Jérémy Frerot en concert à la Cigale : vague à l'âme, odyssée poétique et invités surprise

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Hier soir, Jérémy Frerot donnait le dernier concert de sa première tournée solo à la Cigale à Paris. Avec élégance et chaleur, le chanteur a présenté son premier album "Matriochka" entouré de plusieurs invités de marque dont Florian, son ancien acolyte de Fréro Delavega. On y était, on vous raconte !
Crédits photo : Bestimage
Dès que la salle est plongée dans le noir, le voyage commence en Russie au son de... "Kalinka" des Choeurs de l'Armée Rouge. Choix étonnant mais finalement symbolique : l'album solo de Jérémy Frerot, le premier depuis la séparation du groupe Fréro Delavega dont il était la moitié, s'intitule "Matriochka", du nom de ces poupées russes qu'on trouve sur les étalages des marchés de Moscou. "L'homme nouveau" se présente ensuite en retrait d'une scène en triangle, derrière les deux musiciens qui l'accompagnent : Romain Joutard et Julien Grenier, les réalisateurs de cet opus aux arrangements brumeux et délicats, très différents de ce qu'on aurait pu finalement attendre d'un chanteur qui a fait danser les foules avec des tubes solaires durant trois ans. Cette mue est autant artistique que personnelle. En saluant le public venu l'applaudir, Jérémy Frerot ne feint ni sa fierté ni son émotion : « Bonsoir Paris ! Si y'a trois ans on m'avait dit que je dirais ça tout seul... et ça, c'est grâce à vous. Ce soir, vous serez mon équipage ».

Le grand plongeon


L'entame du concert, présenté comme une traversée de l'océan, se fait en douceur avec "Ouvre cette poupée". La mélodie, froide et élégante comme de la musique nordique, est superbement mise en relief par un jeu de lumières blanc et bleuté matérialisant des formes géométriques, qui semblent presque danser sur le visage de Jérémy Frérot. Très impliqué sur son interprétation, l'artiste de 28 ans transmet des ondes émotionnelles qui se propagent dans le public : sans son acolyte, il semble avoir canalisé sa fougue pour gagner en maîtrise et en assurance, lui qui doit désormais habiter l'espace de lui-même. Le show, équilibré, fait la part belle à la poésie : Jérémy Frerot déclamera à trois reprises les vers d'un très beau texte signé Laurent De Rechef qui fait écho à sa propre histoire. « Cette année de solitude, j'ai appris à me cultiver, ce que je n'avais pas fait depuis 28 ans. J'ai appris à parler, avec vous, et j'ai réussi à comprendre qu'un homme peut être fragile. J'ai réussi à parler d'amour » explique-t-il avant de déclarer sa flamme à sa compagne, l'ex-nageuse Laure Manaudou, à travers le bien-nommé "Plonge". Parsemé de jolis moments, le spectacle revêt aussi une dimension intime lorsque Jérémy Frérot invite sur scène les collaborateurs qui l'ont aidé à franchir cette nouvelle étape. Avec Laurent Lamarca, indissociable de son chapeau, ils reprennent à l'unisson "Le coeur éléphant" que celui-ci a écrit pour Fréro Delavega. En compagnie de Ben Mazué, c'est le magnifique "Avant le jour" qui résonne dans une salle religieusement silencieuse.

INTERVIEW - Jérémy Frerot se confie sur ses débuts : "Je n'ai jamais songé à arrêter"

Pour autant, Jérémy Frerot n'a pas totalement perdu ses habitudes du temps où les concerts de Fréro Delavega se transformaient en grands rassemblements populaires. Sur "Revoir", les spectateurs sont incités à se lever de leurs sièges pour taper des mains et reprendre à tue-tête le refrain. Quand vient le temps du fédérateur "Tu donnes", Jérémy Frerot donne de sa personne pour faire remuer du bassin les récalcitrants : sautant dans le public, le chanteur grimpe sur les fauteuils rouges pour apprendre à chacun un pas de danse de son cru. Il fait le « zouave » comme il le dit, et son énergie est diablement communicative. Lorsqu'il présente les techniciens l'ayant aidé à monter sa tournée, des mariachis débarquent pour célébrer l'anniversaire de l'un d'entre eux dans une pluie de confettis. Surréaliste, mais ambiance garantie !

La reformation de Fréro Delavega


Généreux, Jérémy Frérot garde le meilleur pour la fin. Seul avec sa guitare pour le rappel, le musicien est d'humeur nostalgique lorsqu'il commence les premières notes du "Chant des sirènes", le tube de Fréro Delavega. Le public, qui connait les paroles par coeur, a alors la surprise de voir arriver sur scène... Florian ! « Vous avez vu, on en a repêché un » lance Jérémy dans un sourire. Sincèrement heureux d'être réunis, les deux comparses interprètent leur morceau puis prolongent le moment en reprenant à la dérobée "Mon petit pays". « Il faut dire merci à Flo, c'est lui qui a fait le déplacement » révèle Jérémy, sous des applaudissements nourris. Une belle surprise qui a laissé des étoiles dans les yeux des fans... Mais qu'on ne s'y trompe pas : incarnant ses chansons avec justesse, Jérémy Frerot a prouvé ce soir qu'il n'avait besoin de personne pour être un artiste à part entière.


Toute l'actualité de Jérémy Frérot sur sa page Facebook officielle !

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