Coronavirus : 50 millions d'euros de pertes pour les ventes physiques en France

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Selon Les Echos, la fermeture des magasins culturels et les sorties d'albums reportées à cause du coronavirus causerait une perte de 50 millions d'euros au chiffre d'affaires des ventes physiques de disques en France.
Crédits photo : Pexels.com
La crise sanitaire du coronavirus est un véritable coup dur pour le domaine culturel. L'industrie musicale est fortement impactée en raison de la fermeture des magasins spécialisés et du report de la sortie de nombreux albums, comme ceux de Lady Gaga, Sam Smith ou Hoshi. Et cette difficile épreuve va se vérifier financièrement. Selon un « connaisseur du secteur » joint par Les Echos, « le manque à gagner va se monter à 50 millions d'euros ». Le volume des ventes physiques (CD et vinyles) pourrait ainsi chuter « de 90% à 95% sur la période ».

Ainsi, ces trois dernières semaines, le nombre d'achats de disques physiques serait passé de 146.000 à 11.000 ventes selon « un autre dirigeant du secteur ». Soit une chute de 92% ! Ce manque à gagner évoqué de 50 millions d'euros représenterait donc une perte de 16% des recettes globales, par rapport à l'année dernière. Les Echos précisent ainsi que « le chiffre d'affaires généré par les grandes enseignes et magasins spécialisés, via les ventes physiques » passerait donc de 330 millions (en 2019) à moins de 300 millions cette année.

Une industrie à l'arrêt


Une énorme baisse qui s'explique donc par la fermeture des magasins type Fnac ou Cultura, principaux points d'achat des CD et vinyles. Si les albums « sont encore à la vente » dans les grandes enseignes alimentaires (Carrefour, Leclerc), Les Echos assurent que les clients ont d'autres priorités, en ces temps de crise sanitaire, que les rayons culturels. Les disques sont également toujours disponibles sur Amazon ou les sites officiels des artistes mais leurs ventes ne sont pas majoritaires. « Et rien ne dit que le marché des ventes physiques repartira sur les mêmes bases que l'an passé dès le mois de juin… » renchérit le quotidien. Même le streaming, qui représentait 59% du marché musical français en 2019, étonne : alors que l'on s'attendait à voir les chiffres exploser, le nombre global d'écoutes sur Spotify, Deezer et consorts a légèrement baissé depuis le début du confinement.

A Lire : Coronavirus : toutes les sorties d'albums reportées

Au-delà des magasins et autres disquaires, le domaine du spectacle est également touché en plein coeur par cette crise sanitaire. Un communiqué du Syndicat des Musiques Actuelles tire la sonnette d'alarme sur un « déficit de recettes propres (...) de l’ordre de 300 millions d’euros » suite à la fermeture des salles de spectacles et à la mise en chômage technique de nombreux acteurs de l'industrie. Le SMA s'inquiète également de la reprise des activités qui pourrait créer un énorme « embouteillage » : « Il ne pourra donc pas y avoir que des reports : des annulations sont inévitables, dans un contexte d’hyper concurrence ». De nombreux festivals internationaux ont d'ores et déjà été annulés (Glastonbury, Download Festival UK, All Points East) ou reportés (Coachella, Primavera Sound). En France, les festivals Nuits Sonores de Lyon et Papillons De Nuit, prévus fin mai, ont été respectivement reportés à fin juillet et fin août. Une chose est sûre : l'année 2020 va marquer un tournant dans l'industrie.

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