Peter Peter, Sampha, MUNA : 3 albums au banc d'essai

Cette semaine, Pure Charts passe à nouveau en revue trois albums incontournables du moment pour un débrief en quelques lignes. Au programme : Peter Peter revient en mode "Noir Eden", Sampha fait les présentations sur "Process" et MUNA brille sur "About U". Critiques !
Crédits photo : Montage Pure Charts / DR

Peter Peter | "Noir Eden"


Paradis blanc. Venu des terres canadiennes, Peter Peter avait saisi à froid les coeurs sensibles en 2014 avec "Une version améliorée de la tristesse", un premier album témoignant d'une belle sensiblerie artistique. Pile au milieu de l'hiver, l'auteur-compositeur-interprète est de retour avec un deuxième opus tout aussi délicat : "Noir Eden". Son ingrédient secret ? L'alchimie parfaite entre ses productions résolument eighties, s'inscrivant dans une certaine tradition de la pop made in France, et sa voix de miel, douce comme du coton, capable de nous réchauffer quand bien même ses textes ruissellent de mélancolie. Ainsi, ceux qui étaient tombés amoureux de son univers seront à nouveau bercés à l'écoute de ''Noir Eden'', des claviers presque gothiques du titre ''Orchidée'' ou ''Pâle cristal bleu'', une proposition acoustique d'une simplicité désarmante. Mais à l'image de la piste à tiroirs qui ouvre l'album, ''Bien réel'', Peter Peter s'engouffre volontiers dans des territoires plus électroniques. Les corps se réchauffent au son des beats dansants de ''Venus'' tandis que ''Little Shangri-La'' se démarque par des effusions rock plus prononcées. Quant à la chanson "Loving Game'', elle est semblable à son clip : kitsch et savoureux ! On n'y résiste pas. YR

Ça ressemble à une odyssée sombre et lumineuse dans la pop 80's
A écouter : L'évident ''Nosferatu'', ''Bien réel'', ''Venus'', ''Orchidée'', ''Loving Game'', l'obsédant ''Allégresse''
A zapper : ''Damien'' manque de substance




Sampha | "Process"


Voyage onirique. On ne va pas se mentir, Frank Ocean nous a un peu laissé sur notre faim avec son dernier album ''Blonde'', qui comptait davantage de guests que de moments de bravoure. Heureusement, Sampha prend la relève dans le club restreint des rappeurs/chanteurs émotifs. Précédé d'une critique unanimement élogieuse, l'artiste britannique sort un premier album pétrifiant de beauté intitulé ''Process''. Le processus en question, c'est la transition d'un rookie ayant fait ses armes avec Jessie Ware, Drake, Kanye West, Solange ou SBTRKT, et qui a enfin la liberté d'exprimer son art en son propre nom. 10 pistes, pas plus, pas moins, c'est amplement suffisant pour se laisser envoûter par cet album éminemment personnel, qu'il décrit comme la mémoire de ses émotions. Sa voix, éthérée et profonde, est ce qui frappe en premier chez Sampha, dès l'introductif et très beau ''Plastic 100°''. Puis on découvre la justesse de compositions électroniques où le piano tient une place centrale sinon essentielle. C'est lui qui confère une intensité narrative à chacun des morceaux, y compris sur le dansant ''Blood on Me'' ou le très soul ''Timmy's Prayer''. Sampha dédie carrément une chanson, ''No One Knows Me (Like My Piano)'' à son instrument de prédilection. Une ballade particulièrement sublime, à l'image de ce premier disque. YR

Ça ressemble à la version black music du dernier James Blake
A écouter : ''Blood On Me'', ''Incomplete Kisses'', l'urbain ''Under'', les ballades ''No One Knows Me (Like My Piano)'' et ''Take Me Inside''
A zapper : "Kora Sings", trop expérimental




MUNA | "About U"


A trois, c'est mieux. L'an dernier, on vous présentait l'univers de MUNA après avoir été séduits par l'EP "Loudspeaker" des trois artistes originaires de Los Angeles. Après ces débuts prometteurs, Katie, Naomi et Josette confirment largement leur talent sur ce premier album "About U", dont elles signent la totalité des textes et qu'elles co-produisent avec l'aide de Dan Grech-Marguera (Dragonette, Lana Del Rey...). Comment ne pas avoir envie de se défouler sur le dancefloor ou de courir au ralenti comme dans les comédies romantiques à l'écoute de l'exaltante pop californienne du trio ? Comme le laissaient présager les excellents titres présents sur l'EP ("So Special", "Winterbreak"...), MUNA, dans les pas de Haim et Tegan and Sara, a un savoir-faire particulier pour les hymnes synth-pop 80's tour à tour remplis d'espoir, d'amour LGBT ("I Know A Place") et de nostalgie ("Around U"). Parfait pour relever la tête et affronter l'année avec ardeur. JG

Ça ressemble à l'album coup de coeur de ce début 2017
A écouter : l'imparable "Loudspeaker", "I Know A Place", l'hypnotique "Crying on the Bathroom Floor", le tube "End of Desire", "Everything"...
A zapper : "After", moins vibrante


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