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La
passe difficile observée en 2020, marquée par trois mois de fermeture des points de ventes, n'est plus qu'un lointain souvenir. Ce matin, le SNEP (Syndicat national de l'édition phonographique) a organisé sa conférence de presse annuelle pour faire le bilan du marché de la musique en France en 2021 et, comme dans le reste du monde, la tendance générale est à la hausse. Avec 861 millions d'euros de chiffre d'affaires, l'industrie tricolore voit ses revenus gonfler de 14,3% en un an. Un résultat «
largement positif » pour les professionnels du secteur - c'est la première fois en 20 ans qu'une croissance à deux chiffres est relevée - qui «
confirme la dynamique de croissance enregistrée depuis 2017 ». Moteur de cette cinquième année consécutive de hausse ? La forme «
toujours soutenue » des revenus générés par le streaming, qui pèse 492 millions d'euros (+15,2%) des 505 millions de bénéfices du numérique (+13%). Aujourd'hui, le numérique (streaming payant et gratuit, téléchargement, sonneries mobile) représente 70% du chiffre d'affaires de la musique enregistrée en France, alors qu'il ne représentait que 20% du CA en 2011. Le streaming, lui, représente à lui seul plus de la moitié des revenus des ventes de musique en France.
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Let's get physical !
Mais ce n'est pas la seule bonne nouvelle car en réalité, tous les indicateurs sont au vert. La part des droits voisins (rémunération pour la diffusion d'une oeuvre, à la radio ou à la télévision par exemple) augmente de 7% pour atteindre 109 millions d'euros tandis les revenus générés par la synchronisation (comme les chansons dans les publicités) se chiffrent à 23 millions d'euros, soit 11% de plus qu'en 2020. Surtout, le support physique connaît un boom spectaculaire : une hausse de 21,2% avec 223 millions d'euros de chiffre d'affaires, contre 184 millions l'an passé ! Tant le CD (+9,9%) que le DVD audio (+51%) progressent, et le vinyle confirme son insolente vitalité avec 78,9 millions d'euros de bénéfices, soit une explosion de 54,4%. Plus de 5,2 millions de galettes noires ont été écoulées au cours de l'année 2021. «
Ces résultats sont les indicateurs de l'évolution toujours constante des modes de consommation de la musique, avec désormais des usages franchement mixtes, entre une pratique assidue du streaming et en même temps, l'achat de supports, CD et vinyles, dont l'attractivité s'affirme de nouveau sans équivoque, y compris auprès de la jeune génération » souligne ainsi le SNEP.
Un Français sur 4 utilise Tiktok tous les jours
Parmi les autres observations faites sur le marché de la musique français ? L'impact conséquent de TikTok dans l'émergence de nouveaux talents et l'accélération de la popularité des titres, comme le récent
remix du "Frozen" de Madonna. Le SNEP parle d'un «
avènement de la vidéo de format court depuis le début de la pandémie », qui constitue 9% du temps moyen d'écoute hebdomadaire de la musique... «
soit autant que le temps passé à écouter des CD ou des vinyles » ! Avec 1h30 de consommation par semaine en moyenne, TikTok est l'application «
qui explose chez les plus jeunes générations » mais pas que : «
parmi les plus de 55 ans, plus d'une personne sur 10 l'utilise déjà régulièrement ». Et pas uniquement pour regarder des vidéos mignonnes de chats ! En effet, 69% du temps passé sur le réseau social chinois concerne des contenus musicaux, et 77% des utilisations découvrent des artistes et des musiques sur TikTok, selon une étude relayée dans ce bilan. Désormais, un Français sur 4 utilise TikTok tous les jours.
Enfin, le SNEP souligne la «
vitalité réaffirmée » de la production musicale française qui représente 83% des 200 meilleures ventes de l'année 2021. Dans
le classement annuel dominé par Orelsan avec "Civilisation", 18 albums du Top 20 sont le fruit d'un travail réalisé au sein des maisons de disques françaises. Par ailleurs, 28 premiers albums intègrent le top 200, preuve d'un «
dynamisme » concernant l'émergence de nouveaux artistes.