Les 10 clips de l'année 2016 : Coldplay, Jain, Sia, Beyoncé...

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
2016 s'achève et avec elle une année riche en sensations musicales. Sia, Julien Doré, Coldplay, Beyoncé, David Bowie : dix clips nous ont particulièrement marqué les esprits. Rétrospective avec la sélection Pure Charts !
Crédits photo : Montage Pure Charts / YouTube

Sia | "The Greatest"




Personne n'a oublié ce qu'il s'est passé le 12 juin 2016. La discothèque gay The Pulse, située à Orlando en Floride, a été le théâtre de la plus meurtrière fusillade homophobe perpétrée dans l'histoire américaine. 49 personnes ont été abattues sous les balles du terroriste, affilié à l'organisation terroriste Daesh. Un crime effroyable qui a provoqué une onde de choc dans le monde entier. Particulièrement ébranlée par le drame, Sia a souhaité honorer la mémoire des victimes avec "The Greatest", qui repose sur la performance bluffante de sa danseuse fétiche Maddie Ziegler. Comme dans le clip de "Chandelier", la jeune artiste de 14 ans se donne corps et âme sur une chorégraphie de danse contemporaine forte en émotion. Les références au massacre d'Orlando sont subtiles mais percutantes : les impacts de balles qui percent les murs, la peinture blanche qui gicle comme du sang, les larmes couleur arc-en-ciel de la jeune Maddie... Surtout, la danseuse évolue dans un décor délabré en compagnie de 48 autres enfants, portant le nombre total de figurants à 49. Impossible de ne pas frissonner en les voyant tous s'effondrer brusquement dans les dernières secondes de la vidéo...

David Bowie | "Lazarus"




C'est l'ultime testament du maître Bowie. Trois jours avant sa mort, l'icône britannique, qui se savait mourant, préparait déjà ses fans à l'inéluctable en dévoilant le clip prémonitoire de "Lazarus", tiré de son dernier album "Blackstar". « Look up here, I'm in heaven » annonce-t-il dès la première phase, tandis qu'on le voit alité dans un lit d'hôpital, les yeux bandés, le corps glissé sous une couverture, en proie à d'étranges hallucinations. Forcément, quand l'interprète de "Space Oddity" a été emporté d'un cancer, nombreux ont été les fans à déceler à travers cette vidéo mystérieuse des adieux. Ce que son producteur Tony Visconti a confirmé au lendemain de sa disparition : « Sa mort n'aura pas été différente de sa vie - une oeuvre d'art ». Les légendes ne meurent jamais...

Beyoncé | "Formation"




Beyoncé ne fait décidément rien comme les autres. Après un album surprise accompagné de 17 clips en 2013, la superstar américaine a imaginé un court-métrage léché pour dévoiler son sixième opus "Lemonade". Un album plus personnel et incisif qu'à l'accoutumée, puisque la chanteuse y évoque ouvertement sa vie de famille, le racisme et les bavures policières qui déchirent les États-Unis. La veille de sa performance très politique au Super Bowl en guest de Coldplay, Beyoncé a dévoilé le clip coup-de-poing de "Formation" pour illustrer ce nouveau ton engagé. Rendant hommage à ses racines afro encore deux chorégraphies endiablées, l'artiste, les cheveux tressés, fait résonner sa voix dans le décor apocalyptique d'une Nouvelle-Orléans encore ravagée par la passage de l'ouragan Katrina, juchée sur une voiture de police qui finit noyée par les flots. Difficile de faire plus explicite...

Julien Doré | "Le Lac"




Retour gagnant pour Julien Doré ! Dans la peau d'un crooner romantique, le chanteur a su conquérir le coeur des Français avec son nouvel album "&", porté par le tube "Le Lac". S'inscrivant dans la lignée directe de "Paris-Seychelles", cette jolie ballade à la guitare est devenue une ode à l'évasion à travers son clip bucolique, servi par une très belle lumière. Julien Doré, grimpée sur une mobylette, nous faire découvrir les mille et une splendeurs de la nature sauvage, entre montagnes enneigées, dunes de sable fin et rivages au soleil couchant, nous emmenant à la rencontre d'oiseaux, d'un loup... et de Pamela Anderson. L'ex-naïade de la série "Alerte à Malibu" incarne la figure amoureuse du chanteur, qui finit par se blottir dans ses bras à la fin de son voyage, qui s'achève au bord d'un lac. Splendide !

M.I.A. | "Borders"




D'origine tamoule, la rappeuse britannique M.I.A. a souhaité secouer les consciences et sensibiliser le grand public sur le sort des réfugiés avec son clip choc "Borders". On y suit la misère du quotidien des hommes, des femmes et des enfants qui fuient la guerre pour tenter de survivre. Franchir les barbelés, s'entasser sur des bateaux de fortune, s'échouer sur la plage... A travers des images marquantes, M.I.A. nous rappelle que les migrants sont avant tout en quête d'une vie meilleure quand ils quittent les frontières de leurs pays d'origine. Un message salutaire dans un monde de plus en plus replié sur soi-même, qui lui a valu quelques ennuies avec... le PSG. Le club parisien n'a que très peu accepté de voir l'artiste porter un maillot à l'effigie de son équipe flanqué d'un faux sponsor : Fly Emirates, compagnie aérienne basée à Dubaï, y est remplacé par... Fly Pirates. Oups !

Jain | "Makeba"




Il a mis du temps à sortir mais l'attente en valait la peine ! Révélation de la chanson française, Jain a, du haut de ses 24 ans, des idées bien précises pour sa musique. Après l'étonnant clip de son tube "Come", truffé d'illusions d'optiques et de perspectives impossibles, la chanteuse rend avec "Makeba" un hommage inspiré à Miriam Makeba, alias Mama Africa, dont les chansons ont émaillé son enfance, faite de voyages. Là encore, Jain a pris soin de proposer une vidéo léchée, solaire et truffée d'énergie célébrant la vie grouillante qui anime toute l'Afrique du Sud, dont était originaire Miriam Makeba. Stop-motion, gravité inversée, références aux peintres surréalistes, effets spéciaux... Tout est pensé pour nous en mettre plein la vue et les oreilles. Une cure de bonne humeur !

Kanye West | "Famous"




On l'aime ou on le déteste, mais impossible de nier le don que possède Kanye West à faire parler de lui. Histoire d'assurer la promotion de son dernier album "The Life of Pablo", le rappeur américain est parvenu à mettre au mois de juin Taylor Swift, Donald Trump, Chris Brown, Anna Wintour, Caitlyn Jenner, George W. Bush, Kim Kadashian et Rihanna nus dans son lit. Comment ? En imaginant une orgie sexuelle qui se terminerait paisiblement dans les bras de Morphée dans une vidéo au parfum de scandale. Plus arty qu'il n'y paraît, le clip de "Famous" puise son inspiration dans le travail de l'artiste contemporain Matthew Barney et du peintre Vincent Desiderio. Il s'agit plus précisément d'une réinterprétation de l'oeuvre "Sleep" de ce dernier, où sont alignés sous la couette des hommes et des femmes dévêtus. Mais comment s'est débrouillé Kanye ? Il a tout simplement utilisé... des mannequins en latex. Forcément, c'est déjà culte.

Anohni | "Drone Bomb Me"




Artiste transgenre révélé avec le groupe Antony and the Johnsons, Antony Hegarty est devenu Anohni pour son premier album "Hopelessness", paru en mars. Une oeuvre poétique, viscérale et bouleversante, entre dreampop et musiques électroniques, qui a permis à la chanteuse britannique de récolter une nomination pour le prestigieux prix Mercury. Touchée en plein coeur par son univers unique, l'ancien top model Naomi Campbell a accepté d'être la Muse de son clip "Drone Bomb Me". Un titre au message politique fort racontant la mort d'une famille afghane sous le feu d'un drone militaire américain. Dans des tableaux à la beauté sombre, Naomi Campbell incarne donc un sergent de l'armée en proie à de terribles remords, symbolisés par les larmes qui s'écoulent lentement sur ses joues... Tout simplement sublime.

The Weeknd | "False Alarm"




Le troisième album de The Weeknd porte bien son nom. En l'espace de deux ans, le chanteur est effectivement devenu un "Starboy" qui caracole en tête des ventes un peu partout sur la planète. Alors que le premier single éponyme, en duo avec Daft Punk, a connu un succès foudroyant, l'artiste canadien a enclenché la deuxième en dévoilant mi-octobre "False Alarm", un morceau beaucoup plus frénétique à base de grosses percussions. Et pour marquer les esprits, The Weeknd a eu l'idée de tourner une vidéo coup-de-poing mettant en scène... un braquage qui vire au cauchemar, digne de GTA. A travers les yeux d'un assaillant, on découvre le déroulé ultra-violent du casse, bientôt transformé en fusillade et course-poursuite avec la police. D'une précision et d'une intensité folles, la vidéo fait couler un véritable bain de sang. Et se paye en prime un joli twist final !

Coldplay | "Hymn For The Weeknd"




Sur le plan visuel, l'incroyable vidéo en trompe l'oeil de "Up&Up" aurait mérité de figurer dans ce classement. Mais celle du hit "Hymn For The Weeknd" déborde d'une telle énergie, irradie d'une telle beauté qu'il est difficile de passer outre. Tournée à Bombay en Inde, elle met à l'honneur les trésors de la cité indienne et recrée l'ambiance de la Holi, une fête traditionnelle hindoue célèbre pour ses jets de poudre de toutes les couleurs. Beyoncé, qui mêle sa voix à celle de Chris Martin sur le refrain, incarne une star de Bollywood qui fait battre le coeur du chanteur lorsqu'il découvre ses films dans un cinéma local. Grouillant de vie et d'ondes positives, l'épopée s'achève dans un feu d'artifice sur les bords de l'océan Indien. Le dépaysement est total !

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