Laurent Voulzy, BB Brunes, Mademoiselle K : 3 albums au banc d'essai

Crédits photo : Rogério Van Krüger

Laurent Voulzy | "Belem"

Samba de Janeiro. Après son album en duo avec Alain Souchon, Laurent Voulzy a enfin pris le temps de poser un pied à Rio de Janeiro. Passionné par la samba depuis son adolescence, l'artiste retrouve sa jeunesse sur "Belem" à travers deux titres écrits quand il avait 17 ans : "Timides" et "Quand le soleil se couche". La candeur des paroles, les accords de guitare, la mélancolie innée de Voulzy, les va-et-vient de la mer, le chant des oiseaux... Tout est réunit pour nous faire voyager avec ses dix titres sous forme de carte postale. "Spirit of Samba", le "Rockcollection" des standards de samba, s'étale sur trois pistes, et Alain Souchon confirme son talent sur plusieurs textes inspirés, dont "Minha Song For You". Seul bémol : l'ensemble manque un peu de rythme et de fièvre... Un album sans prétention, idéal pour se croire encore un peu en vacances. JG

BB Brunes | "Puzzle"

Mise en pièces. Pour son comeback, BB Brunes a voulu satisfaire tout le monde : les fans de la première heure qui avaient craqué pour leur son garage rock et ceux qui ont succombé à leur virage pop sur "Long courrier". L'album "Puzzle" porte donc bien son nom. On retrouve les guitares et l'énergie débordante de leurs débuts ("Bora Bora", "Puzzle" très Téléphone, "Midi Minuit"...) mais heureusement la synth-pop 80's qui va si bien à la bande d'Adrien Gallo prime. Jouant avec les mots et les faisant sonner comme personne, les BB Brunes - éternels ados - excellent sur des pépites pop radiophoniques et rétro particulièrement savoureuses, de "Pyromane" à "Eclair Eclair" en passant par "Troisième type", "Midi Minuit" ou "Origami". Jamais frileux quand il s'agit d'explorer de nouveaux horizons, Adrien Gallo ose même se prendre pour Christophe sur les excellents "Terrain vague" et "Celesta". La relève est assurée ! JG

Mademoiselle K | "Sous les brûlures l'incandescence intacte"

Feu sans artifice. Deux ans après l'épopée anglaise "Hungry Dirty Baby", Mademoiselle K a fait appel aux internautes pour financer son cinquième album. Dans "Sous les brûlures l'incandescence intacte", la douleur côtoie l'allégresse, la solitude la solidarité, la tristesse l'espoir, la colère l'amour. Car derrière le tempérament rock affirmé de la chanteuse se cache un coeur brisé par une rupture dont les séquelles se font entendre à chaque seconde. Nous voilà face à une oeuvre intimement thérapeutique, où l'artiste expose ses failles et crie sa douleur pour mieux panser ses blessures. « C'est fini mais je veux pas te détester, je crois que j'ai compris que tu ne pouvais plus m'aimer » susurre-t-elle à vif dans "On s'est laissé", avant de lâcher les vannes sur l'acoustique "J'ai pleuré". Alors, comment faire pour "Pour aller mieux" ? C'est en donnant la parole à son public que Mademoiselle K trouve du réconfort. Et reprend du poil de la bête pour un dernier tiers électrique, crasseux et flamboyant, où l'énergie brute ("Hypnotisés par la lumière") se mêle à une élégante douceur ("We're Kissing Baïe Baïe"). Une magnifique façon de clore ce chapitre, 100% authentique. YR