M.I.A, Bastille et Izzy Bizu : 3 albums au banc d'essai

Chaque semaine, Pure Charts passe en revue trois albums incontournables du moment pour un débrief en quelques lignes. Au programme : M.I.A refait les présentations avec "AIM", Bastille présente son "Wild World" et Izzy Bizu enchante avec "A Moment of Madness". Verdict !
Crédits photo : Montage Pure Charts / DR

M.I.A | "AIM"


Fire Fire. Après quatre premiers albums, sur lesquels la rappeuse britannique a installé un univers propre et un tempérament explosif, M.I.A reprend le pouvoir sur "AIM". Comme si elle avait besoin de prouver à nouveau son talent, l'artiste volcanique a voulu pousser plus loin le curseur, surtout niveau productions. Elle a donc fait appel aux pointures du moment, Skrillex, Diplo, Blaqstarr, Richard X ou Polow da Don, sur une collection de titres bouillonnants, parfois cacophoniques, où les beats électro-hip-hop, souvent Bollywood et même pop, percutent sa rage nonchalante. Toujours engagée et loin d'être assagie, la rappeuse pose son regard incisif sur notre société en y dénonçant ses dérives avec justesse ("Borders"), et lève le poing pour défendre le féminisme ("Go Off"), non sans tomber dans l'ego trip. Parfois pour le meilleur ("A.M.P. (All My People)"). L'alchimie qui s'opère globalement entre son flow percutant et des productions puissantes font de "AIM" un album OVNI, riche, bourré de références, de samples et d'idées. Peut-être un peu trop. Sauf quand M.I.A se complaît dans une posture caricaturale et assure le service minimum ("Jump In", "Ali R u Ok ?"...). JG

Ça ressemble à un voyage chaotique mais passionnant en terre inconnue
A écouter : "Visa", "Survivor", "Freedun" dont Zayn assure les choeurs, "Foreign Friend", "Finally", un peu facile mais radio-friendly
A zapper : "Fly Pirate", agaçante, "Bird Song", inaboutie




Bastille | "Wild World"


(R)évolution. En un album et une poignée de tubes indie pop à retardement ("Pompeii", "Of The Night"...), Bastille a pris d'assaut les charts européens et américains. Un électrochoc pour Dan Smith et ses acolytes, passés de leurs chambres post-ado aux plus gros festivals du monde sans vraiment s'en rendre compte. Avec ce nouveau statut, on aurait pu craindre un deuxième album gangrené par la pression, tétanisé par l'ampleur de la tâche à accomplir et finalement à côté de la plaque. Mais Bastille évite le piège en conservant sa dimension "bande de potes", tout en insufflant une essence rock à ses compositions (cf notre interview). Et oui, entre temps, Dan a appris à jouer de la guitare et les riffs s'invitent donc généreusement sur "Warmth", le volcanique "Blame" ou, de manière plus surprenante, sur le superbe et bluesy "Two Evils". Même si on frôle parfois le punk régressif à la Sum 41 ("Campus"), Bastille garde son authenticité : les titres, instantanés et parfois entrechoqués de dialogues de cinéma, bouillonnent de synthés, de cordes, de percussions et de coolitude. C'est tout ce qu'on demandait ! YR

Ça ressemble à une suite logique aux accents plus rock
A écouter : l'excellent "Good Grief", "Blame", l'intimiste "Two Evils", "Winter of Our Youth", "Warmth", "Way Beyond" et sa touche gospel
A zapper : "Power", "Anchor" et "Lethargy", trop génériques, "Campus"





Izzy Bizu | "A Moment of Madness"


Sweetness. Dès la première piste "Diamond", on est happé par la beauté abyssale de la voix d'Izzy Bizu. Du haut de ses 22 ans, la chanteuse londonienne sait faire onduler son timbre suave, gorgé de soleil, comme personne. C'est criant de vérité sur le bijou pop "White Tiger" et le reste du disque : Izzy Bizu chante avec un plaisir rare, un sourire qu'on devine derrière chaque mot, chaque envolée vocale. Et forcément c'est contagieux, surtout quand l'écrin est confectionné avec un soin d'orfèvre. Sur "Skinny", "Naïve Soul" ou le bien-nommé "Gorgeous", cordes grattées, piano bondissant et cuivres s'entrelacent avec harmonie. Derrière son micro, la féline Izzy se montre à l'aise dans tous les registres : néo-soul ("What Makes You Happy"), pop jazzy, funk ("I Know"), R&B teinté de rock ("Glorious"), reggae (Hello Crazy)... Couplée à cette dextérité et cette fraîcheur, la mélancolie de "Circle" achève de nous convaincre : on tient-là l'une des perles de la rentrée ! YR

Ça ressemble aux débuts étincelants d'un rayon de soleil
A écouter : "White Tiger", "Circle", "Diamond", le langoureux "Lost Paradise", "Gorgeous", "Naïve Soul", la ballade au piano "Trees & Fire"
A zapper : "Give Me Love", un peu agressif, et "Adam & Eve", à la production moins marquante


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