Crédits photo : Affiche du concert
Ce devait être un événement pour la culture urbaine française. Celui-ci ne verra pas le jour de sitôt. Le festival "Révolution", le premier entièrement dédié au rap, n'aura pas lieu comme prévu le dimanche 22 septembre. L'événement, qui devait se tenir au Stade Jean-Bouin de Paris, a été reporté à juin 2020, les organisateurs mettant en avant des raisons «
logistiques et stratégiques ». Mais le festival a bataillé de longues semaines pour la bonne tenue de l'événement. En effet, une association de riverains du Stade a tenté de faire annuler le concert géant, qui devait réunir IAM, Kaaris, Black M,
Disiz la Peste, Kalash Criminel, Fianso, Médine, Alonzo, RK, Oxmo Puccino, Sianna et Chily. Dans un communiqué expliquant le report de cette "Révolution", HIYA!, le collectif et média culturel derrière le festival, explique qu'il est «
compliqué d'organiser de manière indépendante un festival de grande envergue qui célèbre les cultures urbaines » : «
Nous avons été pris entre les pressions d'une grande partie de la population et le soutien et la compréhension d'une autre, heureusement plus grande. Mais, pour une production comme la nôtre, le mail était fait ».
"Cest dans la rue que commencent les révolutions"
«
Cette assignation (...) nous a ralenti considérablement et ne nous a permis de prendre le risque de payer en temps et en heure nos prestataires » peut-on lire ensuite dans le communiqué. Qu'à cela ne tienne, les organisateurs donnent au rendez-vous au public au même endroit l'été prochain. Les billets restent toujours mais on ne sait pas si la programmation restera similaire. Chacun des artistes programmé avait le droit à 45 minutes de concert, histoire que tout le monde soit à égalité. Entre chaque set, DJs, beatboxeurs et danseurs devaient investir la scène tandis qu'une immense fresque murale prévoyait d'être réalisée en direct par des grapheurs.
Dans un
manifeste, le festival mettait en avant ce côté révolutionnaire, affirmant que la rue reste un endroit de liberté : «
Nous vivons dans une société en morceaux, éclatée, fragmentée, faute dune langue et despaces communs. Comme si on sétait laissé voler notre monde. Mais dans les villes, il y a un lieu qui nous appartient encore : la rue. La rue nexclut personne. La rue mélange, brasse, accélère, résiste. La vie pulse dans la rue comme le sang dans les veines. Cest dans la rue que commencent les révolutions. Que les peuples se soulèvent. Que des langages nouveaux sinventent par la collision des énergies contraires dont elle se fait le foyer ».