode). Mieux : en 15 chansons, Ellie Goulding trouve un bel équilibre entre les hymnes taillés pour la radio ("Midnight Dreams", vraie pépite, "Cure For Love" et ses reflets disco, "Easy Lover" avec Big Sean, "Let It Die"...) et les morceaux plus aériens comme "Love Goes On" ou "How Long". Avec une exploitation ingénieuse et un peu plus de "star power", Ellie Goulding pourrait tout à fait signer une véritable machine à tubes. L'été est déjà là !

Ça ressemble à la BO d'un été qui s'annonce survitaminé
A écouter : les tubesques "By The End of The Night" et "Midnight Dreams", "Like A Saviour", "Tastes Like You", "Better Man", déroutant mais intriguant
A zapper : "Waiting For It", lancinant et répétitif


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