Le streaming payant rapporte plus que les ventes de disques en France, une première

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Une récente étude du SNEP démontre que pour la première fois, les revenus liés au streaming payant sont plus importants que la vente de disques physiques. Malgré cette hégémonie de Spotify, Deezer et consorts, le marché du disque vinyle ne s'est jamais aussi bien porté.
Crédits photo : Montage Pure Charts
Vous êtes en permanence branchés à votre compte Spotify ou Deezer afin d'écouter en boucle les titres de vos artistes préférés ou pour faire des découvertes musicales ? Sachez que vous êtes loin d'être seuls. Selon le récent bilan du marché musical français du premier semestre 2018 dressé par le SNEP (Société nationale de l'édition phonographique), le streaming payant (comprenez la totalité des écoutes provenant de comptes à abonnement) est désormais plus lucratif que les ventes physiques de disques. C'est une première ! Ainsi, le marché numérique représente 62,7% des revenus totaux, dont 55,7% liés au streaming payant qui a généré 110 millions d'euros et 7% pour le téléchargement. Au contraire, on peut observer une baisse du côté physique (CD + physique) avec "seulement" 90 millions d'euros de revenus (37,3%), soit une baisse de 12,9% en un an.

Ainsi, l'écoute numérique est devenue la principale force de l'industrie musicale de 2018 : plus d'un milliard d'écoutes sont recensées chaque semaine, soit le double des chiffres relevés en 2016. Le chiffre s'élève à 27 milliards de streams audio sur ces six premiers mois de l'année ! Cette prédominance du streaming se ressent dans les ventes de disques : sur les 20 meilleures ventes d'albums au premier semestre 2018, 19 sont français et 16 sont des rappeurs qui profitent énormément de l’engouement des jeunes pour lesdites plateformes. Un bon chiffre qui profite à la l'industrie française, puisque dans le reste du classement, on retrouve 148 productions françaises parmi les 200 meilleures ventes d’albums du 1er semestre 2018.

Crédits photo : SNEP

Le vinyle résiste


Si l'énorme mainmise de l'écoute numérique pourrait faire peur à certains, les ventes physiques n'ont pourtant pas à rougir. Malgré ces seuls 37,3% de revenus, on note l'explosion du marché du vinyle, qui représente un quart des revenus physiques. Preuve de la bonne tenue des 33 et 45 tours qui doublent pratiquement leur part de marché (12% l'année dernière) : 3,15 millions de vinyles ont été vendus en 2017 (les grands gagnants s'appelant Nirvana ou Amy Winehouse), et le chiffre devrait être largement supérieur pour cette année.

Si la santé du marché physique peut sembler fébrile, il faudra attendre le bilan de la deuxième moitié de l'année pour avoir une vision complète de la situation. En général, les ventes physiques réalisent leurs meilleurs scores en fin d'année, boostées par les fêtes. Dans les prochains mois, la multiplication des grosses sorties devrait permettre au chiffre global physique de retrouver des couleurs grâce aux nouveaux albums de Mylène Farmer ("Désobéissance"), Johnny Hallyday ("Mon pays c'est l'amour") ou Muse ("Simulation Theory").

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