LP en interview pour l'album "Churches" : "J'ai passé ma vie et ma carrière à attendre"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
LP est de retour avec "Churches", l'un des meilleurs albums de cette fin d'année 2021. De passage à Paris, il y a quelques mois, l'artiste américaine fait le point sur ses nouvelles chansons, revient sur sa carrière mouvementée et se remémore sa collaboration avec Mylène Farmer. Interview !
Crédits photo : Ryan Jay
Propos recueillis par Théau Berthelot.

Vous êtes de retour avec l'album "Churches". Comment est-il né ?
Je pensais en avoir fini avec cet album avant de partir en tournée. Peut-être de quoi ajouter une ou deux chansons mais je pensais vraiment être prête. Et puis, il y a eu la pandémie. Je suis reconnaissante, non pas pour la pandémie, mais pour le temps en plus car ça m'a permis d'ajouter quatre ou cinq autres chansons. Par exemple, la première chanson de l'album, "When We Touch", est la dernière que j'ai écrite pour ce disque. Mais c'est le premier titre que j'ai écrit quand j'ai compris qu'on n'allait pas jouer de musique pendant longtemps. Je me suis dit "Oh merde, qu'est-ce que ça va être quand on va revenir ?". Et j'ai pensé que "When We Touch" était très parlant. Je suis vraiment heureuse d'avoir eu ce temps-là pour ajouter de nouvelles chansons, comme "Everybody's Falling In Love", "Angels", le "Poem", à la fin. J'ai juste essayé de faire avec et de m'adapter. Je ne suis pas très fière de certaines choses que j'ai faites durant la pandémie, comme de boire une bouteille de vin par jour... (Rires) Mais je suis fière de m'être adaptée et d'avancer dans mon travail. Quand je suis chez moi, je traîne et j'écris des chansons donc c'est ce que j'ai fait là.

La pandémie m'a permis d'ajouter de nouvelles chansons
L'album sort un peu plus un an et demi après le premier single. C'était dur d'attendre aussi longtemps ?
Un peu ! Vous savez, j'ai passé ma vie et ma carrière à attendre. Je ne savais pas que je serais aussi douée à faire quelque chose d'aussi inattendu que d'attendre, mais apparemment c'est le cas. (Rires) Maintenant quand on me dit d'attendre, je suis là : "Ok... C'est bon, j'attends juste ?". Je pense que j'ai appris dans ma vie à ne pas forcer les choses mais à les laisser se produire quand c'est le cas. Il ne faut pas forcer l'idée que telle ou telle chose puisse arriver ou non.

Du coup, pourquoi l'album a été repoussé de deux mois ?
C'est une question de timing. On ne voulait pas être trop short au niveau du timing, on ne voulait pas se dépêcher pour le sortir. A quoi bon ? (Un serveur lui apporte du thé, elle lui demande comment il va et lui dit qu'il a bonne mine)

Avec ce titre d'album, "Churches", se dégage un côté assez spirituel. C'est ce que vous recherchiez à faire au fil du disque ?
Quand j'ai écrit "Churches"... Je fais ça souvent : j'ai une idée de titre, et là je savais que c'était quelque chose de spécifique dont je voulais parler. Je voulais parler des choses qui me sont arrivées dans plusieurs pays, comme en Russie. On a visité pas mal de magnifiques églises et on m'a demandé de mettre quelque chose pour couvrir ma tête et j'ai répondu "Non je ne ferais pas ça". C'est n'est pas ma "vibe" avec Dieu. Je crois en Dieu, je prie chaque jour, je me sens très reconnaissante envers Lui. Je voulais juste dire que ce n'était pas ma façon de faire et j'ai voulu écrire une chanson là-dessus. Et avoir un titre comme "Churches", je pensais que ce serait bien car tout le monde a sa propre symbolique de l'église et c'est quelque chose de très personnel et de très sacré. Je suis très offensée à chaque fois que quelqu'un me dit comment croire en Dieu. Je préfère que les gens disent qu'ils ne croient pas en Dieu, peut-être à cause de certaines associations religieuses qui peuvent vous sauter à la gorge. Mais peu importe ce que c'est, on n'est pas obligé de l'appeler Dieu, mais l'idée de l'église peut être un endroit à l'intérieur de toi où tu gardes tes secrets, tes amours, tes amis, ta famille... Peu importe, c'est ton droit et ton choix et tu le mérites. Et c'est très intéressant de savoir que les gens peuvent y placer des choses aussi différentes.

Regardez le clip "Goodbye" :



C'est pour cela que la chanson "Churches" sonne d'ailleurs comme la véritable note d'intention de l'album...
Ce qui est amusant, c'est que j'ai toujours voulu nommer cet album "Churches" car je pensais que ça aurait pu devenir un single. Et si ce n'est pas le cas, je veux quand même que les gens s'attardent sur cette chanson. Quand on écoute "When We Touch", on a l'impression que je pourrais le chanter dans une cathédrale géante, pareil pour "Angels"... Il y a une sorte de thème commun qui a commencé à se former, sans que ce soit vraiment prévu.

C'est un album que l'on sent inspiré par une ou plusieurs ruptures amoureuses. A-t-il été difficile à écrire ?
Très ! Comme d'habitude, j'ai commencé à ressentir ces choses avant qu'elles n'arrivent. Tu ne veux pas que ce soit vrai, mais quand tu commences à y penser, tu te dis "Je ne suis pas heureuse". Ça ne veut pas dire que je suis méchante ou que l'autre personne l'est, c'est juste que maintenant, ça ne se passe pas bien. Ce sont des expériences personnelles mais j'ai dû en passer par là...

Certains m'accusent de sortir avec des gens juste pour écrire des chansons
Peut-on dire qu'écrire ces chansons a, en quelque sorte, été quelque chose de libérateur, de cathartique par rapport à cette situation ?
Je le dis souvent, mais je pense que c'est une des choses les plus inspirantes. Si tu n'es pas inspiré par une expérience globale qui soit bonne ou mauvaise, je ne sais pas par quoi tu peux être inspiré... On est passé par quelque chose de similaire avec la pandémie. Dans le monde et dans l'histoire, il y a toujours des choses qui se produisent sans que les gens ne s'en rendent compte.

Malgré la thématique plutôt triste de l'album, vous dites l'avoir enregistré dans la bienveillance. C'était essentiel ?
On est passé par plusieurs tons pour cet album. J'essaie toujours de rendre le désagréable agréable, juste en faisant ça. (Elle fait un grand sourire et lève ses deux pouces) Le sourire que procure la musique, et ma voix qui peut avoir un ton plutôt heureux, et parfois triste... Mais je sens que j'aime délivrer quelque chose qui est plutôt difficile, mais avec un son assez victorieux.

D'où la chanson "Safe Here" où vous dites vous sentir bien avec vos amis ?
C'est drôle parce que ça sonne comme une addiction à l'amour, comme si on était accro au fait d'être triste. Je ne me suis jamais dit "Je veux être triste à ce sujet" mais ça semble ne jamais me quitter. Et je me dis peut-être que c'est ma "spécialité" parce que certains m'accusent de sortir avec des gens juste pour écrire des chansons. Et alors ? (Rires) Qu'est-ce que ça peut vous faire ? Vous savez ce qui serait plus préoccupant ? C'est si je n'écris pas de chansons sur vous... Il faut pas s'inquiéter si j'écris une chanson sur vous, inquiétez-vous plutôt de l'inverse !

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En écoutant l'album, il y avait vraiment l'idée d'une dernière fois. "One Last Time" comme vous le chantez. Du style "C'est fini, mais on peut recommencer une dernière fois"...
"One Last Time" est une chanson à la fois sur mon premier amour et sur ma mère. Ce sont des personnes que j'ai perdues sur le chemin. Mais on peut pas revenir en arrière... Je sais qu'une perte physique, c'est bien pire. Mais une perte sentimentale est une mort en quelque sorte. Ça a un côté assez "mindfuck" car la personne est encore bien vivante, elle a les pieds sur Terre. Les sentiments que vous aviez l'un pour l'autre sont comme prisonniers dans un espace-temps particulier, une réalité alternative.

Une perte sentimentale est une mort en quelque sorte
Justement, une chanson comme "Rainbow" qui parle d'une rupture n'est pas traitée sur une note trop négative mais contient une note d'espoir...
Ça a été une des chansons les plus difficiles à écrire sur l'album, voire une des plus difficiles dans toute ma carrière. J'avais la mélodie en premier et je ne sais pas si je rends complètement justice à la chanson parce que j'ai l'impression que la mélodie me parle vraiment. Il y a beaucoup de choses dans cette chanson : ma relation avec mon ex-fiancée, notamment. Et bizarrement, quand j'ai écrit cette chanson, je me suis rendue compte que cette personne avait une place particulière dans mon coeur, quasiment la même que mon père, qui est décédé. Ecrire cette chanson, c'était vraiment éprouvant pour mon coeur mais je pense qu'on peut le ressentir. Et il y a de l'espoir parce qu'il y a une notion d'acceptation, de pardon, d'aimer une personne et d'être heureux à ce propos.

Le fait de mettre le titre "Goodbye" en deuxième chanson, c'est comme pour essayer d'aller ailleurs, de passer à autre chose ?
Bien sûr ! (Sourire) C'est une chose positive. Cette chanson me permet de me remonter le moral et d'essayer d'avancer. Ce n'était pas particulièrement pour dire "Au revoir ex, au revoir connasse !", j'essayais vraiment de me motiver à aller de l'avant. Car vous savez, c'est dur d'essayer de ne pas stagner, surtout durant le confinement.

Les chansons de rupture, je les ai écrites avant la rupture !
Écrire des chansons d'amour, romantiques ou de rupture, est probablement la thématique la plus universelle en musique. Comment faire pour créer des chansons différentes et qui ne soient pas "déjà entendues" ?
Je ne sais pas si je fais vraiment ça. C'est ce que vous pensez, vous me faites un compliment ? (J'acquiesce) C'est enregistré ! (Rires) C'est ce qui me fascine dans la composition en général. C'est génial qu'il y ait tellement de chansons dans le monde. Parfois, certains volent des chansons sans gène et on se dit "Wow !". Des gens sont poursuivis pour ça... Mais c'est pas incroyable que ce ne soit pas arrivé si souvent ? Bon ok, des fois il y a des dérivés, on peut dire "Ouais, c'est pas le truc le plus original"... L'amour ou les relations romantiques, dans leurs aspects, peuvent être assez similaires, c'est comme si elles avaient une empreinte, comme les chansons. Pour moi, c'est n'est pas difficile d'écrire quelque chose qui soit unique parce que je sens que nous avons chacun des expériences uniques. Quand j'écris sur l'amour, je m'attache à exprimer mes sentiments en premier et non pas à penser à ce que les gens vont penser. "The One That You Love", c'est un bon exemple de chanson que j'aime écrire. Quand j'ai écrit le titre de la chanson, je me suis dit que ça pouvait être intéressant. Je me dis : "Je veux être ça pour toi mais comment je fais car tu es une telle emmerdeuse ?".

Oui car souvent, quand ce sont des chansons de rupture, elles sont assez négatives. Chez vous, il y a toujours une note d'espoir ou la possibilité d'une dernière chance...
Tu sais pourquoi ? Parce que ces chansons-là, je les écris avant la rupture ! (Elle éclate de rire) Plot twist ! Tu dois être le plus rusé, Théau : tu écris la chanson avant de te séparer, tu ne leur dis rien, et puis au moment venu... Quand j'arrive au sommet des charts, je ne suis plus avec la personne. (Rires)

Regardez le clip "How Low Can You Go" :



Super méthode ! Parlons d'"Angels", le nouveau single de l'album. Que vouliez-vous raconter avec ce morceau ?
Cette chanson est très explicite. Pour beaucoup de raisons, j'ai l'impression d'avoir des anges autour de moi. Très certainement que l'esprit de ma mère m'entoure, je le ressens. Je pense que je suis une personne chanceuse, une "lucky person", d'où LP. (Elle sourit) J'ai conscience de cette chance. Je ne sais pas faire autre chose mais je sais que j'écris des chansons pour vivre. C'est quelque chose qui m'a vraiment aidé. Et personne ne peut vous enlever vos capacités d'écriture car ça vous est propre. C'est une chanson très explicite. Je voulais écrire une chanson sur les anges, je ne savais pas comment j'allais le faire, mais je voulais quelque chose d'aussi frontal que possible.

Et puis avec "Angels", il y a encore le côté spirituel de "Churches".
Exactement ! Comme je faisais un album qui s'appelait "Churches", je me disais "Et puis merde", ça me semblait bien approprié !

Avec "My Body", on sent un double sens. Il y a un côté sensuel mais aussi le fait que vous semblez être en train de vous accepter enfin...
En fait, c'est plutôt une chanson sur le fait que je sentais que je ne faisais pas assez l'amour. (Elle éclate de rire). Désolée ! Quand tu es en tournée, tu essaies d'être fidèle et je l'ai été ! Ce n'est pas vraiment sur le fait d'accepter mon propre corps mais si quelqu'un le voie comme ça, pourquoi pas ! Car c'est toujours un parcours, que ce soit pour moi ou les autres personnes.

Céline Dion a pris une chanson de mon catalogue
L'album se termine sur un "Poem". Que raconte-t-il et pourquoi ce choix ?
J'ai eu cette idée quelques mois avant qu'on finisse l'album. Je me suis dit : "Et si j'écrivais, si je lisais un poème avec le titre de chaque chanson de l'album qui puisse résumer les émotions et les thématiques de cet album ?". Je ne savais pas trop comment faire et puis je me suis rendue compte que je n'avais jamais vraiment entendu quelqu'un le faire. Ça doit exister quelque part mais je n'en n'ai jamais entendu parler. J'ai pensé que ce serait une idée cool et ça m'a pris cinq minutes à faire le dernier jour d'enregistrement de l'album. Je voulais que ça ait un sens assez profond.

On sait que vous écrivez beaucoup pour d'autres artistes, mais ces dernières années, vous semblez en écrire de moins en moins... Vous n'avez pas le temps ?
J'ai le temps et j'écris pour les autres, c'est juste que j'étais dans mon propre cycle d'album... Et puis les gens semblent prendre des choses dans mon catalogue donc je me suis concentrée pour écrire pour moi-même, afin de finir mon disque en attendant de voir où cela me mène. Mais j'ai toujours hâte de travailler encore avec de nouvelles personnes. Je l'ai un peu fait au printemps dernier, c'est un bon moyen d'évasion.

Vous avez écrit "Change My Mind" pour Céline Dion. C'est comment de travailler avec elle ?
C'est un exemple parfait parce qu'en fait, elle a pris une chanson de mon catalogue. C'est une chanson que j'avais gardé pour mon album. Je savais que je n'allais pas la mettre parce qu'elle ne correspondait pas à ce que je faisais. Mais elle a choisi ce titre et je sais pourquoi, parce qu'il y a cette note de dingue. (Sourire) Mais j'espère vraiment écrire avec elle un jour.

Vous dites qu'elle a pris un titre de votre catalogue, c'est pas un peu troublant pour vous qu'un artiste se serve dans vos chansons ?
Non non, ils me demandent ! Si je voulais vraiment la garder, je leur dirais non. Par exemple, si elle avait voulu prendre "Churches", déjà j'aurais giflé mon agent en lui disant "Ne donne jamais mes putains de chansons à moins que je te le dise", et fort heureusement ce n'est pas arrivé. Ce n'est pas que je n'aimais pas la chanson, mais je n'allais pas la garder pour mon disque.

Ecoutez "Everybody's Falling in Love" :



S'il y a un pays où les gens m'aiment plus que tout, c'est la France
Vous jouissez d'un joli succès en France depuis plusieurs années. Comment le vivez-vous ?
Les Français apprécient l'excentricité chez les artistes. Plus c'est bizarre, plus ils adorent. Je ne pense pas être aussi bizarre mais ils apprécient ma stature, mes points de vue. Et je le ressens et ça fait du bien. Je le dis beaucoup mais s'il y a un pays où les gens m'aiment plus que tout, c'est la France. Si quelqu'un met un flingue sur la tempe d'un autre en lui demandant quel est l'un des pays avec le plus de culture au monde, il répondrait probablement la France. Sinon, il se prend une balle dans la tête. (Rires)

Cinq ans ont passé depuis "Lost on You" : aujourd'hui, vous êtes toujours à la recherche du tube ou vous vous en fichez un peu ?
Je n'essaie pas vraiment... Quand ma chanson "Into The Wild" a commencé à bien fonctionner aux Etats-Unis, ça a eu un impact positif car ça m'a donné une crédibilité assez "indé". Je me souviens avoir pensé "Est-ce que je dois écrire un autre "Into the Wild" ? C'est ce que je dois faire ?" et puis je me suis convaincue que ce n'était pas vraiment ma vibe. Si ça avait été le cas, je n'aurais probablement pas écrit "Lost on You". Donc il ne faut pas se mettre la pression. De toute façon, qu'est-ce qu'on va faire ? Ecrire toujours la même chanson ? Je pense que "The One That You Love" a quelques éléments qui rappellent "Lost on You" mais je n'y ai vraiment pas pensé. J'essaie juste d'écrire la prochaine chanson encore plus folle !

Je suis ma plus grosse critique
Je me demandais, comment gérez-vous les critiques ?
Avec les critiques, on doit faire attention. J'ai l'impression d'avoir été assez épargnée par les critiques. Je ne dis pas qu'elles ne sont pas là, mais je choisis de ne pas y faire attention. Pour être honnête, je suis ma plus grosse critique. Mais les plus grosses critiques, ce sont celles des A&R [les divisions des labels responsables de découvrir de nouveaux artistes, ndlr] contre lesquelles on doit se battre pour promouvoir son travail et qu'ils nous aident à entrer dans le système. Ces critiques sont les plus déterminantes car ce sont les gardiens du temple. S'ils ne voient pas ce que tu as, ils ne t'écoutent pas. C'est ce qui m'est quasiment arrivée au moment de "Lost on You". J'ai été lâchée par mon label après leur avoir joué cette chanson et je leur dois de l'argent. Ça aurait été intéressant que je les rembourse mais à la place ils m'ont dit "Ouais, on n'aime pas trop ça, bye bye !". Et un an plus tard, j'ai eu un gros tube et ils étaient... (Elle fait une tête surprise) Qu'est-ce qu'on peut dire de ça ? J'ai toujours eu affaire aux critiques mais avant ça, je n'avais pas le droit d'avoir un vrai album pour rentrer dans le système... Il y a toujours des choses comme ça, mais j'aime que les gens puissent être comme ça, ça vous donne une raison de vous battre. Et une raison de leur dire "Vous êtes des putains d'idiots". (Rires)

Oui et surtout, on ne peut pas plaire à tout le monde !
Exactement ! Ma plus grande prise de conscience, c'est de me rendre compte que je continuerais toujours à écrire des chansons, peu importe ce qu'il se passe, que j'ai un gros hit ou non... Je vais pas rester assise là à attendre patiemment d'avoir une chanson ou un autre tube qui arrive tout seul.

Mylène Farmer est cool et badass !
Il y a trois ans, vous avez enregistré un duo avec Mylène Farmer sur "N'oublie pas" et travaillé sur son album "Désobéissance". Que représente-t-elle pour vous ?
C'est une personne cool et badass ! Bien qu'elle ait énormément de succès, elle garde toujours les pieds sur Terre et c'est une grosse bosseuse. Elle est vraiment cool, c'est une femme très intelligente et sophistiquée. Elle donne l'impression que tout est facile mais elle travaille dur pour y arriver ! Et je suis toujours amie avec elle !

Vous n'êtes pas venue chanter à Paris La Défense Arena lors de ses concerts, ce qui a étonné les fans. Pourquoi ?
J'ai essayé de venir mais j'étais en pleine tournée. Je crois que j'étais en concert en Russie à ce moment-là.... J'ai vraiment essayé de venir mais c'était un conflit d'agenda malheureusement !

Quand je suis venu vous voir en concert, j'ai été bluffé par vos sifflements ! Où avez-vous appris à siffler comme ça ?
Je sais pas si vous le savez mais j'ai toujours bien sifflé ! Quand j'ai sorti "Into the Wild" il y a près de 10 ans, je sifflais déjà sur scène devant le public. Et au fil des années, mes capacités à siffler se sont renforcées et améliorées. C'est drôle parce que même si je sais que je n'ai pas la plus grande voix au monde, les gens me disent toujours "Oh mon dieu, les sifflements... Wow !".
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