Raphaël, Fergie, The Killers : 3 albums au banc d'essai

Pure Charts passe en revue trois sorties d'albums du moment pour un débrief en quelques lignes. Au programme : Raphaël nous fait vibrer sur "Anticyclone", Fergie tente de ranimer la flamme avec "Double Dutchess", The Killers promet du "Wonderful Wonderful". Critiques !
Crédits photo : Montage Pure Charts

Raphaël | "Anticyclone"


Comme un ouragan. Après deux albums moins ouverts au grand public, Raphaël a repris sa plume pour examiner ses tempêtes intérieures. Sur "Anticyclone", le chanteur s'est entouré de Gaëtan Roussel et à la surprise générale leurs univers s'entrechoquent en se respectant, en s'apportant le meilleur. Sans mauvais jeu de mots, le disque, imprégné de ses voyages, regorge de titres tempétueux, élégamment produits sans surenchère, où le timbre délicat de Raphaël s'oppose en contradiction. A l'instar du premier single "L'année la plus chaude de tous les temps" et sa conscience écolo. Sa voix se serre sur "Fièvres d'Asie", avec sa compagne Mélanie Thierry ils se la jouent Gainsbourg/Birkin sur "La question est why", il parle de la mort avec originalité sur "Quel genre d'ami ferait ça" enveloppé d'une voix de cantatrice, évoque la quête de la fièvre en pleine crise de la quarantaine et fait écho aux attentats sur l'intense "Paris est une fête", et touche d'emblée avec "Retourner à la mer". Tout au long de ses 11 titres intimes, Raphaël se raconte sur des textes très écrits, souvent mystérieux mais pas déconcertants, avec une authenticité brute. En bonus, le chanteur n'a pas fait l'impasse sur les singles potentiels comme le prouvent "Je ne pense plus voyager", "Paris est une fête" ou "Les gens", le tube bondissant de l'album. Un très bon cru. JG

Ça ressemble à l'album de la réconciliation
A écouter : le percutant "Paris est une fête", "Les gens", "Fièvres d'Asie"
A zapper : "La lune", plus fade




Fergie | "Double Dutchess"


Double déception. Onze ans après le carton de "The Dutchess", Fergie revient enfin en solo. Coincée dans le passé sans trouver sa personnalité musicale, la chanteuse des Black Eyed Peas enchaîne les singles depuis 2014 pour tenter de retrouver le sommet des charts. Malheureusement, avec "Double Dutchess", l'artiste confirme que la flamme s'est éteinte. Pourtant, comme à la belle époque de "Fergalicious" ou "Clumsy", Fergie s'entoure de son acolyte will.i.am, moins inspiré lui aussi. Elle tombe souvent dans un hip-hop facile et sans saveur comme sur l'opportuniste "M.I.L.F. $" et le décevant "You Already Know" avec Nicki Minaj, alors que la proposition de "Hungry" feat. Rick Ross reste intéressante. Ses essais pop, reggae ou électro, incohérents, relèvent parfois le niveau ("A Little Work", "Life Goes On", "Love Is Blind", "Just Like You") mais ne parviennent pas à sauver l'album. Il manque l'étincelle. Heureusement, la voix de Fergie reste son atout principal comme sur le cri du coeur "Love Is Pain" ou le superbe "Save It Til Morning" avec son beat acoustique et ses paroles remplies d'espoir. Un style plus sobre et authentique qui lui va à ravir. JG

Ça ressemble à un manque d'inspiration
A écouter : "Save It Til Morning", un tube potentiel, "Life Goes On"
A zapper : "Enchanté (Carine)", efficace mais facile, "M.I.L.F. $", "Tension" un peu daté (et on croirait entendre Britney)





The Killers | "Wonderful Wonderful"


Hot Mess. Difficile pour The Killers de maintenir le bateau à flots. Au bord de la rupture après la déception ''Battle Born'' (un échec, de leur propre aveu), avec deux membres fondateurs en moins sur leur prochaine tournée et un quatrième absent des photos du livret de ce cinquième opus, c'est peu de dire que le groupe américain traverse des périodes de tension. D'après Brandon Flowers, la bande a même eu droit à des séances de thérapie collective. Alors inévitablement, le renouveau tant attendu n'est pas au rendez-vous. "Wonderful Wonderful'' ne sera pas le ''Hot Fuss'' de demain. Mais il assure le service pour les fans fidèles en appliquant une recette efficace. A travers l'impétueux et excellent premier single ''The Man'', The Killers continue d'affirmer son goût pour les gros refrains tout en offrant au chanteur l'opportunité de moduler sa voix de caméléon. Désirant proposer un album ''plus mature'', le quatuor étrille Donald Trump dans "Run For Cover" avant d'aborder une histoire personnelle avec ''Rut'' et la ballade atmosphérique ''Some Kind of Love'' : l'enfance douloureuse de Tana, l'épouse de Brandon Flowers atteinte de stress post-traumatique. Mais l'une comme l'autre peinent à passionner. Musicalement, ce sont les synthétiseurs et claviers 80's de ''Out Of My Mind'' qui donnent un second souffle à un projet s'achevant assez curieusement sur une chanson baptisée ''Have All The Songs Been Written ?''. En regardant dans le passé au lieu de se projeter vers l'avenir, The Killers répond peut-être de lui même à la question... YR

Ça ressemble à une tentative de raviver la flamme
A écouter : 'The Man'', le vivifiant ''Out Of My Mind'', ''Tyson vs. Douglas''
A zapper : ''Wonderful Wonderful'' et sa production désastreuse, ''The Calling'' et ''Rut'', assez insipide


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